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Cyclisme: décès de l’ancien champion du monde Claude Criquielion

Claude Criquielion est décédé mercredi matin des suites d’un accident vasculaire cérébral (AVC), a annoncé l’hôpital d’Alost où il avait été pris en charge dans la nuit de dimanche à lundi.

A la demande de la famille, l’hôpital d’Alost a communiqué mercredi le décès de l’ancien champion du monde, survenu à 9h00 ce matin des suite d’un AVC. Le communiqué a précisé que la famille allait mettre à exécution la procédure du don d’organes et ne fera pas d’autres commentaires demandant aux médias de respecter la tranquillité et la sérénité de la famille dans ces moments douloureux.

« Claudy », ou le « Crique », a fait carrière au sein du peloton professionnel de 1979 à 1991. Il fut champion du monde sur route en 1984, à Barcelone et possède à son palmarès une soixantaine de succès professionnels. Parmi ceux-ci, on note une Flèche brabançonne (1982), la Classica San Sebastian (1983), deux Flèche wallonne (1985 et 1989), le Tour de Romandie (1986) et le Tour des Flandres (1987). Il a aussi endossé le maillot de champion de Belgique en 1990.

A la fin de sa carrière, Criquielion s’était reconverti comme directeur sportif. Il était échevin (MR) de la ville de Lessines, commune dont il est originaire et où il cumulait plusieurs compétences (travaux publics, mobilité, eaux et forêts, sports).

Biographie

« Claudy », ou le « Crique », était originaire de Deux-Acren, une commune faisant partie de l’entité de Lessines, où il est né le 11 janvier 1957 et à laquelle il est toujours resté attaché. Fils d’agriculteur, c’est là qu’il a grandi et effectué ses premiers tours à bicyclette, développant ses talents de futur grimpeur dans les Ardennes flamandes si proches et qu’il connaissait comme sa poche.

Déjà au sein du peloton amateur, le coureur wallon avait soif de victoires. On retrouve trace de son nom au palmarès de courses régionales en 1977, à l’âge de 20 ans, mais aussi du Tour de l’Avenir (vainqueur de la 4e étape), qui faisait figure à l’époque d’anti-chambre du Tour de France pour les coureurs amateurs. L’année suivante, il décroche quatre succès avant de passer professionnel dans l’équipe espagnole KAS, où il marque directement les esprits en s’imposant à la Semaine Catalane. Pas question de période d’apprentissage pour lui, puisqu’il se montre aux avant-postes des courses toute la saison durant: 2e de Milan-Turin, 8e du GP des Nations, 9e du Tour de France, 9e de l’Amstel Gold Race, 9e du Tour de Romandie, 11e de Liège-Bastogne-Liège, vainqueur d’étape au Tour de l’Aude, etc. Pas mal pour un néo-pro!

Ces résultats lui permettent de décrocher un beau contrat au sein de l’équipe belge Splendor, à laquelle il restera fidèle durant plus de sept ans. Si le nom de la formation évoluera au cours des saisons (Splendor-Admiral, Splendor-Wickes, Spendor-Euroshop, Splendor, Hitachi-Splendor, Hitachi), « le Crique » y laissera toujours la même empreinte. Celle d’un champion qui sentait la course, mettant inlassablement à profit, tout au long des années 80, ses qualités de puncheur .

De 1979 à 1991, soit durant sa carrière professionnel, Criquielion a totalisé plus d’une soixantaine de victoires sur route. Parmi celles-ci, on note une Flèche brabançonne (1982), la Classica San Sebastian (1983), deux Flèche wallonne (1985 et 1989), le Tour de Romandie (1986) et le Tour des Flandres (1987). Il a aussi endossé le tricot de champion de Belgique en 1990, sous le maillot Lotto, où il passa ses deux dernières saisons professionnelles.

« Je suis un coureur d’un jour », aimait-il à répéter lors d’interviews. Il est vrai que son plus grand succès reste incontestablement son titre mondial en 1984, à Barcelone, tandis qu’une 5e place en 1986 reste son meilleur classement sur le Tour de France. S’il réussit à se classer cinq fois dans le top 10 de la Grande Boucle, son meilleur résultat sur un grand Tour demeure sa 3e place lors de la Vuelta de 1980.

Les suiveurs se souviennent aussi du deuxième sacre mondial dont il a été privé en 1988 à Renaix. Alors qu’il était en passe de remporter le sprint final, il avait été balancé dans les balustrades par le Canadien Steve Bauer. Bauer allait être déclassé, mais Claudy voyait le titre lui filer entre les doigts. L’Italien Maurizio Fondriest, pourtant battu à 50 mètres de la ligne, endossait le maillot arc-en-ciel à sa grande surprise.

Grimpeur et baroudeur, il était normal pour lui de porter l’étiquette de favori sur Liège-Bastogne-Liège. Ce sera le deuxième regret que le Hennuyer au caractère d’Ardennais ruminera dans son fort intérieur. Criquielion rêvait de victoire sur la Doyenne, mais a souvent échoué tout près du but (2e en 1985 et 1991, 3e en 1987, 4e en 1982).

A son désavantage, l’arrivée était à l’époque jugée sur le Boulevard – tout plat – de la Sauvenière. Nul doute que si, comme actuellement, le vainqueur avait été désigné au terme de la Côte de Ans, Criquielion n’aurait jamais été piégé à trois reprises par l’Italien Moreno Argentin. « C’est mon plus grand regret, plus encore que le titre mondial », avait déclaré le Sportif Belge de l’Année 1984.

Sa carrière sur route achevée, Criquielion s’était reconverti quelques années plus tard comme directeur sportif. Il avait poursuivi sa passion du cyclisme au sein de l’équipe Lotto d’abord (de 2000 à 2004), avant de distiller son savoir chez Landbouwkrediet-Colnago (2005 et 2006). Fatigué par les pressions, il prit ensuite ses distances avec la course et retourna vers ses racines, devenant un mandataire politique actif dans sa commune d’origine.

Il était, depuis 2006, échevin (MR) de la ville de Lessines, commune dont il est originaire et où il cumulait plusieurs compétences (travaux publics, mobilité, eaux et forêts, sports). Criquielion sortait d’une période mouvementée. La vie politique lessinoise n’était pas des plus tranquille depuis que, cet automne, le bourgmestre avait tenté de rejeter le MR de la majorité. Il venait, par ailleurs, d’être victime d’un vol à son domicile il y a cinq jours.

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