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Van Aert et van der Poel sont prêts, Quick.Step dans le doute : quel est l’état de forme des principaux candidats au Tour des Flandres

Le GP de l’E3, Gand-Wevelgem et A Travers la Flandre ont livré leur verdict. Il ne reste plus que trois jours avant la grand messe du cyclisme flamand: le Tour des Flandres. Où en sont les Kasper Asgreen, Wout Van Aert, Mathieu van der Poel, Tadej Pogacar, Greg Van Avermaet et autres ? Petit passage en revue des principaux prétendants au Ronde.

Ils sont prêts

Wout Van Aert: Vainqueur à Harelbeke et impressionnant sur le mont Kemmel malgré un mauvais placement au pied, le champion de Belgique n’a jamais semblé aussi fort à quelques jours du départ du Tour des Flandres. S’il lui a souvent manqué un petit quelque chose ces dernières années pour mettre la main sur l’un des deux Monuments pavés, Van Aert semble en cette fois avoir toutes les cartes en main pour briser sa « malédiction ». Impressionnant de force et de souplesse sur les monts pavés, celui qui s’est adjugé 9 des 10 cyclo-cross auxquels il a participé cet hiver peut aussi s’appuyer sur son sprint. Du Taienberg au Kemmel en passant par le Paterberg, le citoyen d’Herentals a broyé ses adversaires en accélérant le fessier vissé sur sa selle. Mais surtout, il n’a jamais été aussi bien entouré par une Jumbo-Visma aux accents de Quick.Step des belles années. Les deux secondes places de Christophe Laporte à Harelbeke et Wevelgem et celle de Tiesj Benoot à Waregem en attestent. On est sera loin du WVA isolé et devant perdre de l’énergie lors de certains mouvements de course, comme c’était le cas l’an passé. Un autre signe pourrait le rassurer. Depuis que le Tour des Flandres se décide à Audenarde, à quatre reprises sur neuf, le lauréat avait remporté le GP de l’E3 la même année. Ce n’est évidemment pas une garantie puisque les deux derniers vainqueurs sous le maillot tricolore, Philippe Gilbert (2017) et Stijn Devolder (2008) n’avaient pas associé leur bouquet sur la Vlaanderens Mooiste avec un autre à Harelbeke. Sans oublier la présence en forme d’un Mathieu van der Poel, éternel rival revenu en forme, dont on sait qu’il peut parfois changer l’attitude du Flandrien dans les finales de course.

Wout Van Aert déploie ses ailes sur le mont Kemmel. Accrochez les ceintures !
Wout Van Aert déploie ses ailes sur le mont Kemmel. Accrochez les ceintures !© iStock

Mathieu van der Poel: Aidé par un père toujours aussi bonimenteur en interview, le Néerlandais a joué à cache-cache cet hiver entre maux de dos et genou récalcitrant en écourtant sa saison dans les labourés avant de placer un point d’interrogation sur la date de son retour sur route. Et puis, MVDP s’est aligné sur la Primavera à la surprise générale. La cascade de forfaits au sein de l’équipe Alpecin soi-disant. Ne jamais croire un van der Poel qui se dit au plus mal. Un peu comme après son interview à Waregem où le Néerlandais prétend qu’il ne sait pas si sa forme sera suffisante pour l’emporter sur le Ronde. Impossible à croire, surtout pour un homme qui termine troisième sur la Via Roma à son premier jour de course, même si Milan – San Remo n’est pas toujours révélateur d’un état de forme étincelant à venir sur les Flandriennes. La seule raison de douter des « difficultés » de King Mathieu serait la faiblesse de son équipe. Gianni Vermeersch n’est pas aussi bon que l’an dernier et Dries De Bondt est trop court. Quant à Michael Gogl, on se demande toujours qui était vraiment l’Autrichien qui a fini sixième des Strade Bianche 2021 entre Tom Pidock et Tadej Pogacar. van der Poel, isolé comme Van Aert l’an passé, possède en effet moins de chance de l’emporter. L’an dernier, malgré un meilleur soutien, il avait finalement manqué de force au moment de devoir se défaire de Kasper Asgreen dans la dernière ligne droite vers Audenarde. Un scénario qui s’est répété aussi sur le Vélodrome de Roubaix dans d’autres circonstances. Mais avec un Klasbak tel que van der Poel, on ne peut évidemment jurer de rien.

