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Kristina Vogel: « La flamme est toujours là »

Paralysée des jambes à la suite d’un accident à l’entraînement, l’Allemande Kristina Vogel, championne olympique cycliste sur piste, a conservé l’amour de son sport et se réjouit de commenter cette semaine les Mondiaux de cyclisme sur piste en Pologne.

C’est en juin dernier que sa carrière, et sa vie, ont basculé lors d’un entraînement sur le vélodrome de Cottbus, dans l’est de l’Allemagne: elle était entrée en collision à pleine vitesse avec un cycliste néerlandais qui venait d’arriver sur la piste pour s’entraîner.

Kristina Vogel s’était déjà remise d’un grave accident en 2009 qui l’avait obligée à rester deux jours dans un coma artificiel alors qu’elle avait 18 ans. Mais cette fois, ses blessures à la colonne vertébrale l’ont condamnée à vivre dans un fauteuil roulant, à 28 ans.

« La flamme est toujours là », a pourtant déclaré Vogel à l’AFP lors de la cérémonie des Laureus Awards à Monaco. « Quand je regarde du sport, la flamme est toujours là. Quand je vois comment des coureurs luttent sur la piste, j’apprécie vraiment car je peux reconstituer ce qui se passe. La joie de gagner et ensuite de célébrer », dit-elle. « Cela n’a pas disparu après mon accident sur piste. J’espère que je pourrai transmettre quelque chose de particulier (à ceux qui regarderont l’événement en Pologne), avec la flamme que j’ai en moi », dit-elle.

« Ma mère m’a beaucoup donné. Elle a toujours dit, bien que je ne sois pas portée sur la religion, qu’elle pensait que Dieu nous donnait des tâches qu’il pense qu’on peut remplir. Pour moi, cela veut simplement dire qu’il y a quelqu’un qui pense que je suis vraiment forte. Cela rend ces défis un peu plus faciles à accepter, et quelque part, à en tirer le meilleur parti ».

Kristina Vogel:
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Vogel estime que d’autres athlètes auraient peut-être décidé d’arrêter au lendemain de son premier accident grave. « J’avais encore des projets. C’en n’était pas terminé avec le cyclisme sur piste. Mais oui, quelqu’un a peut-être décidé autrement pour moi », dit-elle.

– « Reine des abeilles » –

Née au Kirghizstan, en Asie centrale, avant de déménager en Allemagne avec ses parents à l’âge de six mois, Vogel est devenue une superstar sur piste, avec également 11 titres mondiaux à la clé. Et elle s’est adaptée à un nouveau sport à la suite de son tragique accident de l’été dernier: le tir à l’arc en fauteuil roulant.

En dépit des spéculations selon lesquelles elle pourrait participer aux Jeux paralympiques, Vogel assure qu’elle fait du tir à l’arc seulement pour sa forme physique.

« Pour le moment, la compétition ne me manque pas. Je fais du tir à l’arc car c’est important pour mon estomac et ma force musculaire. Je suis paralysée jusqu’à la poitrine, ce qui veut dire que je n’ai pas de muscles abdominaux ou dorsaux. Mais j’en ai encore besoin dans ma vie de tous les jours. Donc n’importe quel sport est bon pour moi », explique-t-elle.

Nombre de supporteurs et de pistards lui ont apporté leur soutien, notamment l’Ecossais Chris Hoy, sextuple champion olympique sur piste. Il s’est dit impressionné par la façon dont Vogel (qu’il surnomme « la reine des abeilles ») a inspiré des gens qui avaient le sourire quand ils la voyaient aller avec lui à une séance de tir à l’arc à Berlin.

« Cela me fait rougir quand Chris Hoy dit quelque chose sur moi — je pense toujours que je suis simplement la petite Kristina. Je ne sais pas, peut-être y a-t-il une raison qui fait que je sois connue comme la reine des abeilles », dit-elle. « Je suis toujours là. Et ça c’est un surnom mignon que j’aimerais bien garder ».

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