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F1 : La vista de Vettel à Monaco

Sebastian Vettel a la baraka: pour une fois que sa Red Bull ne survolait pas le reste du plateau, plusieurs concours de circonstances favorables, et une grosse prise de risque, lui ont permis de remporter dimanche le Grand Prix de Monaco, sa 5e victoire en six courses.

Parti de la pole position, l’Allemand, s’envolant dès les premiers tours de course, s’est retrouvé piégé par Jenson Button (McLaren). Le Britannique, en changeant ses gommes très précocement, lui a repris la tête dès le premier arrêt aux stands, pour se détacher très vite en tête.

Les mécaniciens de Red Bull ont en plus balbutié son premier changement de gommes. Une première cette année qui, selon ses dires, lui a fait perdre « deux ou trois secondes »: « A un moment, la victoire m’a semblé très éloignée. Je n’ai pas eu l’arrêt le plus propre. J’ai regardé l’avant-droit. Il n’y avait pas de roue ! »

Button, pendant ce temps, s’échappait. « Dix, douze, treize secondes (d’avance en sa faveur). Je pensais qu’à 19, ça deviendrait impossible » de le rejoindre, a remarqué l’Allemand. Mais une première neutralisation de la course, très opportune pour Vettel, a anéanti l’avance du Britannique.

« Sans voiture de sécurité, cela aurait été difficile de battre Jenson car il était tellement loin devant. Mais il y a eu une voiture de sécurité », a reconnu le champion en titre.

En tête des débats, l’Allemand a alors joué le tout pour le tout. « L’écurie m’a demandé de rentrer (au stand). J’ai répondu que non, car c’était la seule manière pour moi de gagner la course. Je sentais bien les pneus », a-t-il expliqué.

Le risque était énorme. Sebastian Vettel, qui avait changé de gommes au 16e tour, devait rester soixante boucles en piste avec un même train de pneus. Une mission quasiment impossible, même si l’étroite piste monégasque compliquait tout dépassement de ses adversaires.

Course d’anthologie

A une quinzaine tours de la fin, la course, déjà l’une des plus belles de l’histoire en Principauté, est devenue haletante. Alonso et Button, revenus sur ses talons après un nouveau changement de roues – le deuxième pour l’Espagnol, le troisième pour le Britannique -, ont mis une pression extrême sur l’Allemand.

Vettel, avec des pneus en lambeaux, allait-il pouvoir résister jusqu’au bout ? Une nouvelle collision, et neutralisation des débats, due à l’évacuation du Russe Vitaly Petrov (Lotus Renault) à l’hôpital Princesse Grace – où aucune blessure importante ne lui a été diagnostiquée -, coupait court à ce final d’anthologie.

Au nouveau départ, Vettel, chaussé de gommes fraîches, reprenait de l’avance sur ses poursuivants, et remportait son premier GP de Monaco. Une consécration.

« Nous avons pris le risque. Je voulais gagner. J’ai été récompensé », a résumé celui qui compte désormais 143 points au classement, soit 58 longueurs d’avance sur Lewis Hamilton (McLaren), 6e dimanche sur le Rocher.

Gagnant même quand les conditions lui sont défavorables, Vettel a incontestablement la baraka. Car sans la deuxième neutralisation de la course, Alonso l’aurait vraisemblablement dépassé. Ou heurté.

« Je n’avais rien à perdre. Je ne suis pas en train de mener le Championnat. J’aurais essayé de gagner la course. Et si ça cassait, ça cassait », a expliqué, dans un sourire, l’Espagnol, certain de l’avantage que lui conféraient ses gommes neuves.

Button était en outre en position d’attente, prêt à saisir sa chance en cas de touchette entre Alonso et lui. Vettel avait donc gros à perdre. Mais encore une fois, il a tout gagné.

Avec Belga

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