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Eziolino Capuano, « l’homme des causes perdues », laisse déjà tomber Eupen

Celui qui se décrivait comme l’homme des causes perdues a laissé tomber le club qui l’avait engagé 19 jours auparavant. Eupen est donc à la recherche d’un nouveau coach.

L’entraîneur Eziolino Capuano n’est plus l’entraîneur de l’AS Eupen, le club néo-promu lanterne rouge du championnat de D1. Plusieurs médias ont confirmé vendredi matin la rumeur qui courrait déjà depuis la veille au soir. Dix neuf jours après avoir succédé à Danny Ost, l’Italien cédera son poste ce vendredi avec comme maigre bilan un nul et deux défaites.

« Oui, je vais quitter l’AS Eupen en compagnie de mon staff. S’il s’agit d’une décision d’Antonio Imborgia (ndlr: le manager du club)? Non, c’est vraiment ma décision, à moi seul. Mais j’en dirais plus quand la nouvelle sera officialisée », a-t-il déclaré au journal L’Avenir, vendredi.

Capuano sera le quatrième entraîneur à être remercié cette saison. Le troisième cette semaine. Avant lui, Dany Ost (déjà à Eupen), Aimé Anthuenis (Lierse), et Jacky Mathijssen avaient été démis de leurs fonctions. Selon la RTBF, Albert Cartier pourrait lui succéder et serait attendu à 11h au Kerhweg. Un point presse est programmé à 14h.

« Je suis difficile à gérer »

A la fois, le fait qu’Eziolino Capuano quitte le club sur un coup de théâtre, ce n’est pas vraiment étonnant au vu de sa personnalité et de sa carrière. Volcanique, extraverti et parlant de lui à la troisième personne, l’homme est bien connu dans le football italien. Il peut se targuer d’avoir sur le net des fans clubs qui lui sont dédiés. Bizarre pour un coach qui s’est forgé une solide réputation jusqu’en en D3 seulement, sans jamais recevoir la moindre chance de diriger une équipe de Serie A. En fait, ses bons mots ne laissent personne indifférent et ses imitations de stars de la télé non plus. Son discours n’est pas formaté. Sa première montée avec l’Altamura ne passa pas inaperçue: pour atteindre l’objectif, il avait modifié le programme, entraînant son équipe la nuit à la lumière des phares des voitures.

Cet été, il était annoncéà l’ACR Messine mais comme le club sicilien n’a pas été repêché en D2, Capuano est resté sans employeur. Cela l’a sans doute poussé à accepter la proposition de remplacer Danny Ost à Eupen avec pour mission de maintenir le club en D1. Mission impossible? Il répond lui-même: « Capuano est l’homme des causes prétendument perdues d’avance. Ce sont ces situations-là qui m’exaltent le plus. Il ne m’a pas fallu longtemps pour accepter de relever le défi à Eupen. »

Il est vrai qu’en Italie, Capuano n’a jamais entraîné que des clubs de divisions inférieures: « C’est vrai que je n’ai pas reçu de propositions d’un club de Serie A. Mais cela s’explique: je suis un homme difficile à gérer. Je n’ai pas de patron et il faut être fort pour me diriger. Ceci dit, ce ne sont pas forcément les meilleurs qui entraînent en D1. Il faut être capable de faire des concessions, ce que je ne sais pas faire car j’ai été élevé dans le respect des autres et je ne peux aller à l’encontre de certains principes qui m’ont été inculqués. Ainsi en Italie, les transferts ne sont pas toujours effectués dans le but de combler un vide. Les dirigeants travaillent avec des écuries et si on n’accepte pas cette règle, on est écarté. Ce qui fait que j’ai eu beaucoup de problèmes avec des directeurs sportifs qui sont très souvent des incapables. »

Antonio Imborgia, le patron d’Eupen, serait-il de cette trempe aux yeux du bouillant entraîneur? « Si j’ai accepté de venir à Eupen, c’est parce que nous sommes sur la même longueur d’onde. L’avenir et les résultats nous dicteront quelles mesures nous devrons prendre. On verra le moment venu. »

Les mesures ont en tous les cas été vite prises, puisque Eziolino Capuano ne fait déjà plus partie du paysage eupenois.

Sportmagazine.be, avec Belge et Nicolas Ribaudo

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