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Vuelta 2013: Chris Horner, la valeur ne disparaît pas avec le nombre des années

Se bonifiant comme le vin, Chris Horner a mis du temps pour arriver à maturité mais le coureur de 41 ans, professionnel depuis 1995, a finalement décroché avec le Tour d’Espagne 2013 la consécration qui manquait à sa carrière atypique.

En fin de contrat avec l’équipe Radioshack, le frêle grimpeur américain n’a pas encore trouvé d’employeur pour la saison prochaine mais dit vouloir encore continuer à courir. Il faut dire que Horner connaît les années les plus fastes de sa carrière depuis qu’il a atteint la quarantaine – âge où la plupart de ses anciens rivaux ont déjà raccroché leur vélo depuis longtemps. Une neuvième place sur le Tour de France 2010, des victoires finales sur le Tour du Pays Basque 2010 et le Tour de Californie 2011, le natif d’Okinawa, au Japon, où son père travaillait dans une base militaire, a connu une éclosion très tardive.

Samedi, il s’est assuré de devenir le plus vieux vainqueur d’un grand Tour cycliste en finissant deuxième au sommet du mythique Alto de l’Angliru derrière le jeune Français Kenny Elissonde (22 ans), qui avait quatre ans lorsque le vétéran américain est devenu cycliste professionnel.

Ses dauphins au classement général final, Vincenzo Nibali (28 ans), Alejandro Valverde (33 ans) ou Joaquim Rodriguez (34 ans) sont également d’une autre génération mais Horner, plus frais après un début de saison perturbé par une blessure au genou, a finalement fait triompher le droit d’aînesse.

Hamburgers et coups du sort « Je savais que ce projet de gagner la Vuelta allait être très dur. J’ai affronté des coureurs plus jeunes et plus connus que moi, comme Vincenzo Nibali, ‘Purito’ Rodriguez ou Alejandro Valverde. Les trois ont fait une grande Vuelta », a commenté l’Américain, dont le crâne ras, les yeux rieurs et le sourire espiègle détonnent dans le peloton. « Pour moi, c’est un moment de légende que peut-être je ne parviendrai jamais à connaître à nouveau. »

Après une première expérience infructueuse en Europe avec l’équipe Française des Jeux à la fin des années 1990, ce grand amateur de hamburgers et de donuts a cru en ses chances en 2005 lorsqu’il a reçu une proposition de l’équipe Saunier-Duval. Laissant sa famille aux Etats-Unis, il a gagné dans la formation espagnole le surnom de « Chiquito » (« Gamin »), allusion à un comique ibérique, et s’est accroché lorsque le sort s’est acharné contre lui. Fracture du col du fémur lors de Tirreno-Adriatico en 2005, commotion cérébrale après une chute sur le Tour de France 2011, Horner n’a pas été épargné par les coups du sort.

« Je me suis battu pendant longtemps pour obtenir cela (la Vuelta, NDLR), je suis conscient de ce que j’ai accompli mais ç’a été très dur pour en arriver là », a-t-il résumé dimanche. « Ce qui me console de tout ça, c’est qu’à partir de maintenant mon jeune fils (3 ans) pourra me parler au téléphone et être fier de son père à l’école. »

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