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Milan-Sanremo: une fête pour les sprinters

Alors que tant d’organisateurs alourdissent leurs épreuves, Mauro Vegni, le directeur de course de Milan-Sanremo, fait le contraire, à la grande joie des sprinters.

 » Sans Le Manie, prendre le départ n’a pas de sens: c’est une course de sprinters « , a déclaré Vincenzo Nibali avant même Tirreno-Adriatico, pour expliquer son absence à Milan-Sanremo. Le choix n’est pas illogique. Le Manie, une ascension de 5,6 kilomètres à une moyenne de 4,1%, a été ajoutée à 90 kilomètres de l’arrivée en 2009, pour durcir la Primavera : depuis 1997, seuls Paolo Bettini (2003) et Filippo Pozzato (2006) étaient parvenus à échapper au sprint massif.

Avec deux ans de retard et des victoires au sprint de Mark Cavendish et d’Oscar Freire, les organisateurs ont réussi : en 2011 et en 2012, seuls sept puis trois coureurs ont participé au sprint, gagné par Matthew Goss puis Simon Gerrans. En 2013, la neige a contraint l’organisation à supprimer Le Manie mais le froid s’est chargé d’amincir le peloton : sept coureurs se sont disputé la première place, emportée par Gerald Ciolek.

Un an plus tard, Mauro Vegni a voulu rehausser encore le degré de difficulté de La Classicissima en insérant la Pompeiana à la place de Le Manie, une côte de cinq kilomètres, située entre la Cipressa et le Poggio, mais un affaissement de terrain l’a contraint à y renoncer in extremis, ce dont les sprinters ont profité. Personne ne s’est détaché au Poggio et Alexander Kristoff a été le plus rapide des 27 coureurs du peloton de tête.

L’année passée, Vegni est revenu aux sources: plus de Manie ni de Pompeiana mais à nouveau une arrivée, la première depuis 2007, sur la mythique Via Roma, au détriment de Lungomare Italo Calvino. Geraint Thomas, Greg Van Avermaet et Peter Sagan ont attaqué en vain, au Poggio, et 31 coureurs ont foncé vers l’arrivée, où a triomphé John Degenkolb. Vegni a déclaré qu’il s’en tiendrait à un tracé allégé.  » Nous devons conserver à la course son caractère unique. « 

Vegni a avancé Milan-Sanremo au samedi pour éviter la concurrence de la Serie A, de la F1, du Moto GP et des programmes familiaux du dimanche. Le directeur espère ainsi relever l’audimat. En l’absence de Degenkolb, Kristoff et surtout Michael Matthews sont les principaux favoris, même si Patrick Lefevere, le manager d’Etixx-Quick-Step, croit aux chances du Colombien Fernando Gaviria (21 ans), champion du monde en omnium il y a une semaine.  » Il est très rapide, il sait grimper et est capable de boucler les 291 kilomètres. Stagiaire, Fernando a dépassé André Greipel et Edvald Boasson Hagen de trois longueurs de roue, au Tour de Grande-Bretagne, à l’issue d’une étape vallonnée de 220 kilomètres. Il a reconnu la finale de Sanremo. Il est parfaitement capable de gagner. « 

Par Jonas Créteur

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