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Étape 1: une rareté pour sprinters

Une Grande Boucle qui démarre sans prologue, c’est un événement assez rare depuis l’instauration de cette tradition en 1967: ce ne sera que la troisième fois avec 2008 et 2011.

En 1967, cet exercice individuel sur moins de 8km avait été remporté par l’Espagnol José Maria Errandonea. A mon avis, les organisateurs du Tour de France ont opté pour l’inédit et l’image à l’occasion du 100e anniversaire de leur épreuve. Les coureurs n’ont jamais mis un pied en Corse, une des plus belles régions de France. L’aspect touristique contribue largement à la légende de cette épreuve par étapes pas comme les autres.

A la télévision, elle est d’ailleurs aussi suivie par des personnes qui s’intéressent aux paysages, aux châteaux, aux richesses culturelles des régions qui accueillent le peloton ; ce qui n’est pas le cas à l’occasion des classiques, par exemple, où le commentaire est prioritairement axé sur le sport, la tactique de course, etc. Au Tour, si j’oublie de parler d’un monument important, des téléspectateurs me le signalent. Pour ceux qui ne peuvent pas voyager, pour diverses raisons, de santé par exemple, le Tour à la télé, c’est leur mois de vacances : ils sont attentifs mais le nom du vainqueur de l’étape n’est pas le plus important pour eux. Ils seront servis en Corse. Je me documente énormément, en écrivant aux offices du tourisme, en consultant ma documentation et celle des organisateurs : le tout est de contenter tout le monde, de trouver un bon équilibre entre le commentaire sport et l’information plus touristique. L’Ile de Beauté a tellement à offrir, elle sera bien mise en évidence. Les images y sont toujours sensationnelles.

Il y a parfois eu des soubresauts en Corse et cela me rappelle un passage du Tour au Pays Basque, à Pampelune, où la tribune des commentateurs de la télévision était fouillée toutes les 20 minutes par crainte d’un attentat de l’ETA: là, j’ai eu peur. La Corse présente des parcours très prisés par les puncheurs. A mon avis, cette première étape de 212km sera bien contrôlée par les équipes de sprinters. Pour eux, et la confiance de leurs équipiers, il est important de marquer tout de suite les imaginations, donc de gagner une étape. En principe, Mark Cavendish fera la guerre à tout le monde lors des étapes pour les rois de la dernière ligne droite. L’Anglais est probablement le plus grand sprinter de tous les temps, nous y reviendrons, car il sait se débrouiller seul, comme ce fut le cas la saison passée, ou en misant sur l’organisation de son équipe. André Greipel, son principal adversaire, a noté le brio de Cavendish sur les routes du Giro.

En principe, on vivra de belles passes d’armes entre ces sprinters aux caractères tellement différents. Greipel est naturellement aimable. Mais quand cela ne rigole pas pour Cavendish, bonne chance à l’interview où, même si je suis polyglotte, il faut s’accrocher pour comprendre ce champion très charismatique.

Jonas Creteur et Pierre Bilic

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