© BELGA

La Vuelta remercie Contador d’être resté chez lui

Le Tour d’Espagne, qui a débuté la semaine dernière à Marbella, peut compter sur une très belle affiche, ce qui n’a pas toujours été le cas.

Il arrivait parfois qu’un étranger y tente sa chance (avec succès) mais la plupart du temps, seuls les Espagnols parvenaient à se motiver pour la Vuelta, même après que l’UCI eut déplacé l’épreuve d’avril/mai à septembre, en 1995. C’est ainsi qu’en 2004, 23 des 25 premiers étaient issus du pays organisateur.

Au cours des dernières années, les choses ont quelque peu changé. Au point qu’en 2015, l’affiche est pratiquement équivalente à celle du Tour de France. En ce qui concerne la lutte pour le classement final, tout au moins.

Avec Chris Froome, Nairo Quintana, Alejandro Valverde, Tejay Van Garderen, la lutte pour le maillot rouge s’annonce passionnante. D’autant que Fabio Aru et Mikael Landa, qui ont brillé au Giro, viendront également s’y mêler. On aurait encore pu ajouter le nom de Vincenzo Nibali, mais celui-ci a été d’ores et déjà retiré de la course pour avoir obtenu de l’aide d’une voiture suiveuse.

Seul Alberto Contador n’est pas là mais c’est peut-être une bonne chose pour l’épreuve. La tentative manqué d’El Pistolero de remporter le Tour après le Giro (il a terminé cinquième à Paris) prouve une fois de plus que, dans le cyclisme actuel, réussir le doublé est pratiquement mission impossible.

Il est donc peu probable qu’une star tente encore le pari au cours des prochaines années. Contador a d’ailleurs déjà affirmé qu’en 2016, il se concentrerait uniquement sur le Tour tandis que Nibali laissera celui-ci de côté pour se consacrer au Giro.

Le fait que cette combinaison Tour/Giro soit impossible est une bonne chose pour la Vuelta car Froome, Quintana, etc. ne voient pas d’un mauvais oeil le fait de courir en Espagne après le Tour. Il y a pourtant moins de jours de repos entre la fin du Tour et le début de la Vuelta qu’entre le Giro et le Tour (26 contre 33) mais celui qui prend le départ du Tour d’Espagne après le Tour de France sait qu’il ne sera pas plus fatigué que ses concurrents qui se sont donnés à fond en juillet.

Pour ceux qui ont brillé au Tour (comme Froome), la pression est beaucoup moins forte. Pour ceux qui ont échoué (comme Van Garderen, malade et contraint à l’abandon ou Nibali), c’est une belle occasion de se racheter. Et pour ceux qui ont brillé au Giro mais n’ont pas pris part au Tour (comme Aru et Landa), le Tour d’Espagne constitue un deuxième objectif de dimension.

Autre atout supplémentaire: le facteur entraînement/compétition. Pour les coureurs qui visent le classement final, le Tour d’Espagne constitue une belle occasion de mettre les jambes au travail pendant trois semaines avant l’hiver et préparer déjà la saison suivante. De plus, depuis quelques années, les organisateurs ont trouvé la bonne formule : des étapes courtes avec des arrivées explosives en côte mais moins de kilomètres d’ascension qu’au Tour ou au Giro au total. Les coureurs sont donc plus détendus.

Quant aux coureurs d’un jour, ils considèrent (une partie de) la Vuelta comme la meilleure préparation aux championnats du monde. C’est le cas de Fabian Cancellara, Peter Sagan et Simon Gerrans. D’autres ont toutefois opté pour une autre approche: les championnats du monde ont lieu aux Etats-Unis et afin de mieux s’adapter au décalage horaire, des coureurs comme Tom Boonen ont choisi de disputer des épreuves du WorldTour au Canada.

Par Jonas Creteur

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire