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« Depuis un an, j’ai voulu claquer 4 fois la porte de Studio 1 »

Exclusif ! Sport/Foot Magazine a rencontré Stéphane Pauwels, le shaker cathodique de notre foot, qui donne tous les détails de son transfert de la RTBF à RTL.

Stéphane Pauwels quitte le service public pour aller prester sur RTL. Le transfert de l’été, celui qui fait le buzz depuis une semaine, le débauchage qui provoque des déclarations et des communiqués de presse assassins au départ du Boulevard Reyers. Pauwels y est traité d’ingrat, de traître à la limite. RTL y passe pour un groupe « même pas belge » sans foi ni loi.

Si tu dis que tu vas à RTL plus pour le projet que pour le salaire et les belles blondes, on aura du mal à te croire !

Quand la RTBF a compris que j’allais partir, elle m’a proposé plus d’argent que RTL. Et un contrat de quatre ans, pour trois à RTL. Je suis vénal, moi ? Je voulais faire autre chose. Etre commentateur ou consultant lors de matches. Mais on n’a jamais voulu en entendre parler à la RTBF. On aurait pu me donner une chance à la finale de la Coupe de Belgique, je n’ai rien entendu puis on m’a dit : -On pensait que tu n’étais pas libre. Ouais… J’ai fait des matches sur France 3, j’ai remis les DVD à la RTBF il y a trois ans mais ils ne les ont jamais sortis de leur pochette. J’ai fait du studio pendant la Coupe du Monde avec Khalilou Fadiga et José Riga : j’ai eu plein de retours positifs. A ce moment-là, j’ai pu parler purement de foot et montrer que je pouvais faire autre chose que du snipe, en télé ou en radio. Je demandais aussi un talk, pas nécessairement sur le thème du sport. On me l’a toujours refusé. Jusqu’à la semaine dernière, quand ils m’ont dit qu’ils allaient réfléchir à quelque chose. Parce qu’ils voulaient absolument me garder. Mais il n’y avait rien de précis, on ne savait pas de quoi ça traiterait et quand ça commencerait. Je savais très bien que la RTBF allait avoir encore moins de moyens parce qu’elle a déboursé énormément pour avoir The Voice. D’ailleurs, on m’a proposé d’être dans le jury de cette émission. Je leur ai dit que je ne voulais pas commencer à sniper dans une émission musicale, je leur ai conseillé de prendre plutôt Lio ! On me parlait donc d’un truc très vague, peut-être une émission à petit budget qui serait passée à 22 heures sur La Deux, j’aurais alors été la risée de tout le monde, il fallait que je reste à Studio 1 alors que je ne voulais plus en entendre parler. A RTL, on acceptait ma proposition de talk, avec beaucoup de moyens, j’avais mon émission de radio et on me prenait sur des matches de Ligue des Champions et des Diables Rouges : en studio, en cabine de commentateur ou sur le bord du terrain. Mon choix t’étonne ? Non, je ne vais pas à RTL pour les speakerines et les blondes ! Et ce n’est pas non plus un coup de sang : depuis l’été 2010, RTL m’a contacté quatre fois. Je ne l’ai pas caché à la RTBF : certains me croyaient, d’autres pensaient que j’étais dans le bluff. Pour m’amadouer pendant les négociations, on me rappelait qu’on m’avait donné une chance dans La Chaîne et dans une émission avec François Pirette. La Chaîne, c’est un truc que j’ai fait gratuitement, pour promouvoir ma ville. Et ce n’était pas innocent de leur part, pas un simple cadeau. Pour cette émission, tu prends Jean-Luc Fonck à Arlon et Pauwels à Mouscron : tu es sûr de faire de l’audience.

Il y a eu une gradation dans tes rapports difficiles avec Studio 1 !

Tout à fait. Une escalade. Quand Michel Lecomte dit que je suis frustré de ne pas avoir été engagé par le ministre André Antoine pour pousser le projet de réforme du foot wallon, il a tout faux. Je n’aurais jamais voulu m’engager dans un truc pareil. Et c’est ça qui a compliqué ma relation avec Benoît Thans. Dès qu’il a été pris comme expert par André Antoine, il s’est senti comme immunisé et il est encore plus tombé dans le consensus, dans l’excès où il ne disait plus rien. Je lui ai toujours dit : Moins tu en dis, plus tu me mets en difficulté. Je préférais les émissions où il me rentrait dans la gueule, où il avait un vrai jugement. Il en est capable, vu la carrière de joueur qu’il a faite. Mais comment aurait-il pu avoir encore un avis objectif sur le football wallon à partir du moment où il était aussi salarié d’un ministère qui traite la même matière ? Quand on m’appelle à 14 heures le jour d’un Studio 1 pour me dire qu’André Antoine sera sur le plateau et que je vais devoir y aller mollo, j’ai un problème. J’aurais voulu lui rappeler qu’il avait aussi promis, dans le temps, de sauver Mouscron… Et qu’on reparle chaque semaine de ses projets, ça ne me convenait pas.

Retrouvez l’intégralité de l’interview exclusive de Stéphane Pauwels dans votre Sport/Foot Magazine de cette semaine.

Pierre Danvoye

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