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Nibali, le favori du Giro, fait la leçon à ses coéquipiers

Avant même le début du Giro, la condition de Nibali suscitait des doutes. La première arrivée en montagne, demain, doit fournir un début de réponse.

La saison a parfaitement débuté pour le champion italien, vainqueur d’une étape et du classement du Tour d’Oman. Pour la première fois depuis sa victoire en 2013, Vincenzo Nibali participe au Tour de son pays. Avant de s’attaquer au Giro, il avait triomphé à Tirreno-Adriatico. Depuis lors, il avait dû patienter jusqu’au championnat national, fin juin, pour arracher une première victoire. En 2014, il accusait sept kilos de trop au sortir de l’hiver. Cette année, le Sicilien a surveillé son poids et a conservé ses 65 kilos. Il s’est aussi senti libéré de la pression étouffante qui l’avait paralysé l’année dernière.  » Le plus dur n’est pas de gagner un grand tour mais de vivre avec le fait que tout le monde s’attende à ce que vous le remportiez à nouveau. « 

Avant son succès au Giro, il y a trois ans, Nibali avait brillé au Tour du Trentin et, à Liège-Bastogne-Liège, il avait emmené le groupe des poursuivants, derrière Enrico Gasparotto, jusque dans l’ultime côte. Cette saison, il n’a terminé que 21e du Tour du Trentin, à sept minutes de Mikel Landa, qui est, sur papier et avec Alejandro Valverde, son principal rival dans ce tour d’Italie. Dans la Doyenne, il a craqué à Saint-Nicolas. D’après son entraîneur, Paolo Slongo, tout était calculé. C’était la conséquence attendue d’un stage en altitude à Ténériffe.  » Le Giro ne se décide que dans la dernière semaine  » dit-il.

Reste à voir si le sensible Nibali se sent vraiment bien dans sa peau alors qu’Astana joue de plus en plus la carte de Fabio Aru, le prince héritier, de six ans son cadet, qui sera le leader de l’équipe au prochain Tour de France. On sait depuis longtemps qu’Astana est une formation divisée mais le Sicilien manifeste de plus en plus son mécontentement dans la presse italienne.  » Je n’étais évidemment pas au sommet de mon art au dernier Tour mais j’ai été entouré par une mauvaise équipe, mal préparée à la première semaine surtout. Certains coéquipiers ne m’écoutaient pas. J’avais beau donner des directives, ils ne les respectaient pas. Cette année, j’ai exigé d’être entouré par mes coéquipiers habituels, auxquels je peux faire une confiance aveugle. « 

Il y a de l’électricité dans l’air en prévision du Tour, que Nibali veut absolument rouler en préparation à la course sur route olympique, qui est son deuxième objectif majeur de la saison. En juillet, il se placera au service d’Aru. Officiellement du moins car nul ne le croit, après les reproches qu’il a adressés au Sarde :  » Fabio est souvent émotif et fâché. Il ne me demande jamais conseil, pas plus qu’il ne me témoigne de respect.  » Si on en croit les bruits de couloir, une nouvelle grande équipe est en cours de formation à Bahreïn et Nibali en deviendrait le leader. Maintenant, le Requin de Messine doit garder la tête au-dessus de l’eau au Giro et dévorer ses rivaux, comme jadis.

Par Benedict Vanclooster

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