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Quatrième étape: Mondorf-les-Bains – Vittel

Mondorf-les-Bains – Vittel. En football, on parlerait de derby des villes thermales mais dans ce Tour, c’est une simple étape plate, même si départ et arrivée n’ont pas été fixés par hasard.

La traversée du Luxembourg hier et le départ d’aujourd’hui fêtent le centième anniversaire de la Fédération de Cyclisme luxembourgeoise. Il y a aussi 130 ans que François Faber, le premier lauréat étranger du Tour, en 1909, est né. Enfin, son compatriote Nicolas Frantz a gagné son premier Tour il y a 90 ans.

Andy et Fränk Schleck nous sont plus familiers. Or, le lieu de départ du jour, Mondorf-les-Bains (Munneref en dialecte luxembourgeois) est le bastion de la famille Schleck et du pater familias Johnny, qui a participé au Tour à huit reprises. Toutefois, il a d’abord habité Assel, à huit kilomètres de Mondorf. Johnny n’a déménagé dans la cité thermale avec ses trois fils que quand Fränk avait cinq ans.

Trois fils, oui, car il y a aussi l’aîné, Steve, deuxième échevin de Mondorf-les-Bains, pour les Verts. Normal pour un Schleck car Fränk et Andy sont aussi passionnés de nature. Quand le cadet a remporté Liège-Bastogne-Liège en 2009, la famille a fêté l’événement en achetant un vaste étang de pêche…

Andy n’a pas beaucoup de temps à consacrer à cette distraction car après sa retraite, en 2014, à l’âge de 29 ans, il a ouvert un magasin de cycles à Luxembourg, avec son beau-père : Andy Schleck Cycles, un bâtiment de 780 mètres carrés, à trois étages, avec mini-musée exposant les maillots et les vélos avec lesquels le plus jeune de la fratrie a obtenu ses plus grands succès.

Andy n’en multiplie pas moins les casquettes : il s’occupe ainsi du suivi de jeunes talents tout en officiant aussi comme commentateur à la télévision luxembourgeoise. D’autre part, il a parrainé le récent Mondial de cyclo-cross de Bièles et il aide également Fränk (37 ans) dans l’organisation du Schleck Gran Fondo. A cette allure-là, on comprendra qu’il n’enfourche plus son vélo que pour le plaisir.

Fränk, qui n’a pris que trois kilos depuis ses adieux professionnels l’année dernière, monte encore souvent à vélo. Il a terminé 15e de son Gran Fondo, le 20 mai, dans la catégorie des + 35 ans, à neuf minutes du lauréat belge, Frédéric Glorieux.

L’Europe à l’honneur

Le peloton aborde un autre endroit symbolique après sept kilomètres, à la frontière française : Schengen, la commune où a été scellé l’accord du même nom le 14 juin 1985. L’accord a aboli les frontières entre cinq puis 26 nations européennes. D’aucuns voient dans le passage par Schengen une allusion au Brexit mais d’après Christian Prudhomme, c’est la commémoration du 60e anniversaire du Traité de Rome, qui a donné naissance à la Communauté économique européenne, devenue l’UE.

A 207,5 kilomètres de Mondorf-les-Bains, sur des chemins bien droits mais pas toujours plats, les sprinters auront une deuxième chance de s’imposer. A Vittel, qui a déboursé 175.000 euros pour accueillir la Grande Boucle. C’est une fameuse somme pour une commune de 5.000 âmes mais c’est aussi le port d’attache de la marque d’eau de Nestlé, le fournisseur officiel du Tour. L’arrivée se situe entre le Stade Jean Bouloumié, qui porte le nom de celui qui a été pendant 40 ans directeur de la Société des Eaux de Vittel, et les usines Nestlé.

Le maire de Vittel, Jean-Jacques Gaultier, a nié que la multinationale ait appuyé la candidature de sa bourgade. Hasard ou pas, le contrat de Nestlé arrive à terme en 2018. Valeur : quatre millions. On passerait à Vittel pour moins que ça…

Bouhami pour l’uppercut ?

Nacer Bouhanni, qui ne consomme pas d’alcool, pourrait bien déguster une bonne Vittel s’il s’imposait ici, puisqu’il est le régional de l’étape : il est originaire d’Hennecourt, à trente kilomètres de Vittel. Le coureur Cofidis rêve d’une première victoire d’étape car il semble maudit au Tour. Il n’y a participé que deux fois, en 2013 et en 2015, et est chaque fois rentré à la maison après six étapes, une fois suite à une maladie, l’autre fois après une grave chute. L’année dernière, il n’a même pas pris le départ : au terme du championnat de France, il a fait le coup de poing avec des ivrognes et s’est blessé à la main. Va-t-il réussir à battre Kittel et Cie, d’un uppercut figuré cette fois ?

Le peloton aborde un endroit symbolique après sept kilomètres : Schengen, la commune où a été scellé l’accord du même nom le 14 juin 1985.

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