Mathieu van der Poel, roi du cache-cache en préparation aime prendre le vent et la lumière en course.
Mathieu van der Poel, roi du cache-cache en préparation aime prendre le vent et la lumière en course.© iStock

La Jumbo-Visma: En plus de son leader belge, la formation néerlandaise a marqué les esprits pendant les trois courses de préparation au Ronde. On est loin du scénario de l’an dernier où seul un Nathan Van Hooydonck limité dans les monts semblait en mesure d’apporter un peu de soutien à Van Aert. Christophe Laporte a su accompagner son leader à Harelbeke avant de se décevoir à Wevelgem où après un sprint mal préparé, il a été battu par Biniam Girmay, grand absent dimanche. Enfin, ce mercredi, Tiesj Benoot a semblé plus que costaud que jamais, lui qui avait terminé cinquième de son premier Tour des Flandres. Sans oublier un Mike Teunissen qui revient lui aussi dans le coup. A l’heure où la Quick.Step n’a jamais semblé aussi anonyme sur ses courses de prédilection, l’ancienne Rabobank semble largement en mesure de reprendre le flambeau de Dream Team de la grand messe du cyclisme flandrien. Et de permettre à Wout Van Aert d’enfin jouer au poker menteur avec ses principaux rivaux.

Cette fois, Wout Van Aert est entouré par une solide formation, avec notamment Tiesj Benoot et Christophe Laporte.
Cette fois, Wout Van Aert est entouré par une solide formation, avec notamment Tiesj Benoot et Christophe Laporte.© iStock

Stefan Küng: Le Suisse n’a jamais semblé aussi fort sur les monts flandriens, lui qui fut parfois handicapé par son poids dans le passé. Il était en tout cas à chaque fois avec les quelques âmes capables de suivre, avec quelques mètres d’écart, Wout Van Aert sur les bergs. Troisième sur l’E3 et sixième sur « A Travers la Flandre » en étant acteur de la course, King Küng pourra aussi s’appuyer sur une équipe performante puisque Valentin Madouas et Olivier Le Gac, la doublette brestoise de la FDJ, ont montré qu’ils étaient capables de jouer les équipiers modèles, que ce soit en bouchant les trous ou en cassant les relais pour favoriser la fuite de leur leader suisse. Maintenant, l’équipe française a parfois manqué de finesse à l’image d’un Küng dont l’attaque téléphonée dans les derniers kilomètres menant vers Waregem laisse planer quelques doutes quant à sa capacité à conclure sur la Vlaanderens Mooiste. Mais une chose est sûre, le podium n’a jamais semblé autant à sa portée.

Stefan Küng n'a jamais semblé aussi fort sur les monts flamands. Il est aussi très bien entouré. Reste à se montrer plus malin encore sur le plan tactique.
Stefan Küng n’a jamais semblé aussi fort sur les monts flamands. Il est aussi très bien entouré. Reste à se montrer plus malin encore sur le plan tactique.© iStock

Victor Campenaerts: van der Poel qui avait eu l’occasion de le croiser à l’entraînement en Espagne avouait qu’il fallait se faire mal pour suivre le train de Victor Campenaerts. Sans doute l’un des coureurs les plus impressionnants derrière Van Aert au Nieuwsblad, le recordman de l’heure a connu quelques contretemps dans sa préparation par la suite. Freiné par la grosse chute collective des Strade Bianche, Campenaerts semble avoir retrouvé ses jambes de la fin février. Après un abandon à l’E3 pour son retour, pas aidé par un mécanicien qui a du mal à changer sa roue, et une 33e place à Wevelgem, le citoyen de Wilrijk est passé tout près de la victoire à Waregem après avoir surpris son monde en utilisant un plateau de… 58 dans les descentes, pour ensuite exploiter ses qualités de rouleur sur les parties plates. Sur les monts, le Belge semble cependant un peu en retrait, mais s’il est capable d’aussi bien anticiper qu’un Jürgen Roelandts en 2015, qui sait s’il ne saura pas s’inviter avec ceux qui se disputeront la victoire ce dimanche.

Victor Campenaerts a toujours une dent en plus contre tout les autres.
Victor Campenaerts a toujours une dent en plus contre tout les autres.© iStock

Ils sont biens mais…

Kasper Asgreen: Le vainqueur sortant apparaît en retrait de ses principaux rivaux belgo-néerlandais, même s’il n’est pas non plus à la ramasse. A défaut d’être capable de suivre les mouvements décisifs de course, il a su être de la partie lors de ceux dessinant l’épreuve. Lors de sa victoire voici douze mois, il s’était offert l’E3 en apéro mais en 2019, lorsqu’il termina premier dauphin d’Alberto Bettiol, son meilleur résultat de la préparation était une 48e place à Harelbeke. La différence avec ces époques, c’est qu’il pouvait se cacher dans l’ombre des leaders désignés qu’étaient Julian Alaphilippe ou Zdenek Stybar. Cette année, c’est lui le chef de meute du Wolfpack cher à Patrick Lefevere et il n’a jamais semblé aussi isolé. Un désavantage pour un homme qui est surtout redoutable quand il peut se faire oublier au milieu des loups.

