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Objectif record de l’heure pour Wiggins

Dimanche, le Britannique Bradley Wiggins tentera de battre le record de l’heure à Londre. Le coureur de chez Sky devra pour cela effacer des tablettes les 52,937 kilomètres de l’Anglais Alex Dowsett.

Depuis qu’en 2014, les coureurs peuvent à nouveau utiliser des vélos aérodynamiques quand ils s’attaquent au record de l’heure, les tentatives se succèdent, avec quatre améliorations, de Jens Voigt, Matthias Brändle, Rohan Dennis à Alex Dowsett, qui a parcouru 52,937 kilomètres. Nul ne doute que dimanche, Bradley Wiggins ne pulvérise ce record, en roulant peut-être jusqu’à 55 kilomètres.

Ces records ont été battus sur des pistes différentes : Voigt et Dennis ont choisi Grenchen, Brändle a couru à Aigle, toujours en Suisse, donc, Dowsett à Manchester et Wiggins a opté pour la piste olympique de Londres. Thomas Dekker s’était rendu à Aguascalientes, au Mexique, mais avait échoué. Son choix était logique : à 1.900 mètres, l’air oppose moins de résistance. C’est pour ça qu’Eddy Merckx avait choisi Mexico City en 1972.

Voigt, Dennis, Brändle et Dowsett ont choisi des pistes européennes, en fonction de leur nationalité. L’altitude n’est pas le seul facteur. Eddy Merckx a conseillé à Wiggins le Vélodrome moscovite de Krylatskoye. La piste mesure 333 mètres, soit 83 mètres de plus que les anneaux de Londres, de Manchester et de Grenchen. D’après Merckx, les virages sont plus abordables à Moscou. Quant à l’UCI, elle valide toutes les pistes allant de 133 à 500 mètres.

Selon Robin Decottignies, spécialiste en biomécanique de l’Energy Lab, la longueur de la piste présente un intérêt, sans être vraiment avantageuse. « La piste idéale a de courtes lignes droites et de longs virages, comme la piste de 200 mètres d’Aigle. Ça représente environ 100 virages de plus que sur une piste de 250 mètres. La force G empêche le coureur de conserver une position stable, surtout s’il est costaud. Mais pour ceux qui ont l’habitude de la piste, cet inconvénient ne pèse pas lourd car dans les longs virages, la masse centrale du coureur parcourt environ deux mètres de moins que le vélo. »

Dans ces conditions, pourquoi tous les coureurs ne choisissent-ils pas Aigle ? « D’autres facteurs jouent un rôle », poursuit Decottignies. « Comme la surface de la piste, plus ou moins roulante, ou la possibilité de réguler la température. » C’est pour ça que Wiggins a choisi Londres. Un système naturel de ventilation y maintient une température constante de 28 degrés. Or, plus il fait chaud, plus la densité de l’air – et donc sa résistance – est faible. Des sas spéciaux d’accès pour les spectateurs assurent un climat aussi stable que possible, sans courants d’air, au Lee Valley VeloPark. En plus, le revêtement, formé par des pins sibériens, oppose peu de résistance aux pneus.

Evidemment, il y a également des motifs d’ordre commercial : Londres possède 6.000 sièges, ce qui en fait la plus grande arène cycliste d’Europe. Les places ont été écoulées en sept minutes. Par-dessus le marché, Sky Sports, dont le siège central se trouve à Londres, retransmettra en direct la tentative du Britannique.

Par Jonas Créteur

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