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Cancellara devance Vanmarcke au sprint pour s’offrir un 3e Paris-Roubaix

Le Suisse Fabian Cancellara (RadioShack) s’est imposé dimanche dans la 111e édition de Paris-Roubaix (WorldTour) disputée sous un soleil printanier.

Au terme des 254,5 km de l’épreuve dont 52,6 de pavés, disputés à vive allure, il a devancé au sprint son dernier compagnon d’échappée le Courtraisien Sep Vanmarcke (Blanco). La 3e place est revenue à 31 secondes au Néerlandais Niki Terpstra (Omega Pharma-Quick Step). Voilà vingt ans que la victoire sur le vélodrome de Roubaix ne s’était pas disputée dans un sprint à deux.

Comme la semaine dernière au Tour des Flandres, il succède au palmarès à Tom Boonen, absent cette année dans l’Enfer du Nord. Il réussit comme en 2010 le doublé Tour des Flandres-Paris-Roubaix, performance également réalisée en 2012 par Boonen.

Grand favori de la course, Cancellara s’était déjà imposée dans cette classique de légende en 2006 et 2010. Il signe à 32 ans son 84e succès professionnel. Il devient leader du WorldTour avec 351 points devant Peter Sagan (312) et Chris Porte (200).

Avec trois succès, il se rapproche à une victoire de Roger De Vlaeminck (1972, 1974, 1975, 1977) et Tom Boonen (2005, 2008, 2009, 2013), les deux recordmen de l’épreuve.

« Mon plus long combat depuis que je fais du cyclisme »


« C’est fantastique de pouvoir gagner Paris-Roubaix une 3e fois », a déclaré Cancellara après avoir dû aller au bout de lui-même pour s’imposer. « Tout le monde roulait contre nous. Aujourd’hui, j’ai dû prendre quelques décisions parce que nous avons eu de la malchance (dans l’équipe, ndlr). A la fin cela s’est joué entre Vanmarcke et moi. Et j’ai dû me battre jusqu’au dernier millimètre. Aujourd’hui, il a fallu se battre, se battre, se battre. Ce fut le plus long combat que j’ai mené depuis que je roule à vélo. C’est pourquoi c’est aussi peut-être la plus belle. Les autres fois j’avais gagné en solitaire », a confié le nouveau leader du WorldTour. « Et maintenant, je ne veux qu’une chose: aller en vacances et laisser mon vélo de côté. »

Vanmarcke : « Je suis extrêmement déçu »

« Plus on se rapprochait du vélodrome, plus je croyais en la victoire », a expliqué Sep Vanmarcke. « Je savais que je pouvais réussir un bon final mais Fabian (Cancellara) était fort. L’objectif était d’arriver avec lui sur le vélodrome, ce n’était pas possible de le lâcher. Je devrais être fier de ce que j’ai fait, surtout après ces dernières semaines puisque j’ai failli être opéré après Tirreno-Adriatico. Mais je suis déçu, extrêmement déçu. Je suis passé si près ! »

Terpstra : « content d’être sur le podium »

« Je suis très content d’être sur le podium », a avoué Niki Terpstra. « On avait une équipe très, très forte. Malheureusement, Vandenbergh et Stybar ont été retardés dans le final (carrefour de l’Arbre). Je n’ai pas su exactement ce qui se passait devant. J’ai roulé en pensant à garder des forces pour le sprint sur le vélodrome. J’étais confiant, j’ai l’habitude de la piste car j’en fais pendant l’hiver. »

Le fil de la course

La première attaque significative s’est située à 126 km de l’arrivée avec le quatuor composé du Français Clément Koretzky (Bretagne-Seche), des Australiens Stuart O’Grady (Oreca-GreenEdge), Matt Hayman (Sky) et Gert Steegmans (Omega Pharma-Quick Step). Il se forgea une avance maximale de 1:45.

Sur le point d’être repris 45 km plus loin, Steegmans et Hayman ont poursuivi leur effort à deux. Le Suisse Michael Schär a ensuite rejoint O’Grady et Koretzky. Ce dernier devait laisser filer victime d’une crevaison à 73 km de l’arrivée. Le peloton, emmené par les RadioShack, suivait à un peu plus d’une minute.

Alors qu’O’Grady se faisait reprendre, Schär rejoignait les deux leaders à 58 km de l’arrivée.

Plusieurs coureurs tentèrent de quitter le peloton et se lancèrent à la poursuite de Steegmans, Hayman et Schär. Le Français Damien Gaudin (Europcar), tout seul, fut le plus décidé et sera récompensé en se mêlant aux leaders.

Fabian Cancellara a accéléré à 51 km de l’arrivée et trois kilomètres suffirent au peloton pour effectuer la jonction.

Les accélérations se succèdent et treize coureurs s’isolent d’abord à 45 km de l’arrivée avec parmi eux Cancellara, esseulé. A 40 km de l’arrivée, Stijn Vandenbergh emmèna avec lui Sep Vanmarcke, le Néerlandais Sebastian Langeveld et le Français Damien Gaudin.

Derrière, tout le monde laissa l’initiative à Cancellara. Quatre autres coureurs partirent en contre: le Tchèque Zdenek Stybar, l’Italien Luca Paolini, Greg Van Avermaet et l’Espagnol Juan Antonio Flecha.

A 31 km de l’arrivée, Cancellara partit seul à la poursuite des huit coureurs de tête regroupés devant. Vandenbergh et Vanmarcke, alertés, précédèrent le retour de ‘Spartacus’ en repartant. Le duo profita du jeu tactique derrière eux pour rapidement se forger 40 secondes d’avance. Mais le Suisse porta une nouvelle accélération à 23,4 km de l’arrivée et seul Stybar réussit à s’accrocher à sa roue. En 3 km, les 34 secondes de retard étaient comblées.

Dans le secteur du Carrefour de l’Arbre, Vandenbergh heurtait un spectateur et chutait. C’est ensuite Stybar qui évitait de justesse la chute mais était décramponné dans l’aventure à moins de 15 km de l’arrivée.

Cancellara et Vanmarcke filaient vers Roubaix en assurant chacun les relais. Le Bernois tenta encore de filer seul à 4 km de l’arrivée mais Vanmarcke ne se fit pas surprendre.

Le vainqueur du dernier Tour des Flandres réussit à se placer dans la roue de Vanmarcke, 24 ans, à l’entrée du vélodrome avant de le dépasser dans la dernière ligne droite et signer une victoire annoncée mais plus difficile que prévue.

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