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E viva Mexico? Frankie Vercauteren tempère l’euphorie

Le 16 juin 1986, toute la Belgique était dans un autre monde: nos Diables étaient qualifiés pour les quarts de finale du Mondial mexicain. Une aventure qui s’est encore poursuivie, et que l’on se plaît aujourd’hui à revivre.

Hier soir, la RTBF a retransmis en intégralité le match historique de huitièmes de finale entre la Belgique et l’URSS à la Coupe du Monde 1986 au Mexique. Une des plus belles prestations de notre équipe nationale. La semaine prochaine, c’est le quart de finale contre l’Espagne qui sera rediffusé. Il y a 25 ans jour pour jour, tout le pays se réveillait en fête. Nos footballeurs n’étaient jamais allés aussi loin dans un Mondial.

Nous avons interrogé Frankie Vercauteren, un des acteurs de cette campagne. Il rappelle que l’ambiance n’a pas été euphorique dans le groupe pendant tout le tournoi.

« Terminer comme quatrième meilleure équipe du monde, c’était superbe, le sommet. Mais je retiens aussi qu’au Mexique, nous avons eu plein de problèmes. L’hygiène était limite, presque tous les joueurs ont été malades, trois ou quatre sont revenus avec une hépatite, il fallait faire sans cesse attention à ce que nous buvions et mangions, nous sommes restés sept semaines là-bas mais nous n’avons rien vu. Une seule fois, on nous a proposé une visite de temples. Pour certains, c’était déjà trop. Ça ne les intéressait pas. Nous avons surtout passé notre temps à voyager : Toluca, Mexico City, Leon, Puebla. Les problèmes avec René Vandereycken ont aussi perturbé le groupe, cassé quelque chose. L’atmosphère n’était pas très saine. Les résultats ont camouflé ces tensions, mais chez moi, c’est resté. Si la Belgique avait été éliminée après le premier tour, tout aurait été négatif pour moi. Dans une Coupe du Monde, il ne faut pas s’intéresser qu’à la belle façade, à l’intérêt médiatique unique, au fait d’affronter les meilleurs joueurs du monde. L’intérieur n’est pas toujours chouette. Quand on te fait jouer à midi là-bas, il n’y a pas d’ombre, le soleil est juste au-dessus de toi. Et quand ce n’était pas à midi, c’était à 16 heures : pas beaucoup mieux. Je garde aussi en tête des images fortes comme toutes ces maisons fissurées à Mexico City : c’était quelques mois après un terrible tremblement de terre. »

Pierre Danvoye

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