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Pourquoi ce Tour de France est plus que jamais le Tour de la montagne

Le 106e Tour de France cycliste s’élancera certes de la Grand Place de Bruxelles ce samedi 6 juillet, pour rendre hommage à son quintuple vainqueur Eddy Merckx, mais se gagnera en montagne. Il comprend en effet trente ascensions de deuxième, première ou hors-catégorie, soit quatre en plus qu’en 2018. Cinq arrivées au sommet, c’est deux en plus que la dernière édition. Surtout, pour la première fois de l’histoire, la ‘Grande Boucle’ comprendra trois arrivées à plus de 2.000m d’altitude.

« Un Tour pour grimpeurs? Oui. Le vainqueur du Tour doit toujours pouvoir bien grimper », avait d’ailleurs déclaré le directeur de l’épreuve Christian Prudhomme, lors de la présentation au Palais des Congrès de Paris, le jeudi 25 octobre dernier.

Ce Tour’2019 ne comprend pas de pavés, d’étape à bordures ou encore de passage particulier sur des routes non asphaltées, et peu de kilomètres contre la montre (27 par équipes et 27 en individuel).

« Cette année, nous n’avons pas vraiment cherché des choses spéciales », confirme le directeur de course et concepteur du parcours Thierry Gouvenou. « Nous présentons surtout un gros bloc autour des montagnes. »

Trois arrivées seront donc jugées à plus de 2.000 mètres d’altitude, au sommet du Tourmalet lors de la quatorzième étape, à Tignes (dix-neuvième étape) et à Val Thorens (vingtième et avant-dernière étape), la plus haute station de ski d’Europe.

La dix-huitième étape reliera par ailleurs Embrun à Valloire en 207 km de route de montagne avec l’enchaînement du col de Var (2109 mètres), du col de l’Izoard (2360 mètres) et du Col du Galibier (2642 mètres). L’arrivée sera jugée en bas du col à Valloire, qui accueillera pour la première fois une étape du Tour.

« Cela demandera de la force », prévient Prudhomme. « De plus, il n’y a qu’une semaine entre les arrivées au Tourmalet et à Val Thorens. Il y a cinq étapes de montagne en sept jours (huit jours en comptant le jour de repos, ndlr), cela va se sentir. Ce sont surtout les deux étapes alpestres en fin de troisième semaine, qui donnent le vertige… »

Cela dit Les Vosges et le Massif Central seront également visités cette année.

La sixième étape sera ainsi la première en montagne, le 11 juillet. Le peloton partira à l’assaut de plusieurs cols dont le Markstein et le célèbre Ballon d’Alsace cher à Eddy Merckx. Le final se jouera sur la montée désormais mythique de la Planche des Belles Filles. De quoi bouleverser le classement général, d’autant que la ligne d’arrivée sera tracée un kilomètre plus haut que les fois précédentes. Ce qui n’empêche pas Greg Van Avermaet de pointer cette étape. « J’en ai déjà gagné des aussi difficiles à Rodez en 2015, et Le Lioran en 2016 », rappelle-t-il.

30 cols

Au total il y a 30 ascensions de deuxième, première ou hors-catégorie, contre 26 en 2018 (28 en 2016, 23 en 2017).

De ces trente cols, sept se trouvent dans les Vosges avec une arrivée à La Planche des Belles Filles, six dans le Massif central, huit dans les Pyrénées, avec des arrivées aux sommets du Tourmalet et du Prat d’Albis, à Foix, et neuf dans les Alpes, avec les montées vers Tignes et Val Thorens, à 2.365 mètres !

L’an passé, deux très courtes étapes de montagne, 65 km et 100 km, avaient été abordées par les coureurs. « Nous poursuivons sur cette lancée », dit Prud’Homme. « Il y a trois courtes étapes de 117 km vers le Tourmalet, de 123 km vers Tignes et de 131 km vers Val Thorens. »

Lors de l’avant-dernière étape, les coureurs vont affronter 59,9 km d’ascension sur 131 km de course. La montée vers Val Thorens fait à elle seule 33,4 km (!) à du 5,5%. Ce n’est que la deuxième fois que le Tour arrive dans cette station, après 1994, et la victoire du Colombien Nelson Rodriguez.

Les sprinters peuvent espérer en découdre dans sept lignes droites, à Bruxelles (première étape), Nancy (quatrième étape), Chalon-sur-Saône (septième étape), Albi (dixième étape), Toulouse (onzième étape), Nîmes (seizième étape) et enfin aux Champs-Elysées.

Les puncheurs comme Julian Alaphilippe (vainqueur du classement du meilleur grimpeur l’an dernier, ne l’oublions pas !), Greg Van Avermaet, Peter Sagan ou Michael Matthews, devront eux se concentrer sur la troisième étape, au départ de Binche vers Epernay, en Champagne, qui comprend pas mal de côtes, dont celle du Mont Bernon (1 km à 5,5 %), à 4 kilomètres de l’arrivée.

Enfin il n’y aura que deux contre-la-montre: par équipes (27,6 kilomètres), le deuxième jour à Bruxelles, et à Pau (27,2 kilomètres), le 19 juillet (treizième étape).

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