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Johan Museeuw sur le parcours du Mondial de Louvain: « L’essentiel est d’y être bien placé. On ne peut pas prendre le risque d’être derrière »

Johan Museeuw, triple vainqueur du Tour des Flandres et de Paris-Roubaix, mais aussi champion du monde en 1996 à Lugano a reconnu le parcours de la course en ligne des mondiaux de Louvain. Voici ses impressions.

Les coureurs arrivent à Louvain après 55 kilomètres. Ils y effectuent les 6,5 derniers kilomètres d’un circuit local de 15,5 bornes.

MUSEEUW: La première fois que j’ai reconnu ce circuit local, seul et à mon rythme, je l’ai trouvé plutôt abordable, mais dès qu’on le parcourt plusieurs fois ou en groupe, c’est une autre paire de manches. Il ne faut pas sous-estimer ce tracé. Il requiert énormément de technique, avec ses virages, ses montées, ses descentes. Il faut constamment s’adapter. Il n’y a pas un mètre de plat. À la longue, ça va peser.

Le début de la course est plat, ce qui fait que le peloton sera ici au complet. Ça va pimenter la course. Par exemple, avant le Sint-Antoniusberg, il y a deux virages: si on est à l’arrière du peloton, on peut arriver au sommet à une minute de la tête. Dans notre jargon, ça s’appelle faire l’élastique. Il va falloir refaire ce retard et dépenser son énergie inutilement. Or, le circuit local comporte vingt points similaires, dans lesquels on risque de faire l’élastique, un piège qu’il faut à tout prix éviter.

On ne peut pas se permettre de rouler en dernière position, comme Peter Van Petegem ou moi-même l’avons parfois fait. En fait, il faut constamment être parmi les quarante ou cinquante premiers. Tous les coureurs le veulent, évidemment. Il faudra donc se méfier des chutes, même si je trouve ce tracé très safe.

Le deuxième circuit local, appelé Flandrien, tournera autour d’Overijse. Long de 32 kilomètres, il comportera six ascensions.

MUSEEUW: Ce circuit n’a pas volé son nom. Le parcours me rappelle le Tour des Flandres, avec des pentes qu’on rencontre aussi dans les Ardennes flamandes. Les routes sont toutefois plus larges dans ce secteur et elles comportent moins de virages en lacets que le circuit de Louvain. Il s’agit de bien choisir sa position avant d’aborder les côtes. Il est possible que le peloton les escalade à un rythme modéré. Au Tour des Flandres, le peloton est aussi beaucoup plus agité au pied du Vieux Quaremont que dans la côte. L’essentiel est d’y être bien placé. On ne peut pas prendre le risque d’être derrière, car sur ce genre de chemins, on ne sait jamais ce qui peut arriver.

Un circuit flandrien qui aura sans doute écrémé le nombre de candidats à l’arc-en-ciel à son second passage.

MUSEEUW: Je pense que le peloton sera étiré et aminci après ce second passage flandrien. Il ne restera que trente ou quarante hommes qui seront encore en mesure de se disputer le titre. Le genre de coureurs qu’on retrouve aussi aux avant-postes au Tour des Flandres ou dans l’Amstel Gold Race. C’est un parcours taillé à la mesure des baroudeurs. Julian Alaphilippe est considéré comme le roi des puncheurs, mais Wout van Aert figure également dans cette catégorie, comme il l’a récemment montré au Tour de Grande-Bretagne.

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