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Tour 2013 – étape 3: les baroudeurs à l’honneur

Ajaccio – Calvi: 145 km. Tout peut arriver ce lundi. La route est sans cesse accidentée et, comme c’est stipulé par les organisateurs, « il n’y a pas un mètre de plat ».

Je m’attends à un scénario très plus rude ce lundi. Personne ne gagnera le Tour de France en Corse mais on peut le perdre là-bas, dans des descentes difficiles car étroites et très techniques. C’est un scénario probable : des hommes forts, peut-être des candidats au podium final, laisseront des plumes sur les routes de Corse. Les grandes échappées sont de plus en plus difficiles à mettre sur pied. Ceux qui mettent le nez à la fenêtre sont directement « screenés », passés à l’ordinateur, pour voir s’ils représentent un danger ou pas au classement général. L’histoire du Tour est cependant riche de coups de force inattendus. En 1967, Roger Pingeon a bâti sa victoire finale sur un raid entre Roubaix et Jambes, dès la cinquième étape. Un an plus tard, André Poppe se glissa dans une échappée bidon lors de l’avant-dernière étape. Poppe fut virtuel maillot jaune. Et il aurait même pu remporter la Grande Boucle si Félix Lévitan n’était pas intervenu afin d’obliger les grandes équipes à organiser la chasse. Lévitan ne supportait pas l’idée qu’un inconnu puisse gagner sa course.

Le profil est évidemment différent en Corse mais tout peut aussi se passer entre Ajaccio et Calvi. La route y est sans cesse accidentée et, comme c’est stipulé par les organisateurs, « il n’y a pas un mètre de plat ». Jean-François Pescheux, directeur adjoint de la course auprès de Christian Prudhomme, estime que Sylvain Chavanel et Thomas Voeckler auront à coup sûr des fourmis dans les jambes. Voeckler raffole de ce genre de bataille. Maillot du meilleur grimpeur en 2012, il mesure la popularité du Tour de France où il s’est fait un nom en 2004. Pour lui, gagner une étape, c’est hyper important, et pour son équipe (Europcar) aussi. A mon avis, il songe à cette étape corse. Pour Chavanel, c’est la même chose. Il connaît les plans de son team (Omega Pharma-Quick Step), concentré sur les sprints de Mark Cavendish. Il sait que cette étape de durs au mal ne se terminera pas par un emballage massif : c’est un parcours dans ses cordes. Pour être le Napoléon ou Tino Rossi (nés à Ajaccio) de cette étape, il s’agira de ne pas se casser les pattes sur le col de San Martino, le col de Palmarella ou le col de Marsolino, à 13km de l’arrivée à Calvi.

C’est une bonne idée de mettre un point final à ces trois jours en Corse là où serait né Christophe Colomb, à Calvi, magnifique cité avec sa citadelle, son port, le ciel le soleil et la mer. Pour célébrer l’esprit de Colomb, cette étape, et au-delà, tout le triptyque corse, seront placés sous le signe de la découverte. A Calvi, en tout cas, on aura une première photographie de l’état de forme et des ambitions de chacun. Pour les cadors, il s’agira de mettre son bleu de travail en Corse sous peine de revoir ses ambitions.

Jonas Creteur et Pierre Bilic

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