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Tour 2013 – étape 2: place aux puncheurs

Bastia – Ajaccio: 154 km. Tom Boonen a-t-il pris la bonne décision en renonçant au Tour de France et Philipe Gilbert peut-il y redorer son blason, dès Ajaccio par exemple ?

Pour les Belges, il y aura vite deux débats importants : Tom Boonen a-t-il pris la bonne décision en renonçant au Tour de France et Philipe Gilbert peut-il y redorer son blason, dès Ajaccio par exemple ? A mon avis, Tom a pris la bonne décision. Il a été malchanceux durant un printemps marqué par ses chutes. Son équipe joue principalement la carte Mark Cavendish, ce qui est logique, mais le champion de Belgique ne peut pas devenir le lieutenant de l’Anglais, la locomotive qui l’emmène dans la dernière ligne droite.

Boonen, c’est une légende, un palmarès, l’homme des classiques du début de saison. C’est un acquis et Boonen l’enrichira encore. Avec le temps, et la maturité, il a perdu en vitesse de pointe, est souvent enfermé en vue de la ligne, là où Cavendish passe comme un coureur de keirin. Tom se concentre sur ses classiques préférées, je le comprends. Il n’avait rien à gagner sur ce Tour de France et sa décision arrange la direction de son équipe. Un coureur aussi prestigieux ne peut pas être une rampe de lancement.

Il est fort probable que le premier maillot jaune change d’épaule entre Bastia et Ajaccio. Le parcours est sévère avec trois cols (Bellagranajo, Serra et Vizzavona) : si Bastia aura souri aux sprinters, je ne crois pas que ce sera le cas au bout d’une étape, Bastia-Ajaccio, qui rappelle les heures de gloire du football corse. Né à Porto-Vecchio, Claude Papi, un célèbre milieu de terrain chauve, disputa une finale de la CE3, perdue contre le PSV Einhoven. Avec Johnny Rep, il était la star de Bastia et, bien que décédé en 1983, il reste le plus grand footballeur corse de tous les temps. Entre Bastia et Ajaccio, les coureurs vont comprendre pourquoi le rallye automobile de Corse jouit d’une aussi grande réputation. Il y aura forcément des dégâts dans les cols de la Serra et de Vizzavona. C’est trop éprouvant pour les sprinters et le restant du programme de la journée conviendra encore mieux, si c’est nécessaire, aux puncheurs.

Cette étape, qui se termine dans des décors somptueux, près des Iles Sanguines, devrait sourire à Peter Sagan, qui tirera profit de la Côte du Salario en vue de l’arrivée. Est-ce que Gilbert sera capable de le contrer ? Il a manqué un petit quelque chose à Philippe pour émerger lors de ses courses de prédilection. Au bout de la Flèche Brabançonne, par exemple, il a sprinté avec celui qui s’était échappé en sa compagnie dans la dernière difficulté : Sagan ! Le Slovaque s’imposa facilement et Philippe termina deuxième, très fatigué, après avoir tout donné. J’ai retenu cette image : Sagan fera des dégâts à Ajaccio et sur la route du Tour de France.

Jonas Creteur et Pierre Bilic

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