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À quoi ressemblera le projet de l’OM l’année prochaine ?

Maxime Defays Journaliste

Racheté par l’homme d’affaires américain Frank McCourt en octobre 2016, et après l’ère « Louis-Dreyfus », l’Olympique de Marseille entame son renouveau sous le nom d' »OM Champions Project ». Mais à quoi ressemblera-t-il ?

Après 19 années d’ère « Louis-Dreyfus », le club est cédé à l’Américain Frank McCourt en octobre 2016 contre environ 50 millions d’euros. La période 2007-2013 aura probablement été la plus faste pour le club de la cité phocéenne: 1 titre de champion de France, le 9e, 18 ans après le dernier, 3 Coupes de la Ligue remportées d’affilée, et à chaque fois une place, au moins, dans le Top 3, hormis en 2011-2012, année où les Marseillais terminent le championnat à la 10e place.

Malgré l’arrivée d’un certain Marcelo Bielsa pour l’exercice 2014-2015, et un départ tonitruant en Ligue 1, l’OM terminera la saison à la 4e place. Après la démission totalement inattendue du technicien argentin après le premier match de la saison 2015-2016, Marseille embauche Michel, ancienne gloire du Real Madrid, pour reprendre les rênes de l’équipe. Les départs à l’été de plusieurs tauliers de l’équipe comme Gignac, Payet, Ayew ou encore Imbula, vont considérablement se faire ressentir, puisque Marseille ne terminera l’année qu’à la 13e place, soit son pire résultat depuis 15 ans.

Les tensions provoquées par les mauvais résultats et le manque de réactivité de la direction phocéenne vont obliger Margarita Louis-Dreyfus à lancer le processus de vente du club en avril 2016. Ce n’est que quelques mois plus tard que l’accord tombe avec McCourt, un homme d’affaires de Boston, qui avait déjà investi dans le sport de son pays, avec l’achat, en 2004, des Dodgers de Los Angeles, une franchise de base-ball. La revente du club vient clore quatre années marseillaises en dents de scie.

Un recrutement intelligent

Après une saison calamiteuse et le changement de direction, les observateurs s’attendaient à une saison de transition de la part de l’Olympique de Marseille. L’objectif était, tout de même, d’accrocher une des places qualificatives pour l’Europa League. À deux matchs de la fin du championnat, c’est pour le moment un objectif atteint. Marseille est actuellement classé 5e, soit la dernière place qualificative pour la 2e plus grande compétition continentale, 1 petit point devant Bordeaux. La messe peut être dite ce week-end, car il y a justement un certain Girondins de Bordeaux-OM au programme.

Mi-octobre, juste après le rachat officiel du club, Frank McCourt décide de se séparer (apparemment brutalement) de Franck Passi, qui avait pris la direction de l’équipe depuis le début de la saison, juste avant le match au PSG. Il est remplacé par l’expérimenté Rudi Garcia, première étape du nouvel élan voulu par le propriétaire américain, dans le cadre de son « OM Champions Project ». La deuxième phase du projet consiste en la nomination d’Andoni Zubizarreta au poste de directeur sportif, ancienne gloire du FC Barcelone et ex-manager sportif du club catalan pendant 4 ans et demi, entre 2010 et 2015. L’expérience de l’Espagnol (qui, en plus, parle très bien le français) conjuguée au professionnalisme d’un Garcia, vont permettre à Marseille de remonter au classement après leurs arrivées, suite à une décevante 12e place au classement, avec 12 points sur 27 possibles. La désignation, quelques semaines plus tôt, de Jacques-Henri Eyraud comme Président, en plus d’une communication remaniée, permettront aussi au club de retrouver un allant positif.

Au mercato hivernal, le drigeants décident de délier les cordons de la bourse et recrutent le milieu de terrain de Montpellier, Morgan Sanson, et le milieu (il peut aussi jouer en défense centrale) bordelais Grégory Sertic. Mais les arrivées les plus remarquées sont celles de Patrice Evra, qui viendra cimenter le vestiaire marseillais, et, bien sûr, de Dimitri Payet, de retour au bercail après un an et demi passé du côté de West Ham. Le montant total de ces 3 transferts (Evra est arrivé gratuitement) est évalué à environ 45 millions d’euros.

Après un superbe mois de décembre, l’OM oscillera ensuite entre la 6e et la 7e, puis la 5e et la 6e. Malgré des résultats en dents de scie, -entre gros cartons et nuls à l’extérieur décevants- Marseille affiche actuellement un bilan de 16 victoires, pour 10 nuls et 10 défaites, plus qu’honorable pour un club en reconstruction. Sans compter qu’au vu des performances totalement extraordinaires de Nice, Monaco et Paris cette année-totalement hors de portée-, cette place revêt une satisfaction supplémentaire pour les Marseillais.

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Qui recruter pour l’année prochaine ?

