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Tour 2013 – étape 6: nouveau terrain de jeu pour sprinters

Aix-en-Provence – Montpellier: 176,5 km. Il sera difficile d’échapper à un duel entre fusées à Montpellier.

Le Tour de France a découvert Montpellier en 1947 et le chef-lieu du département de l’Hérault a souvent souri aux sprinters comme ce fut le cas la dernière fois en 2011. Ce jour-là, c’est ni plus ni moins que Mark Cavendish qui montra sa roue arrière à tout le peloton. Il y a gros à parier que le sprinter britannique se souviendra de ce succès et son équipe tentera de contrôler les événements tout au long de l’étape. Comme les sprinters en feront autant, ce qui convient à Cavendish, il sera difficile d’échapper à un duel entre fusées à Montpellier. Les audacieux savent ce qu’il leur reste à faire sur un parcours roulant malgré le Col de la Vayède de 4e catégorie (0,7km à 7%), après 68km de course. Il fait souvent chaud dans le Languedoc-Roussillon. Et, au récent Tour de Californie, on a mesuré à quel point les coureurs souffrent de déshydratation sous la canicule : c’est inhumain.

A Montpellier, on se remémorera quelques vainqueurs belges comme Ludo Peeters en 1980, notre dernier vainqueur là-bas. Peeters était un routier complet avec de beaux bouquets : trois étapes du Tour, deux fois maillot jaune, Paris-Tours, le Grand Prix de Francfort, le Championnat de Zurich, le Tour de Belgique, etc. Il en faut des qualités pour briller à Montpellier. Et le talentueux Raymond Impanis en avait, lui qui s’y imposa en 1949 et y signa le premier succès belge. Le lendemain, il domina Montpellier-Marseille. Impanis (1925-2010) s’est classé trois fois dans le Top 10 du Tour de France et a collectionné d’autres succès : Paris-Roubaix, Tour des Flandres, Gand-Wevelgem, Flèche Wallonne, etc.

Une légende entourait celui qu’on appelait le « Boulanger de Berg ». Après son décès, on a pu lire que Raymond, bébé, avait été trouvé au pied de l’église et confié au boulanger du village, Impanis étant un mot latin dérivé de panis (petit pain). Un lecteur attentif précisa que c’est son papa qui fut abandonné par ses parents, pas lui. Impanis était bel et bien un fils de boulanger, comme Louison Bobet et Hugo Koblet.

En 1962, un grand sprinter belge s’imposa à Montpellier : Willy Vannitsen. Deux ans plus tard, ce fut au tour d’Edouard Sels, un des grands lieutenants de Rik Van Looy, de l’imiter. Autre souvenir belge intéressant : en 1962, Emile Daems remporta l’étape dont il est question mais dans l’autre sens, Montpellier-Aix-en-Provence. Devenu poissonnier à la fin de sa carrière, Emile Daems, né à Genval, a ramené pas mal de grandes courses dans ses filets : Tour de Lombardie, Milan-Sanremo, Paris-Roubaix. Son fils, Corneille, est devenu champion de Belgique des débutants en 1980. Ce sont de belles histoires du cyclisme belge : qui peut les compléter alors que nous ne comptons plus de sprinters parmi nos coureurs ?

Jonas Creteur et Pierre Bilic, avec Rodrigo Beenkens

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