Rare image de Kasper Asgreen dans un mont pavé devant Wout Van Aert. Mais celui qui a le masque, c'est le Danois.
Rare image de Kasper Asgreen dans un mont pavé devant Wout Van Aert. Mais celui qui a le masque, c’est le Danois.© Getty Images/iStock

Tadej Pogacar: Non, le Slovène n’a pas gagné sa première flandrienne. Oui, il a même fauté en étant mal placé lorsque le bon coup est parti et en ayant du mal à suivre le train d’un van der Poel qui était pourtant dans ses parages. Oui, il a cru qu’il pourrait faire le bond tout seul comme il le fait habituellement sur d’autres terrains avant de comprendre que les Flandres étaient si particulières. Mais Tadej Pogacar n’a surtout jamais abdiqué, continuant à se battre pour espérer recoller au groupe van der Poel-Benoot. Il semble cependant difficile de l’envisager en train de lever les bras à Audenarde dimanche. Moins puissant sur les vraies bosses pavées, manquant d’explosivité (incapable de répondre directement aux attaques des vieillissants Stybar et Van Avermaet mais jouant sur son endurance pour remettre du braquet au sommet quand les autres soufflent) et surtout entouré d’une équipe d’une faiblesse extrême (où était Matteo Trentin, seulement 30e hier ?), les manquements de Pogi semblent logiquement trop importants pour créer la sensation. Mais une chose est sûre : s’il se met un jour en tête de gagner la Vlaanderens Mooiste et en s’en donnant les moyens, Tadej Pogacar risque fort bien de figurer au palmarès.

Piégé, Tadej Pogacar n'a pas baissé les bras. Il a même passé les pavés sur le haut et pas sur le bas-côté. La force des champions.
Piégé, Tadej Pogacar n’a pas baissé les bras. Il a même passé les pavés sur le haut et pas sur le bas-côté. La force des champions.© Getty Images/iStock

Jasper Stuyven et Mads Pedersen: Le duo Trek semble armé sur le papier pour briguer le trophée ce dimanche. Ca c’est pour la théorie. Mais dans la pratique, les deux hommes semblent apparaître un ton en-dessous, même si leur état de forme est loin d’être mauvais. Après avoir pensé qu’il pouvait endosser plus régulièrement le costume du gagnant après son sacre sur la Via Roma, Jasper Stuyven a enchaîné les places au pied du podium : Ronde et championnats du monde en 2021 et Gand-Wevelgem dimanche dernier après un sprint à quatre. Le Louvaniste a aussi accompagné les Jumbo jusqu’au Paterberg sur le GP de l’E3 avant de marquer le coup. Voilà qui n’invite pas à l’optimisme, d’autant que Mads Pedersen semble aussi moins aérien qu’à Paris-Nice. Habitué à zapper Milan-San Remo en vue des Flandriennes, le Danois a dû remplacer le Belge sur la Primavera et a décroché une belle sixième place. A Harelbeke, il a terminé 24e, sans être dans le coup, avant d’enchaîner sur une 7e place à Wevelgem et une 69e hier. A se demander si ces résultats décevants n’expliquent pas pourquoi il préférait éviter un détour en Lombardie et en Ligurie pour mieux se concentrer sur les courses du début du mois d’avril. Cependant, lorsqu’il fut le dauphin de Nikki Terpstra à Audenarde en 2018, il n’avait terminé ni à l’E3 ni à Gand-Wevelgem. Mais il s’était en revanche classé cinquième sur « A Travers la Flandre ».

Séduisant sur le papier, le duo Pedersen-Stuyven n'a pas vraiment réussi à peser sur les courses de préparation au Tour des Flandres. Difficile de l'imaginer faire mieux dimanche.
Séduisant sur le papier, le duo Pedersen-Stuyven n’a pas vraiment réussi à peser sur les courses de préparation au Tour des Flandres. Difficile de l’imaginer faire mieux dimanche.© Getty Images/iStock

Matej Mohoric: Le vainqueur de Milan-San Remo a semblé « à réaction » lors de l’E3 et de Gand-Wevelgem. Il a certes toujours été capable de suivre les Kung, Asgreen ou Stuyven, mais toujours en devant serrer les dents. Vendredi dernier, il a même failli être distancé sur une relance de Benoot sur une montée pas très difficile. Sur des routes qui semblent taillées pour ses qualités, le Slovène n’a finalement qu’une 41e place en 2019 comme unique référence. Il semble quand même en mesure de faire mieux ce dimanche.