Plusieurs joueurs ont montré d’excellentes choses cette saison. Outre le retour de Dimitri Payet, qui dynamite les actions offensives marseillaises, trois autres joueurs sont en véritable état de grâce du côté de la Canebière. Morgan Sanson, premier « gros coup » du mercato hivernal, est devenu le chaînon manquant entre la défense et l’attaque de l’OM, et sa vision du jeu, en plus de son association avec le jeune Maxime Lopez, ont permis à Marseille de réaliser de belles performances en cette 2e partie de saison. Auteur de 15 buts et de 8 passes décisives, Florian Thauvin, lui, joue pour l’instant son meilleur football, ce qui lui a même valu une première convocation chez les Bleus. Et enfin Bafétimbi Gomis, prêté par Swansea, est le véritable artificier de l’attaque phocéenne. Il a marqué 19 buts en championnat, soit plus d’un tiers des buts de son équipe.

Malgré ça, il en faudra plus à l’Olympique de Marseille s’il souhaite rivaliser avec les grosses cylindrées comme Paris, Monaco et Nice. N’oublions pas non plus Lyon, qui terminera, très probablement, au-dessus de l’OM cette saison.

Marseille doit cibler prioritairement un gardien, un avant-centre, un défenseur central et milieu récupérateur en vue de la prochaine saison. Plusieurs noms ont déjà circulé dans la presse, notamment celui du gardien Steve Mandanda, symbole de la période faste marseillaise, qui ne fera probablement pas de vieux os à Crystal Palace. Il est intéressé, d’autant plus que son fils, dont il aimerait se rapprocher, vit toujours du côté d’Aix-en-Provence. Yohann Pelé n’a pas convaincu cette année, alternant les arrêts de grande classe et les bourdes malheureuses. Le nom d’Alban Lafont, le jeune gardien de Toulouse, est également évoqué.

Pas de grande équipe sans grande stabilité défensive. Les grosses erreurs en défense n’étaient pas rares. Même si Marseille possède actuellement une des 5 meilleures défenses de l’élite, avec 40 buts encaissés en 36 rencontres, elle n’était néanmoins pas très rassurante. L’arrière-garde, composée de Doria, Rolando, Sertic ou encore Fanni, se doit d’être optimisée avec des joueurs d’une autre expérience. Le club phocéen aurait inscrit sur sa liste l’international d’Arsenal Laurent Koscielny, mais dont le contrat expire en 2020. Très proche d’Arsène Wenger, nul doute que son avenir se décidéra en fonction de celui de l’entraîneur alsacien. Souvent cités aussi, Aymen Abdennour, ancien Monégasque et défenseur de Valence, mais aussi José Gimenez de l’Atlético, ou encore Gabriel Paletta de l’AC Milan, dont Rudi Garcia était tombé sous le charme quand il entraînait en Italie. Mais une piste menèrait aussi au défenseur danois Simon Kjaer (ex-Lille), actif aujourd’hui au « Fener », et pour qui une offre de 10 millions aurait été transmise par les dirigeants marseillais. Mais l’athlétique défenseur a aussi des touches en Angleterre. L’OM a aussi contacté Adil Rami, qui a confirmé l’intérêt du club sur BeIN Sports dimanche soir. Le nom de Benatia est aussi revenu. Le défenseur de la Juventus, prêté par le Bayern, pourrait voir la Vieille Dame lever l’option et ainsi l’acquérir à titre définitif, sauf si l’OM proposait une somme supérieure à 17 millions, ce que demande le Bayern.

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Ce ne sont pas les rumeurs un peu « folles » au milieu de terrain qui auront manqué, comme Fabregas ou Strootman, actuellement impayables ou trop importants dans leurs équipes respectives. Les pistes les plus raisonnables se dirigeraient pour l’instant vers Yohan Cabaye, actif à Crystal Palace, qui ne serait pas opposé à un départ de son joueur, et vers Luiz Gustavo, ancien joueur du Bayern et en poste, aujourd’hui, à Wolfsburg. Reste à savoir si William Vainqueur, l’ex-Standarman, très bien intégré dans le collectif marseillais cette année, va rester. Prêté par l’AS Roma, le joueur français a déjà manifesté son envie de rester. Rudi Garcia souhaite aussi le conserver, mais la direction n’a encore fait aucun signe dans ce sens.

En attaque, le nom d’Olivier Giroud est régulièrement revenu dans les travées marseillaises. Arsène Wenger a directement fermé la porte à un éventuel transfert, mais la fin de contrat de l’ancien Montpelliérain se termine en 2018, ce qui va peut-être faire réfléchir le coach des Gunners. Et quid de Gomis ? L’attaquant français, auteur d’une excellente saison, n’est que prêté par Swansea, mais le coach marseillais a déjà signifié à son joueur qu’il comptait sur lui pour le prochain exercice, sans entré dans les détails. « La Panthère », elle aussi, souhaite rester à Marseille.

L’OM devra encore se montrer patient pour parvenir à venir « titiller » Paris ou Monaco. Mais au vu des investissements déjà réalisés (et qui ont porté leurs fruits), de l’argent disponible, d’un magnifique Stade Vélodrome « new look » et de l’appui des supporters, l’OM peut envisager l’avenir de manière sereine et ambitieuse.

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