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Tour 2014 – le profil de l’étape 7: sprinters ou puncheurs ?

Vendredi 11 juillet. 234,5 km. Épernay – Nancy. Dans cette étape, placée sous le signe de la Première guerre mondiale, il n’est pas certain que tout le peloton sprinte pour la victoire.

Nous partons d’Epernay, pour la troisième fois en cinq ans. C’est la capitale du champagne. L’avenue de Champagne, où se trouvent toutes les grandes marques, est un des lieux touristiques les plus fréquentés de l’Hexagone avec 450.000 touristes par an, dont la moitié d’étrangers.

Cette étape est surtout placée sous le signe de la Première guerre mondiale. A Douaumont, le peloton fera un crochet par la Voie Sacrée, la principale ligne d’attaque de l’armée française, et le long de la Tranchée des Baïonnettes. On pouvait y voir des armes avec des baïonnettes émerger du sol, après le conflit. Chaque arme représentait un soldat touché. On raconte que beaucoup ont été enterrés vivants lors d’un bombardement, parce qu’ils refusaient d’abandonner leur poste.

Les coureurs passent aussi près du Fort De Douaumont, un des principaux forts de la ligne de défense érigée autour de Verdun, et au Mémorial de Verdun, dédié à la sanglante bataille de six mois qui a coûté la vie à plus de 250.000 militaires.

Sprinter ou pas ?

A cause de ce détour, l’étape compte 234,5 kilomètres et est la deuxième plus longue de cette édition. Il n’est pas certain que tout le peloton sprinte pour la victoire car à 20 kilomètres de l’arrivée, il y a la côte de Maron, 3,2 kilomètres à 5%, puis, à 7 kilomètres du finish, la côte de Boufflers, 1,3 kilomètre à 7,9%. Ensuite, le parcours rejoint Nancy en pente douce. Là, les 500 derniers mètres sont en faux-plat.

Cette ultime ascension est-elle suffisamment lourde pour décourager Kittel et Cie ? Peut-être, bien que les sprinters digèrent de mieux en mieux ces côtes au fil des années. Il y a un an, à Marseille, on prédisait aussi qu’un col allait couper les jambes des sprinters mais qui a remporté le sprint massif ? Mark Cavendish.

Un homme va sûrement participer au sprint à Nancy: Arnaud Démare, lauréat de la Cyclassics d’Hambourg il y a deux ans, à 21 ans. Il avait survécu avec brio au Waseberg. Il a terminé deuxième du dernier Gand-Wevelgem et douzième de Paris-Roubaix. Il n’est donc pas seulement un sprinter. Même s’il a l’air timide et pâlot, il ne faut pas s’y tromper : il ne manque pas d’assurance. « Je sais que je peux battre Cavendish », avait-il déclaré avant le grand départ. Reste à voir s’il parviendra à s’imposer dès ses débuts au Tour car c’est une autre paire de manche que les Quatre Jours de Dunkerque ou le Tour de Picardie dont le sprinter FDJ a enlevé cinq étapes.

Et que va faire Brian Coquard, qui n’a que 22 ans mais a battu Kittel l’année dernière en Picardie, avant de remettre le couvert cette saison avec Démare ?

Le solo de l’Empereur Rik

De grands noms figurent au palmarès de Nancy. Fausto Coppi y a remporté le dernier contre-la-montre de 137 kilomètres de l’édition 1949 avec sept minutes d’avance sur Gino Bartali. Il est ainsi devenu le premier coureur à enlever le Giro et le Tour la même année. Trois ans plus tard, l’Italien a posé à Nancy, toujours dans un contre-la-montre, les jalons d’une deuxième victoire finale.

En 1969, Rik Van Looy a gagné à Nancy sa dernière étape du Tour. A 35 ans, il n’avait pas l’intention de prendre le départ mais Willem II, son sponsor néerlandais, fabricant de cigarettes, a insisté, puisque Maastricht accueillait une étape. L’Empereur ne devait rouler qu’aux Pays-Bas et en Belgique mais son orgueil l’a poussé à poursuivre. Dans la sixième étape, il a placé un démarrage à 115 kilomètres de l’arrivée. A la fin, son avance de douze minutes avait fondu comme neige au soleil mais il a tenu bon.

Eddy Merckx était satisfait – le vieux Campinois n’était plus un rival pour le classement – et il a frappé deux jours plus tard au Ballon d’Alsace. Van Looy est arrivé une demi-heure après Merckx, en-dehors des délais. Et on ne l’a plus vu au Tour.

L’analyste

Christophe Vandegoor (42 ans) s’est distingué une première fois à la fin des années 80 en remportant une course pour Débutants. Ses professeurs en sociologie ont sauté en l’air quand il a demandé à faire sa thèse sur le cyclisme des jeunes. Après ses études, il débute à la rédaction sportive de la VRT-radio, sous la direction de Jan Wauters. Durant ses premières années, il présente Wat is er van de Sport, Open Doel, Sportmarathon et Radio Tour. A partir de 2004, Vandegoor travaille également pour Sporza-TV et commente des matches de football quelques années durant. En 2007, il succède à Luc Vanlangenhove comme commentateur en cyclisme à la radio.

Le Limbourgeois, qui vit à Scherpenheuvel-Zichem, a suivi deux éditions des Jeux Olympiques – Pékin et Londres, durant lesquels il a commenté les épreuves de cyclisme, de basketball et de hockey. Vandegoor a présenté quelques programmes musicaux sur Radio 1 et en 2006, et il a écrit la biographie de Stefan Everts.

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