Tom Pidcock: L’Anglais a retrouvé de bonnes sensations ce mercredi en prenant la troisième place sur le podium. Au Nieuwsblad, il avait été anonyme avant de souffrir de problèmes gastriques sur Milan-San Remo. En retrait sur Gand- Wevelgem, il semble revenir en forme au bon moment. Reste à voir si tous ces contretemps ne risquent au final pas de peser lourd dans la balance dans une course aussi exigeante et longue que le Ronde. Surtout que Ben Turner, la grosse révélation de cette préparation flandrienne, n’est pas prévue au départ tout comme Ethan Hayter. Il pourra cependant compter sur Jonathan Narvaez, même s’il faudra voir si ce dernier aura récupéré de sa lourde chute de dimanche à Gand-Wevelgem.

Tom Pidcock semble plus dans une phase ascendante que Matej Mohoric à quatre jours du départ du Tour des Flandres.
Tom Pidcock semble plus dans une phase ascendante que Matej Mohoric à quatre jours du départ du Tour des Flandres.© belga

Ils ont inquiété

Quick.Step – Alpha Vynil: Malgré les présences de coureurs comptant à leur palmarès des courses de préparation du Tour des Flandres, Zdenek Stybar et Yves Lampaert, ainsi qu’un Florian Sénéchal dont on avait l’impression qu’il pourrait devenir un plan A’ d’Asgreen, l’équipe chère à Patrick Lefevre s’est loupée sur ses courses favorites avant la grand messe de dimanche. Après un échec cuisant au Nieuwsblad à peine compensé par le sacre de Fabio Jakobsen à Kuurne, Asgreen, meilleur coureur de l’équipe, n’a pris que la 10e place à Harelbeke et la 32e à Wevelgem. Ce mercredi, le premier membre du Wolfpack à couper la ligne à Waregem n’était que 14e (Jannik Steimle). Les problèmes de coeur de Tim Declercq ont aussi affaibli une équipe qui n’a pas su le remplacer avec Stijn Steels ou Jozef Cerny. Heureusement, le « tracteur » devrait être de retour dimanche, mais pas sûr qu’il soit au sommet de son art.

Un Wolfpack de loups solitaires à l'image de son chef de meute Kasper Asgreen.
Un Wolfpack de loups solitaires à l’image de son chef de meute Kasper Asgreen.© iStock

Anthony Turgis et les noms ronflants de Total Energie: Quatrième et huitième des deux dernières éditions du Ronde, le Français semblait en mesure de se mêler à la lutte pour la victoire après sa belle deuxième place à San Remo où il avait été capable de s’extraire du groupe de chasse lancé à la poursuite de Mohoric. Mais Turgis n’a pas confirmé cette prestation par la suite. A Harelbeke, il a peiné à suivre la deuxième vague qui est revenue dans l’Eikenberg sur le groupe Van Aert, après avoir manqué la première sur le Taaienberg. A Gand-Wevelgem, il fut en retrait sur les différents passages du Kemmel et ce mercredi, il fut encore moins dans le coup avec une modeste 72e place. Déjà que ses deux anciens vainqueurs de coéquipiers de luxe, Peter Sagan et Nikki Terpstra, se fondent dans un anonymat toujours plus gênant dans le peloton, voilà que lui-même ne répond pas aux attentes d’un point de vue individuel. Malgré ce bilan décevant en apparence, la formation Total-Energie reste tout de même sur un podium sur la Primavera et un autre sur Gand-Wevelgem grâce à Dries Van Gestel. Les paradoxes d’une formation où les gros budgets sont souvent mal dépensés et où la première expérience ratée d’attirer un leader sur le déclin avec Joseba Beloki n’a visiblement toujours pas servie de leçon.

Anthony Turgis n'a pas vraiment confirmé ses bonnes dispositions aperçues sur les routes de Milan-San Remo.
Anthony Turgis n’a pas vraiment confirmé ses bonnes dispositions aperçues sur les routes de Milan-San Remo.© iStock

Greg Van Avermaet et Oliver Naesen: Rivaux en 2017 lorsqu’ils se lançaient, en compagnie de Sagan, à la poursuite de Philippe Gilbert dans le Vieux Quaremont avant d’être stoppés net pour une veste qui s’était accrochée dans le guidon du Slovaque, les deux Flandriens se sont retrouvés depuis un an chez AG2R. La formation française aspirait à briller sur les terrains belges, mais peine à le faire avec deux leaders dont les meilleures années sont derrière eux. Malgré leurs 3e et 4e places au Nieuwsblad, GVA et Naesen ne semblent pas en mesure de rééditer la même performance sur le Tour des Flandres. Le second est tombé alors que le premier n’a jamais été capable d’embrayer avec les meilleurs ni même de pouvoir revenir en deuxième rideau. Un crève-coeur à voir pour un garçon qui a tellement animé le Ronde ces dernières années mais qui risque de terminer sa carrière sans avoir pu l’inscrire à son palmarès.

Greg Van Avermaet et Oliver Naesen semblent avoir leurs meilleures années derrière eux.
Greg Van Avermaet et Oliver Naesen semblent avoir leurs meilleures années derrière eux.© iStock

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