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Milan-Sanremo : retour aux sources

La Primavera est de retour sur la Via Roma.

Dimanche, Milan-Sanremo revient enfin à ses sources : la Via Roma. La légendaire rue a accueilli l’arrivée de la Primavera de 1949 à 1985 et de 1994 à 2007. Oscar Freire a été le dernier à la franchir en premier. Ensuite, les organisateurs ont déplacé l’arrivée à la Lungomare Italo Calvino. Initialement, c’était à cause de travaux mais en fait, les nombreux commerçants de la Via Roma avaient posé leur véto à la Classicissima : cela nuisait à leurs rentrées. L’arrivée a donc été déplacée à quelques rues de là, le long de la côte Ligure.

Cette année, des travaux à la Lungomare Italo Calvino ont toutefois contraint les organisateurs à chercher un nouveau site. Ils n’ont pas hésité longtemps quand la Ville a proposé de revenir au centre et à la Via Roma. L’endroit peut avoir une influence sur le déroulement de la course : la Via Roma se trouve à deux kilomètres de la descente du Poggio, soit un kilomètre de moins que Lungomare. Les puncheurs qui s’échappent à 3,7 kilomètres, en montée, voire dans la descente, ont désormais plus de chances de rester hors de portée du peloton, surtout s’ils ont le vent dans le dos.

Le Poggio pourrait donc rejouer un rôle crucial. La Petite Colline, en traduction libre, a été la plateforme de lancement du vainqueur jusqu’au milieu des années 90. Par la suite, peu d’attaques ont connu une suite positive. De 1997 à 2011, seuls Paolo Bettini (2003) et Filippo Pozzato (2006) ont conclu victorieusement leur attaque. Depuis les quatre succès d’Erik Zabel (1997, 1998, 2000 et 2001), peu de sprinters redoutent le Poggio. Ils se sont davantage entraînés en côte et leur équipe a adapté la tactique à un sprint massif, ce qui a permis à Oscar Freire de s’imposer (2004, 2007, 2010), tout comme Alessandro Petacchi (2005) et Mark Cavendish (2009).

En 2012 et 2013, Fabian Cancellara a paru bouleverser ce scénario en démarrant, en compagnie de quelques coureurs, au Poggio, et en restant loin du peloton jusqu’à l’arrivée mais à sa grande frustration, Simon Gerrans et Gerald Ciolek ont tiré les marrons du feu. L’année dernière, les attaques de Philippe Gilbert, Lars Petter Nordhaug et Greg Van Avermaet ont été aussi vaines et Alexander Kristoff a été le plus rapide d’un peloton de tête de 25 coureurs.

Malgré la nouvelle arrivée, on peut s’attendre à un scénario identique dimanche. Le Manie, la colline introduite en 2008, à 90 kilomètres de Sanremo, compliquait la vie des sprinters mais elle a été supprimée. Ça n’a d’ailleurs pas empêché Cavendish de s’imposer un an plus tard. Le Britannique bénéficie maintenant d’un parcours plus abordable, avec les seuls Capi, Cipressa et Poggio. Ce n’est donc pas un hasard si Cav rêve depuis le début de l’hiver d’une deuxième victoire. Pour cela, il devra toutefois être plus véloce que Kristoff, Degenkolb, Gilbert, Kwiatkowski et autres Sagan.

Par Jonas Créteur

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