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Froome : quelle crédibilité ?

Une ascension rapide a suffi à assurer à Chris Froome sa deuxième victoire au Tour mais aussi à essuyer des douches de crachats, comme s’il était Armstrong 2.0. L’avenir nous dira s’il est vraiment dopé mais pour l’heure, tout indique le contraire.

De toute la carrière de Chris Froome, on n’a jamais trouvé de preuve de dopage. Seuls un contrôle raté et l’attestation médicale du Tour de Romandie entachent son blason. Le reste des faits parle en sa faveur.

1. Il a toujours été un grand talent. En 2007, quand le Français Michel Thèze l’a coaché dans son UCI World Cycling Centre, Froome, toujours espoir, disposait déjà de qualités physiologiques exceptionnelles. Un pouls de 29 au repos, une capacité pulmonaire de huit litres, comme Miguel Indurain, une VO2Max entre 80 et 85… Or, il pesait encore plus de 70 kilos. Huit ans plus tard, avec sept kilos de moins, sa VO2Max – exprimée en ml d’oxygène par kilo- doit être encore plus élevée. En 2008 déjà, Claudio Corti, le manager de Barloworld, affirmait que son coureur monterait un jour sur le podium du Tour.

2. Tout petit déjà, Froomey pédalait à bloc mais dans les cols, il s’agit d’être le plus léger possible sans perdre sa masse musculaire. De ce point de vue, c’est chez Sky qu’il a le plus progressé, avec un régime basé sur les protéines, les jus de fruits et de légumes, l’huile de poisson, peu d’hydrates de carbone et les cétones -ou non. Le tout minutieusement calculé en fonction de l’effort à fournir. Froome se pèse trois fois par jour. En 2011, il a avoué s’être affamé pour perdre cinq kilos, ce qui lui a permis de s’illustrer à la Vuelta. Maintenant, il étale sa perte de poids sur six mois.

3. Ce n’est pas un hasard si, sur le podium du Tour, il a remercié son coach Tim Kerrison. Il travaille avec lui depuis l’année dernière -jusque fin 2012, il était entraîné par Bobby Julich, qui a été renvoyé. L’ancien entraîneur australien de natation et d’aviron, enrôlé fin 2009, a chiffré les valeurs qu’un coureur doit atteindre pour gagner le Tour et comment il doit s’entraîner pour y parvenir. En fil rouge, l’augmentation de l’endurance en développant des wattages réguliers en altitude. Froome a abattu un volume énorme: pendant son stage de deux semaines à Tenerife, après le Dauphiné, il a franchi 40.000 mètres de dénivelé, à un coup de pédale élevé, pour stimuler son système cardiovasculaire. Le tout avec l’aide de sa chaîne ovale.

4. Après les succès de 2012 et de 2013, Brailsford a estimé qu’il fallait continuer à innover. Il s’est rendu dans la Silion Valley, à San Francisco. Il y a consulté vingt sociétés, en quête des Marginal Gains 2.0. D’après Brailsford, ce sont des choses qui peuvent monitorer de manière précise ce qui se passe dans le corps, à l’entraînement comme en pleine nuit, et étudier ensuite ces données grâce à des bases extrêmement sophistiquées. Pendant le Tour, Froome a ainsi dormi avec une montre qui devait dévoiler la qualité de son sommeil. Ça aurait dû se passer dans un camping-car de luxe équipé d’une chambre reproduisant les conditions de l’altitude mais l’UCI y a posé son véto.

Par Jonas Creteur

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