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Arie Haan dit ce qu’il pense

Jacques Sys
Jacques Sys Jacques Sys, rédacteur en chef de Sport/Foot Magazine.

Vendredi, le 16 novembre, Arie Haan aura 70 ans. Il vit désormais dans l’anonymat.

Arie Haan s’est posé. Nous avons déjà pu le constater en mars 2017, quand nous sommes allés l’interviewer à son domicile, à Finsterwolde, tout près de Winschoten, tout au fond des Pays-Bas. Ce jour-là, le vent était déchaîné. Haan avait parlé de sa carrière pendant quatre heures, avec une décontraction que nous lui avions rarement vue.

En avril dernier, Haan a refait la une à la parution de son livre,  » Terug naar Finsterwolde « , dans lequel il n’épargne personne, avec sa hardiesse habituelle. Depuis, on n’entend plus parler de lui. Ce qu’il trouve normal, même s’il a passé 46 ans dans ce milieu. Haan assiste rarement à des matches, pas plus qu’il n’est assidu des programmes de football, contrairement à Jan Mulder, originaire de la même région.

Interroger Arie Haan a toujours été intéressant, qu’il soit footballeur ou entraîneur. Le talent de conteur ne lui a jamais fait défaut, pas plus que l’assurance. Ça n’a pas toujours servi sa popularité. Certains le jugent arrogant et calculateur. Haan, qui a grandi dans le climat sans pitié de l’Ajax, ne s’est jamais offusqué de l’image qu’on pouvait avoir de lui.

Arie Haan a souvent choisi la voie la plus ardue durant sa carrière. Il affirmait avoir besoin d’harmonie mais ajoutait qu’elle ne menait à rien. C’est pour ça qu’il s’est souvent opposé à certaines choses, qu’il a rué dans les brancards. Entraîneur, il n’a jamais fui la confrontation avec ses joueurs. Un jour, il a déclaré qu’une équipe ne pouvait pas jouer à son meilleur niveau si elle associait Enzo Scifo et Pär Zetterberg. Il manquait trop de choses à ces deux joueurs, des carences qui apparaissaient surtout quand ils jouaient de concert. Ça lui a valu une dispute avec le président Roger Vanden Stock. Il ne trouvait pas ça grave. Haan voulait avant tout rester lui-même. Ainsi, dit-il, il est en harmonie avec sa nature.

Arie Haan a toujours relativisé l’apport d’un entraîneur. Il disait qu’on ne pouvait être un entraîneur de classe mondiale qu’avec une équipe de niveau mondial. Il ajoutait subtilement que tout le monde ne pouvait pas entraîner une équipe mondiale. Arie Haan a toujours eu son avis sur tout. Comme sur le football de Barcelone, qu’il ne trouvait pas amusant car trop parfait, trop machinal alors que selon lui, l’attrait du football réside dans les erreurs. Arie Haan va-t-il refaire la une de la presse à l’occasion de ses 70 ans ?

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