© Inge Kinnet

Jolien Verschueren, opérée d’une tumeur au cerveau: « Être au départ était déjà une victoire »

La vie est parfois cruelle mais, même les tunnels les plus sombres ont une fin. En avril dernier, Jolien Verschueren (29 ans) a été opérée d’une tumeur maligne au cerveau. Après sept semaines de rayons et 12 séances de chimiothérapie, elle a effectué voici peu sa rentrée à l’occasion du Cross Ethias à Eeklo.

JOLIEN VERSCHUEREN : « J’étais déçue de mon premier cross car j’espérais pouvoir finir la course. Mais à un tour de la fin, j’ai dû abandonner car j’allais être doublée. J’en attendais sans doute trop de moi alors que le simple fait d’être au départ constituait déjà une victoire.

J’ai subi ma dernière séance de chimiothérapie fin juillet-début août. L’an dernier, au début du traitement, l’oncologue m’a dit que sept semaines de rayons et douze séances de chimio devraient suffire. Fin août, j’ai refait un CT-scan et cinq jours plus tard, on m’a rappelée pour discuter du résultat. Tout semblait en ordre. Le prochain contrôle aura lieu dans quatre mois.

Pendant le traitement, j’ai surtout travaillé ma condition physique de base. Je faisais beaucoup de vélo et de course à pied, pour changer un peu. Maintenant, je travaille davantage l’explosivité. Je veux voir jusqu’où je peux aller. Personne ne peut me dire si je remporterai encore le cross du Koppenberg mais si je n’essaye pas, je ne le saurai jamais. Donc, je veux me donner une chance.

Parfois, j’oublie que la chimiothérapie tue aussi les cellules saines et qu’il est normal de récupérer moins vite, d’être plus fatiguée. J’ai toujours voulu repousser mes limites. J’estime que quand on se lance dans quelque chose il faut le faire à fond. J’ai toujours été comme ça. Si ce n’est pas pour tout donner, il ne faut pas commencer. L’oncologue m’a prévenue : OK, Jolien, mais tu sais d’où tu viens et où tu veux aller. Tu risques d’être frustrée. À moi de gérer cela.

Je ne me plains pas vite. Je ne suis pas du genre à perdre mon temps à me demander pourquoi ça m’est arrivé à moi. Je suis surtout très heureuse de ce qui s’est passé depuis que c’est arrivé. »

« Le post-traitement se passe bien »

« Après le retrait de la tumeur, j’ai eu sept semaines de rayons et de la chimio chaque jour. C’était nécessaire pour être sûre qu’il ne restait plus aucune cellule cancéreuse car la masse cervicale est assez glissante et plus difficile à opérer que le foie, par exemple. Les séances de chimio duraient à chaque fois cinq jours et étaient suivies de trois semaines de repos. C’est la procédure normale en cas de tumeur au cerveau.

Heureusement, je supportais bien les effets secondaires, notamment grâce aux médicaments que je prenais pour éviter les nausées. Ça m’aidait à rester positive. Quand on vomit pendant des jours, c’est plus difficile. Évidemment, la fatigue est bien présente et il faut du temps pour s’en remettre. Il faut trouver le bon équilibre. Tant que j’étais active, tout allait bien. Mais parfois, je n’avais plus de forces ou je m’endormais. Alors, je savais qu’il était temps de prendre du repos.

Le plus important, c’est que le post-traitement se passe bien. Lors d’un scan de contrôle, ils ont vu qu’il y avait du pus dans ma tête. Tout le monde en produit un demi-litre et l’opération a causé une fuite. De l’infection s’est donc répandue entre les méninges. Il a donc fallu m’opérer et placer un drain pour envoyer le pus vers le péritoine. J’aurai cela pour toute la vie et il faudra contrôler régulièrement pour voir si tout s’écoule bien. On peut régler le débit grâce à un aimant placé derrière l’oreille. Je ne dirais pas que c’est amusant mais c’est une solution.

Je ne nie pas que ça a été difficile. Heureusement, je n’ai pas vite mal. Le plus dur, c’était l’anesthésie. Et après l’opération au cerveau, j’ai eu beaucoup de maux de tête. Logique, on vous fait quand même un trou dans le crâne puis on le referme. »

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