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Lance Armstrong et le dopage : chronologie d’une chute

L’Agence américaine antidopage a annoncé que l’équipe cycliste US Postal de Lance Armstrong avait « monté le programme de dopage le plus sophistiqué, professionnel et réussi, jamais vu dans l’histoire du sport ». Un rapport de 1000 pages apporte des preuves « accablantes, avec des témoignages sous serment de 26 personnes, dont 15 coureurs ayant eu connaissance des activités de dopage au sein de l’US Postal ». Retour sur la chute de Lance Armstrong.

20 mai 2010 : Après quatre années à nier l’évidence, Floyd Landis, l’Américain qui avait perdu sur le Tour de France 2006 à la suite d’un contrôle positif à la testostérone, avoue s’être dopé durant sa carrière pour, dit-il, « soulager sa conscience ». Dans la foulée, il accuse Armstrong, son ancien leader dans l’équipe US Postal, qui rejette en bloc ces allégations. Si Landis n’avance aucune preuve pour étayer ses accusations, les autorités américaines prennent l’affaire très au sérieux: la Food and Drug Administration (FDA) ouvre une enquête confiée à Jeff Novitzky, célèbre pour avoir fait tomber la sprinteuse Marion Jones dans l’affaire Balco.

22 juillet 2010 : alors que Landis détaille longuement dans la presse américaine ses années de dopage, et notamment deux séances de transfusions sanguines d’Armstrong, le septuple vainqueur du Tour de France fait appel à un avocat réputé pour se défendre dans l’enquête fédérale. Parmi les témoins entendus à huis clos par un grand jury au tribunal fédéral de Californie, Greg LeMond, le premier Américain vainqueur du Tour de France, très critique envers son successeur, estime que l’enquête va produire des preuves « accablantes ».

Mi-novembre 2010 : Novitzky se rend en Europe, notamment à Lyon au siège d’Interpol, qui sert de pivot à la collaboration judiciaire entre les autorités américaines et européennes.

19 janvier 2011 : l’hebdomadaire Sports Illustrated publie une enquête à charge contre Armstrong, l’accusant d’avoir été « l’instigateur » d’un dopage organisé au sein de l’équipe Motorola dans les années 1990.

21 avril 2011 : La Gazzetta dello Sport fait état de la collaboration des autorités de différents pays européens -Italie, France, Suisse, Espagne- avec les enquêteurs américains qui travaillent notamment sur un volet financier centré sur Michele Ferrari, le sulfureux préparateur italien d’Armstrong.

21 avril 2011 : autre gloire du cyclisme américain suspendue pour dopage, Tyler Hamilton raconte à la chaîne américaine CBS avoir vu Armstrong s’injecter de l’EPO lors du Tour de France 1999, l’année de la première de ses sept victoires sur la Grande Boucle. Contraint de rendre sa médaille d’or des jeux Olympiques 2004 après ses aveux, Hamilton revient à la charge un an plus tard, évoquant un contrôle positif d’Armstrong sur le Tour de Suisse 2001, pour lequel le champion n’a pas été sanctionné. L’Union cycliste internationale (UCI) nie avoir étouffé ce contrôle, comme l’affirme Hamilton. « 500 contrôles antidopage dans le monde entier, hors et en compétition. Jamais contrôlé positif. Les faits parlent d’eux-mêmes », répond Armstrong.

20 mai 2011 : selon CBS, George Hincapie, le seul coureur qui a accompagné Armstrong dans ses sept Tours victorieux, aurait affirmé aux enquêteurs fédéraux qu’il avait vu son ami se doper. Hincapie ne confirme ni n’infirme.

3 février 2012 : la justice américaine abandonne l’enquête fédérale « portant sur des allégations de crime fédéral par des membres et associés d’une équipe cycliste professionnel en partie détenue par Lance Armstrong », sans expliquer pourquoi. Mais la justice sportive n’entend pas en rester là. L’Agence antidopage américaine dit qu’elle poursuit sa propre enquête. « Contrairement au parquet, le travail de l’USADA est de promouvoir un sport propre plutôt que de faire respecter les lois », explique son responsable Travis Tygart.

13 juin 2012 : Premier coup de tonnerre! L’USADA annonce l’ouverture d’une procédure disciplinaire pour dopage à l’encontre d’Armstrong et de cinq de ses collaborateurs au sein de l’US Postal: Johan Bruyneel, Michele Ferrari, Luis del Moral, Pedro Celaya, Pepe Marti. Le Texan, 40 ans, se voit interdit de participer à des compétitions de triathlon, sport qu’il a repris après avoir mis fin à sa carrière cycliste début 2011.

9 juillet : Dénonçant une « vendetta » personnelle de Tygart à son encontre, Armstrong tente une contre-attaque devant les tribunaux civils pour essayer de stopper la procédure disciplinaire de l’USADA. Il dépose plainte en justice contre l’Agence devant un tribunal fédéral d’Austin, estimant que ses droits à un procès équitable ne sont pas respectés par l’Agence.

10 juillet 2012 : Le préparateur Michele Ferrari, le médecin Luis del Moral, et l’entraîneur Pepe Marti sont les premiers protagonistes sanctionnés. Ils écopent d' »une suspension à vie dans le cadre d’un système de dopage organisé au niveau de l’US Postal ».

20 août : Le juge du tribunal fédéral d’Austin rejette la plainte d’Armstrong. Selon lui, ce n’est pas aux tribunaux américains de trancher un contentieux sportif.

23 août : Lance Armstrong renonce à faire appel des accusations de dopage de l’USADA. « Aujourd’hui, je tourne la page », écrit-il sur son compte twitter. Dans la foulée, l’Agence américaine annonce que l’ancien coureur sera privé de tous ses résultats depuis le 1er août 1998, incluant ses sept victoires dans le Tour de France (1999-2005), et radié à vie du cyclisme.

10 octobre : L’USADA annonce la publication des preuves « accablantes de plus de 1000 pages » contre Armstrong sur son site internet parlant d’un « programme de dopage le plus sophistiqué, professionnel et réussi, jamais vu dans l’histoire du sport ».

Sportfootmagazine.be, avec Belga

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