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Paris-Roubaix: les quatre moments-clés de l’Enfer du Nord

Paris-Roubaix se joue dimanche au gré des 27 secteurs pavés qui parsèment les 253,5 kilomètres du parcours. Mais, pour le directeur de course Thierry Gouvenou, quatre d’entre eux sont des moments-clés: Troisvilles, Arenberg, Mons-en-Pévèle et le Carrefour de l’Arbre.

Troisvilles (km 98,5): « Pour tous les coureurs, il y a forcément une première appréhension avant de mettre ses roues sur les pavés. L’approche de Troisvilles, c’est assez fort pour ce qui est de la tension dans le peloton, ça frotte pas mal avant. On a besoin de se rassurer, de trouver sa place. C’est un moment important, plus pour l’état psychologique du coureur que pour le déroulement de la course. On sait assez vite, en général au troisième secteur qui est long (3700 m) et qui finit par un faux-plat montant, si on a les jambes pour être dans le coup, si on peut être dans le classement ou si on va vivre une mauvaise journée. »

Trouée d’Arenberg (km 158): « C’est quitte ou double. Il faut tout jeter dans la bataille. Un coureur qui veut gagner Paris-Roubaix ne peut pas se permettre d’entrer au-delà de la quarantième place à Arenberg. Avant, il y a un secteur difficile à Haveluy, qui permet à chacun de trouver sa place. Mais, ensuite, c’est la grosse guerre. L’entrée d’Arenberg, c’est comme l’arrivée d’une course. Il est impératif d’être (bien) placé, pour espérer basculer dans le bon groupe à la sortie et commencer à envisager la fin de course. Ça secoue tellement ! Celui qui a un incident mécanique doit être dépanné par un coéquipier. Sinon, c’est fini pour lui. Les voitures d’équipes sont loin derrière et, comme le peloton est encore assez groupé, le dépannage est long à venir. »

Mons-en-Pévèle (km 204,5): « C’est un secteur long, difficile, défoncé par endroits. Il finit en faux-plat montant et il arrive au-delà du 200e kilomètre. L’endurance, la fraîcheur physique, entrent en ligne de compte. On entre dans une autre dimension. On ne peut plus tricher, c’est la puissance qui parle. A la sortie, on peut faire déjà le classement. Les dix premiers sont là, quasiment dans l’ordre. C’est un endroit-clé. A l’inverse d’Arenberg, la course a été décantée. On peut surmonter l’ennui mécanique, le dépannage peut être rapide. »

Carrefour de l’Arbre (km 236,5): « Il a tout pour lui. Il vient à la fin d’une séquence dense de pavés et il est très difficile à négocier. Il y a des virages, des relances et un final en faux-plat montant. Dans le virages, celui qui est un peu limite risque de chuter, on l’a vu par le passé. C’est vraiment l’endroit stratégique pour lancer une attaque et aller à la gagne. Celui qui a les jambes pour le faire s’en va tout seul, comme le grimpeur le plus fort s’en va dans un col. C’est là que les grands coureurs attaquent en puissance. Il y a énormément de monde sur les bas-côtés mais on a réussi à résorber les débordements dus à l’alcool. Aujourd’hui, on retrouve les supporters du vélo, le côté familial. »

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