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Paris-Nice : retour sur le Col d’Eze

Ce dimanche, le peloton de Paris-Nice revient sur le Col d’Eze pour un contre-la-montre qui s’annonce somptueux. Le parcours de la Course du soleil n’avait plus emprunté cette difficulté, souvent décisive, depuis 2001.

Sean Kelly (52 ans) attend avec curiosité l’ultime contre-la-montre de Paris-Nice, dimanche prochain, sur les flancs du col d’Eze, cette colline qui offre une vue imparable sur la Côte d’Azur. Kelly est Monsieur Paris-Nice : de 1982 à 1988, l’Irlandais s’est adjugé sept fois l’épreuve.

La Course au Soleil s’est achevée au Col d’Eze à 28 reprises, en 69 éditions. Dans 21 cas, le vainqueur de cette épreuve contre le chrono s’est aussi imposé au classement final. « J’ai gagné le contre-la-montre à cinq reprises », se souvient Kelly. « La motivation joue un rôle crucial. Si vous êtes bien classé, vous allez rouler à fond dans cette course en côte. Comme elle est placée en fin de semaine, le résultat reflète votre résistance physique, en ce début de saison. »

En 1995, pour éviter que la course ne soit fermée, l’organisation a rompu avec la tradition en supprimant le contre-la-montre d’Eze pour le remplacer par un critérium sur la célèbre promenade des Anglais, à Nice. « J’espère ainsi rendre la course plus passionnante », s’était justifiée Madame Josette Leulliot, au nom de Monde 6, le bureau d’organisation de l’époque. « Les favoris n’attendront plus jusqu’au dernier jour pour se manifester. »

De 1969 à 1995, la Côte d’Eze a constitué l’apothéose de Paris-Nice. Ce spectacle constituait la réponse à la naissance en 1966 de Tirreno-Adriatico, le concurrent italien qui allait détrôner Paris-Nice de son statut de préparation idéale à Milan-Sanremo.

« Le Col d’Eze convient aux grimpeurs comme aux spécialistes du chrono », explique Kelly. « L’ascension n’est pas extrêmement longue ni raide, comportant 9,6 kilomètres à une moyenne de 4,7 %. Je pense que des coureurs puissants comme Tony Martin peuvent s’y distinguer. » L’année dernière, Martin s’est adjugé Paris-Nice.

Kelly se rappelle encore les chronos qu’il a signés il y a plus de vingt ans au Col d’Eze. « Le départ n’avait pas toujours lieu au même endroit. En 1986, j’ai parcouru les dix kilomètres en 19’45 » soit 30,4 km/h, ce qui est toujours le record de l’épreuve. » Andreas Klöden et Dario Frigo sont les derniers lauréats en date du Col d’Eze. Ils s’y sont imposés respectivement en 2000 et en 2001, avec des temps de 20’06 » et 19’53 », quand l’épreuve a effectué un comeback de deux ans, à l’initiative de feu Laurent Fignon.

Ce dimanche, le contre-la-montre mesure 9,6 km, une distance encore inédite.

Benedict Vanclooster, pour Sport/Foot Magazine

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