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Aux Mondiaux de cyclisme, les Belges veulent vaincre la montre et le signe indien

Deux hommes pour combler une étonnante lacune: avec Victor Campenaerts et Remco Evenepoel, la sélection belge va tenter de décrocher sa première couronne sur le contre-la-montre individuel, mercredi aux Mondiaux de cyclisme dans le Yorkshire.

Si la course en ligne, prévue dimanche, a déjà sacré de nombreux ressortissants du plat pays (Tom Boonen en 2005 et Philippe Gilbert en 2012 étant les derniers en date), l’épreuve chronométrée ne leur a en revanche jamais souri depuis sa création en 1994.

« Notre culture, c’est le Tour des Flandres, Paris-Roubaix », justifie Frederik Broché, directeur technique de la RLVB, la fédération belge de cyclisme.

« En Belgique, le cyclisme tourne davantage autour des épreuves sur route », complète Laurenzo Lapage, ancien spécialiste de la poursuite et directeur sportif de Mitchelton.

La donne pourrait changer cette année puisqu’outre Yves Lampaert, le sélectionneur Rik Verbrugghe a choisi d’aligner mercredi Victor Campenaerts, détenteur depuis avril du record de l’heure (55,089 km) et Remco Evenepoel, champion d’Europe du contre-la-montre à seulement 19 ans.

Le premier a décroché en 2018, avec sa médaille de bronze, la première distinction belge aux Mondiaux. Le second a notamment épinglé la Clasica San Sebastian à son palmarès, pour sa première saison professionnelle.

L’émergence, aussi tardive que soudaine, de deux candidats à la victoire (en l’absence de Wout van Aert, qui doit encore se remettre de sa chute au Tour de France) est tout sauf le fruit du hasard.

« Nous avons de plus en plus investi dans la détection et dans l’accompagnement de jeunes coureurs, et je suis certain que ça a créé une prise de conscience autour du contre-la-montre », explique Erwin Borgonjon, coordinateur de l’entraînement à la RLVB.

La réussite du puzzle

Concrètement, il y a environ cinq ans, la fédération belge a mis en place le « Tijdritproject » (projet contre-la-montre) visant à organiser un plus grand nombre de tests consacrés exclusivement aux épreuves chronométrées.

Une analyse scientifique des performances des coureurs a également été initiée. « Mon collègue Erwin Koninckx (co-coordinateur de l’entraînement, ndlr) est ingénieur civil et travaille sur l’aérodynamique et les données scientifiques », indique Erwin Borgonjon.

Le constat vaut aussi pour les clubs du royaume qui ont développé, à en croire Frederik Broché, un intérêt plus poussé pour « la science et le matériel ».

Reste une pièce essentielle à la réussite du puzzle: un modèle à imiter.

« Campenaerts a fait beaucoup pour le contre-la-montre en Belgique, devenu plus sexy grâce au record qu’il a établi », juge Frederik Broché.

Comme Remco Evenepoel, le coureur de l’équipe Lotto a été un des premiers participants au Tijdritproject.

Un gage de qualité pour le programme, susceptible d’amorcer un cycle vertueux.

« Victor Campenaerts, en persévérant dans cette voie (le contre-la-montre), a valeur d’exemple pour la jeunesse. Et si plus de coureurs veulent tenter leur chance, ça devient plus facile de sélectionner les meilleurs éléments et de travailler avec eux », se félicite Erwin Borgonjon.

Fiers des progrès enregistrés ces dernières années en contre-la-montre, les observateurs belges sont plus divisés sur les perspectives de victoire dès cette année.

« Il n’y a pas de favori déclaré », affirme Laurenzo Lapage, « il y a certainement une chance de médaille, (même) si ça dépend de la condition des coureurs et du parcours », long de 54 km et relativement peu vallonné.

« On a seulement le contrôle sur la performance de nos coureurs, ça dépend de ce que les autres vont faire », nuance Frederik Broché.

« Mon ambition est d’au moins rééditer la médaille de bronze de l’an dernier », annonce toutefois Campenaerts, pour qui Evenepoel est « super favori ».

« C’est agréable à entendre », sourit ce dernier… dont le « vrai objectif » serait le top 5.

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