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Le dopage au c½ur du Tour de France

Rémy Di Grégorio, coureur français de chez Cofidis a été placé en garde à vue après une descente de police dans le cadre d’une présumée affaire de dopage. Di Grégorio ne serait pas le premier à plonger lors de la Grande Boucle. Passage en revue des grandes affaires de dopage durant le Tour de France.

Selon de nombreuses personnes, le Tour de France serait le ‘bouc-émissaire’ des évènements sportifs internationaux, l’endroit où chaque année une affaire de tricherie éclate.

Le décès de Tom Simpson sur le Tour En 1966, sous l’impulsion de Pierre Dumas, médecin du Tour à l’époque, sont mis en place les premiers contrôles inopinés. Cette idée, boudée par tout le peloton, prendra toute son importance en 1967. Alors qu’il participe à la Grande Boucle, Tom Simpson décède lors de la compétition. À l’autopsie, on décèle des traces d’amphétamines dans son estomac. Des tubes du même produit sont retrouvés dans ses poches.

L’affaire Polentier : Maillot jaune, il est exclu du Tour

On est en 1978, lors de la 16e étape du Tour de France. Pollentier s’empare du maillot jaune en remportant l’étape. Maillot qu’il ne revêtira plus. Lors du contrôle post-étape, il tente d’utiliser une poche d’urine saine qui ne se déversera jamais. Lui demandant de se déshabiller et essuyant un refus, le médecin du Tour commença à avoir des soupçons sur la bonne foi du coureur. Il est exclu et déclassé du Tour. Il sera suspendu pour deux mois.

Delgado : dopé, il gagne le Tour À quelques jours de son arrivée à Paris en 1988, Pedro Delgado, alors leader du classement général est contrôlé positif à la probénécide, un diurétique. L’organisation du Tour pense à une exclusion. L’UCI intervient et s’y oppose. Les raisons de ce choix? Le produit était bel et bien interdit par le CIO, mais pas encore par l’UCI. Le message est clair, la fédération ne veut pas gêner les coureurs, ou du moins ceux qui savent tricher plus ou moins discrètement.

L’affaire Festina

À quelques jours du départ de la Grande Boucle en 1998, Willy Voet, soigneur de l’équipe Festina, est arrêté par la douane française. Il était alors en possession de 500 doses de produits dopants, dont 250 ampoules d’EPO, 120 capsules d’amphétamines, 82 solutions d’hormones de croissance et 60 fioles de testostérone. Il passe aux aveux.

Suite à ces révélations, le Tour met l’équipe Festina hors course le 18 juillet. Le 23 juillet, les coureurs de la Festina sont mis en garde à vue et la plupart passent confessent s’être dopés. Richard Virenque, annoncé comme l’un des principaux outsiders du Tour déclarera ne pas s’être dopé intentionnellement. Au final, ce sont 6 équipes qui se retireront de la course avant l’arrivée sur les Champs Élysées.

Le malaise de Juan Manzano

Lors de la 3e étape du Tour en 2003, Juan Manzano est pris d’un malaise. Il expliquera que sa faiblesse était due aux pratiques de dopage au sein de l’équipe Kelme. Les auto-transfusions sanguines étaient devenues monnaie courante.

L’Affaire Puerto juste avant le Tour 2006

L’avant-veille du Tour en 2006, neuf coureurs sont exclus de la compétition. Ce sont les débuts de l’affaire Puerto. Les médias espagnols ont diffusé une liste de coureurs impliqués dans des affaires de transfusions sanguines. Des champions comme Joseba Beloki, Alberto Contador, Jan Ulrich, Fransisco Mancebo ou encore Ivan Basso sont expulsés du Tour avant même qu’il ait démarré.

Vainqueur de cette édition, Floyd Landis l’entachera d’une affaire de dopage supplémentaire. Un an après sa victoire, le coureur américain est démis de son maillot jaune pour absorption de testostérone. C’est Oscar Pereiro Sio qui emporte le Tour sur tapis vert.

Rebelote en 2007

Les coureurs avaient signé une charte promettant que leur amende en cas de dopage serait équivalente au salaire de toute leur saison 2007. Malgré cette belle initiative, plusieurs coureurs seront contrôlés positifs. On démarre avec Patrik Sinkewitz qui abandonne suite à la pression mise par un contrôle positif un mois avant le début du Tour.

Ensuite, c’est l’hécatombe! Alexandre Vinokourov est exclu pour transfusions. L’équipe Astana dans son ensemble quitte la course. Le lendemain du départ de l’équipe kazakhe, c’est l’Italien Cristian Moreni qui se prend pour Floyd Landis et abuse de la testostérone. L’Italien entraîne son équipe dans sa chute. Après avoir vivement critiqué le cas Vinokourov dans les médias, le directeur sportif de la Cofidis a préféré quitter le Tour sans faire plus de vagues. Ensuite, c’est au coureur d’Euskatel, Iban Mayo, d’être contrôlé positif. Bilan : EPO pour le basque. Bye bye le Tour.

Alors leader du Tour de France, Michael Rasmussen est prié par son équipe, la Rabobank, de se retirer de la compétition. Le Danois aurait menti à propos de ses ‘whereabouts’ (système de localisation permettant des contrôles inopinés). Quelques semaines après l’arrivée, des échantillons d’urine auraient prouvé la mauvaise foi du Danois. Il roulait à la Dynepo, une EPO produite à base de cellules humaines. Les contrôles de la Grande Boucle ne seront pas effectués par l’UCI, mais par l’agence française de lutte contre le dopage. Les tests sont plus rigoureux et de nouveaux coureurs sont pris. Manuel Beltran, Moisés Dueñas, Riccardo Ricco (vainqueur de 2 étapes) sont tous trois mis hors course pour avoir utilisé le CERA, une EPO de 3e génération. En fin, le Kazakh Dimitri Fofonov est contrôlé positif à l’heptaminol.

Après coup 3 nouveaux tricheurs seront dévoilés. Il s’agit de Leonardo Piepoli, Stefan Schumacher et Bernhard Kohl.

EPO de 3e génération pour le Tour 2008

Les contrôles de la Grande Boucle ne seront pas effectués par l’UCI, mais par l’agence française de lutte contre le dopage. Les tests sont plus rigoureux et de nouveaux coureurs sont pris. Manuel Betran, Moisés Dueñas, Riccardo Ricco (vainqueur de 2 étapes) sont tous trois mis hors course pour avoir utilisé le CERA, une EPO de 3e génération. En fin, le Kazakh Dimitri Fofonov est contrôlé positif à l’heptaminol.

Après coup 3 nouveaux tricheurs seront dévoilés. Il s’agit de Leonardo Piepoli, Stefan Schumacher et Bernhard Kohl.

2009 : un seul cas au Tour

Contrôlé juste avant sa participation à l’épreuve reine du cyclisme, l’espagnol Mikel Astarloza a été contrôlé positif à l’EPO, il est finalement déclassé et perd sa victoire dans la 16e étape du Tour de France.

Outre ces cas de coureurs pris sur le fait durant le Tour de France ou aux alentours de son déroulement, de nombreux autres cyclistes ont été contrôlés et suspendus à postériori. C’est le cas d’Alberto Contador, déchu de sa victoire deux années après un succès entaché par l’absorption de produits illicites. On peut également citer les aveux de Jan Ulrich ou encore les sempiternels soupçons autour de Lance Armstrong, septuple vainqueur de la Grande Boucle.

Romain Van der Pluym, sportfootmagazine.be

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