© Belga

C’est l’heure de vérité pour Armstrong… mais aussi pour l’UCI

L’Union cycliste internationale se prononce ce lundi sur l’extension au niveau mondial des sanctions décidées contre Lance Armstrong par l’Agence antidopage américaine. Mais elle pourrait se défausser sur le Tribunal arbitral du sport.

Armstrong va-t-il perdre tous ses titres du Tour de France ? L’Union cycliste internationale va-t-elle enfin prendre ses responsabilités alors que l’agence antidopage américaine (Usada) a mis en cause sa responsabilité dans le gigantesque système de dopage qu’elle a mis au jour ? La réponse à ces questions sera donnée ce lundi à 13 heures à Genève. Mais le principal intéressé, Armstrong, sera à des milliers de kilomètres de là, dans sa maison à Austin, au Texas. A moins que ce ne soit dans son chalet d’Aspen, dans le Colorado.

Décrit par l’Usada comme un tricheur, un menteur, un intimidateur, témoignages d’ex-coéquipiers à l’appui, le coureur texan aurait été une personne clé au sein du « programme de dopage le plus sophistiqué jamais vu dans l’histoire du sport ».

C’est sur la base de ces accusations, détaillées dans un rapport de 202 pages accompagnés de quelque 1000 pages de témoignages et études, que l’Usada, le 24 août, a suspendu à vie l’ancien leader de l’équipe US Postal et rayé d’un trait tout son palmarès après le 1er août 1998.

Mais seule l’UCI peut valider cette sanction au-delà du territoire américain, notamment pour les victoires du coureur texan dans la Grande Boucle de 1999 à 2005.

Si l’UCI suit le rapport de l’Usada du 10 octobre, le mythe Armstrong sera en miettes : le héros survivant d’un cancer des testicules et revenu faire la loi dans le peloton restera officiellement comme un coureur dopé aux injections d’EPO, aux transfusions sanguines et aux pilules de testostérone.

Et le cyclisme pourra alors tourner la dernière page de « l’un des chapitres les plus sordides de l’histoire du sport » selon les termes de l’Usada.

L’UCI attendue au tournant

Mais l’UCI pourrait ne pas se plier aux demandes de l’agence américaine, et ce d’autant plus que celle-ci ne l’épargne pas dans son réquisitoire. Pour l’Usada, l’UCI aurait même aidé Armstrong à camoufler un contrôle positif à l’EPO en 2001.

Au risque d’être une nouvelle fois accusée de servir le jeu d’Armstrong, l’UCI pourrait donc faire le choix d’un arbitrage par le TAS à Lausanne. Pour répondre aux accusations la visant, mais aussi pour demander une sanction plus clémente envers Armstrong, du niveau de celles infligées aux autres grandes stars du cyclisme de l’ère Armstrong condamnées pour dopage, comme l’Espagnol Alejandro Valverde ou l’Allemand Jan Ullrich.

Dimanche, à Austin, devant quelque 4.000 cyclistes venus pour une course en faveur de Livestrong, sa fondation contre le cancer, dont il vient de quitter la présidence, Armstrong, 41 ans, paraissait indifférent. « Cela a été mieux, mais ça a été pire aussi », a seulement déclaré le Texan, qui ne devrait pas s’exprimer de façon formelle lundi pour réagir à la décision de l’UCI.

« Il n’y a de plan (de communication) », a expliqué à l’AFP Mark Fabiani, un conseiller du Texan, dimanche soir.

Lâché par ses sponsors le plus fidèles, dont Nike, qui le suivait depuis 1996, menacé financièrement, s’il devait rembourser ses millions d’euros de gains sur le vélo, l’Américain pourrait en fait choisir de se réfugier sur Twitter pour se confier en 140 caractères à ses 3,7 millions de « followers ».

Sportfootmagazine.be, avec L’Express.fr

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire