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Analyse de Ligue des champions féminine : les Lyonnaises restent encore les reines pour un moment

L’Olympique Lyonnais reste l’équipe à battre dans le football féminin. Le FC Barcelone Femini se rapproche, mais a encore du chemin à parcourir s’il veut détrôner les Françaises sur le long terme.

Avant le coup d’envoi de cette finale, le FC Barcelone était favori pour soulever la Coupe. Il n’avait perdu qu’une fois depuis le début de la saison et présentait un bilan beaucoup plus convaincant que celui de Lyon. En Espagne, le Barça n’a pas de réelle opposition et cet épilogue de la Women’s Champions League devait donc être la mesure de l’évolution des Blaugrana depuis 2019. Allaient-elles cette fois donner du fil à retordre à l’équipe qui détient le record de victoires dans la compétition ?

C’était clair dès le coup d’envoi : Lyon était venu à Turin avec un plan précis. Le tenant du titre n’a jamais pu développer son jeu, car les Françaises ont directement pressé haut pour récupérer le ballon le plus rapidement possible. La joueuse vedette de Barcelone, Alèxia Putellas, lauréate du Ballon d’or, n’a jamais été autorisée à faire ce qu’elle fait le mieux : être partout sur le terrain pour créer des occasions pour ses partenaires. Le Barça a clairement eu du mal avec ce plan tactique et est resté un ton en-dessous pendant toute la durée de la rencontre.

Mais Lyon ne voulait pas s’arrêter là. Après seulement six minutes, le premier but est tombé. Amandine Henry sortait gagnante d’un duel avec Putellas et la capitaine de l’OL trompait Sandra Panos d’une frappe de 28 mètres.

La passe décisive était signée du pied d’Ada Hegerberg, impliquée dans les trois buts français. Sur un centre parfait de Selma Bacha, la défense du Barça se montrait hésitante et la Norvégienne, au bon endroit, n’en demandait pas autant pour planter son 59e but en 60 duels de Ligue des Champions. Hegerberg n’en avait pas fini avec son festival, puisque juste après la demi-heure de jeu, elle servait idéalement Catarina Macario pour le 3-0.

Le match semblait se diriger vers un remake de la finale de 2019 où les Barcelonaises étaient déjà menées 4-0 à la pause contre les mêmes adversaires. Mais c’est paradoxalement à ce moment que les Espagnoles ont retrouvé un peu d’allant et de contrôle sur les débats. Putellas s’illustrait enfin en signant un joli but qui allait sauver l’honneur de sa formation.

Sonia Bompastor entre dans l’histoire

La deuxième mi-temps a encore illustré l’écart qui existe entre les deux grandes équipes du moment. Barcelone a tenté de redresser la barre, sans parvenir à reproduire ce qu’il est capable de réaliser dans sa compétition domestique. Les Lyonnaises ont contrôlé toute la finale. L’action la plus marquante du deuxième acte a été celle de Patricia Guijarro. L’Espagnole a dépossédé Macario du cuir et a tenté une frappe de 45 mètres, en voyant la position avancée de Christiane Endler, la gardienne de l’OL. A l’image de toutes les initiatives blaugrana dans ce duel, le ballon a fini sa course sur la barre transversale.

Bien que les Françaises détiennent depuis longtemps le record du nombre de victoires en Women’s Champions League, Sonia Bompastor est entrée dans l’histoire du football féminin grâce à ce titre. Elle est devenue la première femme à remporter la Ligue des champions féminine aussi bien comme joueuse que comme entraîneuse.

La première Ballon d'or de l'histoire, Ada Hegerberg, a été la grande dame de cette finale.
La première Ballon d’or de l’histoire, Ada Hegerberg, a été la grande dame de cette finale.© iStock

20 ans

Le huitième titre de Lyon en dit également beaucoup plus que ce que l’on pourrait croire à première vue. Il montre l’évolution du football féminin et de la plus prestigieuse des compétitions européennes depuis que le FFC Francfort a soulevé le trophée pour la première fois, il y a vingt ans aujourd’hui.

Ce match montre aussi que l’OL ne se laissera pas détrôner si facilement de son statut de reine d’Europe. Ce sacre raconte aussi l’histoire d’une vision à long terme, qui comporte aussi des périodes difficiles. Les joueuses du club français bénéficient depuis des années des mêmes installations que leurs homologues masculins et elles peuvent compter sur des salaires élevés. Des équipes comme Barcelone ont également professionnalisé leur section féminine ces dernières années, mais elles sont encore loin de pouvoir rivaliser avec les ogresses lyonnaises. Malgré une saison plus compliquée que d’habitude, l’équipe de l’OL a montré lors de cette finale qu’avec un mélange de jeunesse et d’expérience, elle a l’intention de rester au sommet du football féminin pendant longtemps.

Records

Mais Lyon a encore des étapes à franchir, notamment au niveau de son nombre de supporters. Ce qui n’est pas le cas d’un Barça qui a construit une solide base de fans cette saison. Le fait que les Catalanes puissent s’appuyer sur une marque plus forte que celles de Lyonnaises joue sans doute un rôle dans cette popularité plus importante. Alors que l’équipe masculine connaît une période peu enthousiasmante, les supporters catalans se tournent vers l’équipe féminine pour assister aux victoires qu’ils ont envie de voir. Associé à la volonté du club d’attirer les fans, le Barça Fémini a battu cette saison, le record mondial de spectateurs en Ligue des champions, contre le Real Madrid et contre Wolfsburg. Dans le stade de Turin aussi, les couleurs dominantes dans les tribunes étaient le bleu et le grenat.

La plupart des joueuses présentes sur la pelouse ce samedi se rendront bientôt en Angleterre pour le championnat d’Europe des nations. Après la finale de ce samedi, l’on peut espérer assister à un très beau tournoi.

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