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Tour 2014 – le profil de l’étape 12: pour sprinters… ou baroudeurs

Jeudi 17 juillet. 185,5 km. Bourg-en-Bresse – St. Étienne. Les 50 derniers kilomètres comportent deux longues ascensions, mais leur inclinaison est modeste. Suit une descente de vingt kilomètres jusqu’à Saint-Etienne.

Le départ se donne à Bourg-en-Bresse. Dans chaque chambre de notre hôtel habituel, il y a une peinture du fameux poulet de Bresse. Il faut promouvoir les produits de sa région… Bourg-en-Bresse est aussi la ville où Tom Boonen a enlevé la sixième étape du Tour 2007, précédant Oscar Freire et Erik Zabel. Il a enfilé le maillot vert, qu’il a conservé jusqu’à Paris. Il est le dernier vainqueur belge du classement par points.

Je ne sais pas si on va arriver à un sprint massif dans cette étape car le parcours avantage les attaquants. Les 50 derniers kilomètres comportent deux longues ascensions de respectivement 15,3 et 9,8 kilomètres – le Col des Brosses et la Côte de Grammond – mais leur inclinaison est modeste : 3,3 et 2,9 %. Suit une descente de vingt kilomètres jusqu’à Saint-Etienne. Cela permettra peut-être aux sprinters de rejoindre le peloton en vue d’un sprint massif – à supposer qu’ils aient été lâchés – mais il se peut tout aussi bien qu’un groupe d’échappés se dispute la victoire.

Des villes industrielles

Saint-Étienne est le port d’attache de la célèbre marque de cycles Mercier, fondée en 1899 par Émile Mercier, et de la Manufacture d’Armes de Saint-Étienne (MAS), qui fabrique des armes pour l’armée française depuis 1874. C’est une vieille cité grise industrielle, très touchée par le chômage, une cité comme nous en avons déjà vu beaucoup dans ce Tour: Sheffield, Arenberg, Nancy, Mulhouse, Oyonnax… A côté de la Première Guerre mondiale, c’est le deuxième fil rouge des deux premières semaines.

Saint-Étienne n’a pas un passé cycliste terne. Beaucoup de grands noms se sont imposés ici: Louison Bobet, Stan Ockers, Walter Godefroot, Bernard Hinault à deux reprises, Joop Zoetemelk, Jan Ullrich… Mais on se souviendra surtout de quelques étapes mouvementées, comme celle de 1983, quand Henk Lubberding a poussé Michel Laurent, son compagnon d’échappée, dans les barrières Nadar. Le Néerlandais a prétendu que le Français n’avait pas passé son braquet et qu’il avait le droit de lui fermer le chemin mais il a quand même été disqualifié. Laurent, qui a terminé septième, a obtenu la victoire d’étape. Il roulait pour Coop-Mercier.

Le dopage et les Belges

Trois Belges conservent de mauvais souvenirs de Saint-Étienne. Pour des affaires de dopage. Ça a commencé en 1978 dans l’étape vers l’Alpe d’Huez. Michel Pollentier a été surpris avec sa fameuse poire. Un an plus tôt, Eddy Merckx, la veille de son chant du cygne à Glandon, dans son dernier Tour, a tenté en vain de rejoindre les premiers, Joaquim Agostinho et Antonio Menendez. Il a terminé à trois minutes. Le clou: Agostinho et Menendez ayant été contrôlés positifs, Merckx, troisième, aurait dû être proclamé vainqueur. Mais comme il n’avait pas dû passer au contrôle, le jury n’a attribué la victoire à personne… Merckx est resté troisième et c’est son dernier podium dans une étape du Tour.

Il y a eu pire: la victoire d’étape de Ludo Dierckxsens en 1999. Champion de Belgique frais émoulu, il a lâché Alexandre Vinokourov, alors âgé de 25 ans. Hélas, le rêve s’est mué en cauchemar. Lors du contrôle antidopage, le responsable médical, Marc Vandevyvere, lui a demandé s’il n’avait rien à signaler. « Si », a déclaré le brave Ludo. « J’ai pris du Synacthen parce que j’ai mal au genou. » Mais c’était un produit interdit, pour lequel il n’avait pas de certificat médical ! Ironie du sort, son contrôle a été négatif. Il aurait mieux fait de se taire, comme la plupart de ses collègues l’auraient fait… Ce soir-là, jeune collaborateur radio, je lui ai téléphoné des dizaines de fois, non sans une certaine honte mais en vain. Le mois suivant, il écopait d’une suspension de six mois. Ludo était trop bon pour le monde du cyclisme…

L’analyste

Christophe Vandegoor (42 ans) s’est distingué une première fois à la fin des années 80 en remportant une course pour Débutants. Ses professeurs en sociologie ont sauté en l’air quand il a demandé à faire sa thèse sur le cyclisme des jeunes. Après ses études, il débute à la rédaction sportive de la VRT-radio, sous la direction de Jan Wauters. Durant ses premières années, il présente Wat is er van de Sport, Open Doel, Sportmarathon et Radio Tour. A partir de 2004, Vandegoor travaille également pour Sporza-TV et commente des matches de football quelques années durant. En 2007, il succède à Luc Vanlangenhove comme commentateur en cyclisme à la radio.

Le Limbourgeois, qui vit à Scherpenheuvel-Zichem, a suivi deux éditions des Jeux Olympiques – Pékin et Londres, durant lesquels il a commenté les épreuves de cyclisme, de basketball et de hockey. Vandegoor a présenté quelques programmes musicaux sur Radio 1 et en 2006, et il a écrit la biographie de Stefan Everts.

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