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A quel point le numéro de Remco Evenepoel sur la Clasica San Sebastian était-il exceptionnel ?

Lors de Clásica San Sebastián, Remco Evenepoel a remporté sa 33e victoire chez les professionnels et sa troisième victoire dans une grande classique. A quel point sa performance était-elle extraordinaire ? Voici cinq chiffres pour remettre les choses dans leur contexte.

44,6

Le nombre de kilomètres en solitaire de Remco Evenepoel sur le chemin de la victoire, à partir du moment où il a finalement lâché Simon Yates. Il s’agit du plus long solo victorieux de l’histoire de la Clásica San Sebastian, un record qui, jusqu’à samedi, était détenu par Miguel Indurain (40 km en 1990).

Cette saison, Tadej Pogacar avec ses 50,3 km sur les Strade Bianche a réalisé une échappée en solitaire encore plus longue. Mais c’est évidemment plus rare dans le cyclisme moderne sur une classique avec autant de longues ascensions répertoriées. Le solo d’Evenepoel est également le troisième plus long de sa carrière professionnelle, après la course des raisins de l’année dernière (60,5 km) et la quatrième étape du Tour de Pologne en 2020 (51,7 km).

1’58 »

Le vainqueur Remco Evenepoel s’est construit une belle avance à l’arrivée au cours de ses 44,6 km de fugue. C’est la plus grande sur l’épreuve basque depuis que Miguel Indurain est arrivé avec 2’24 » d’avance sur le second en 1990.

C’est également le deuxième plus grand écart entre le premier et le deuxième dans une classique d’un jour depuis l’introduction du Pro/WorldTour en 2005. Seul Fabian Cancellara avait une avance encore plus grande sur le second lors de Paris-Roubaix 2010 : exactement deux minutes. En revanche, lors de sa démonstration de 2012 sur Paris-Roubaix, Tom Boonen avait coupé la ligne en vainqueur avec « seulement » 1’39 » sur le Français Sébastien Turgot.

Cependant, l’Enfer du Nord est plus propice à des raids solitaires lointains que la Clásica San Sebastian. De plus, Evenepoel a perdu une partie de son avance maximale (environ 2’30 » à 2’40 ») lorsqu’il a ralenti dans les deux derniers kilomètres, pour savourer son succès.

Les 2,6 secondes qu’il a gagnées par kilomètre jusqu’à l’arrivée constituent une meilleure performance que lors de ses deux autres arrivées en solitaire après une longue échappée. C’était 0,7 seconde par km sur la course des raisins, avec une avance totale de 40 secondes et sur le Tour de Pologne, on atteignait 2,1 secondes par km, avec un écart total de 1’48 ».

40,659

C’est la vitesse moyenne atteinte par Remco Evenepoel sur cette Clasica. La moyenne la plus élevée de la course depuis 2013 (41,057 km par heure).

Cette édition n’était cependant pas aussi difficile que celle proposée ce samedi puisqu’il n’y avait que 3500 mètres de dénivelé positif contre 3942 mètres cette année. Il y avait notamment des montées plus raides comme l’Erlaitz et le Murgil-Tontorra dans la dernière partie de la finale.

La vitesse moyenne atteinte par le coureur de Schepdaal pour boucler son solo de 44,6 km est encore plus impressionnante. Il n’a eu besoin que d’1 heure, 1 minute et 47 secondes, soit 43,3 km par heure… Avec un vent de face sur la partie plate entre l’Erlaitz et le Murgil-Tontorra de surcroît.

Le moment le plus impressionnant a sans doute été son accélération sur l’Erlaitz, où il a mis tout le monde hors de sa roue arrière, y compris Simon Yates. Pour ce faire, il a été capable de maintenir une puissance élevée soutenue de… 7,3 watts par kilo sur un effort d’un peu moins de 12 minutes, selon ses dires lors d’une interview accordée à HLN.be. Pour un effort en montée de cette durée, c’est tout simplement une performance de classe mondiale. Et même la meilleure performance de la carrière professionnelle d’Evenepoel dont le poids actuel serait de 63 kg.

2

C’est le nombre de fois, depuis 2008, que la Clásica San Sebastián a été remportée par un coureur qui ne sortait pas du Tour de France. Et les deux fois, c’était donc Remco Evenepoel. En 2019 et samedi dernier.

L’homme de Schepdaal a cependant bénéficié de l’impact d’un Tour de France très éprouvant et disputé à une vitesse moyenne record et sous des températures élevées (30 degrés en moyenne).

Les quatre coureurs qui ont terminé dans le top 20 du Tour de France et qui ont pris le départ de la Clásica San Sebastian ce samedi ont tous abandonné : Tadej Pogacar, David Gaudu, Luis Léon Sanchez et Patrick Konrad. Tout comme d’autres favoris tels que Max Schachmann, Michael Matthews et Matej Mohoric.

Remco Evenepoel vient de se débarrasser de Simon Yates, dernier résistant dans sa roue arrière. Le voici parti pour un solo de 44,6 km accompli à 43,3 km/h de moyenne.
Remco Evenepoel vient de se débarrasser de Simon Yates, dernier résistant dans sa roue arrière. Le voici parti pour un solo de 44,6 km accompli à 43,3 km/h de moyenne.© iStock

Seuls quatre coureurs sortants du Tour ont terminé dans le top 10 à San Sebastian : Tiesj Benoot (3e), Bauke Mollema (4e), Toms Skujins (7e) et Rigoberto Uran (9e).

Sur la base du classement de la « qualité de la grille de départ » du site internet Procyclingstats, il s’agit également de la deuxième édition au plus faible plateau de ces 15 dernières années. La plus faible datait de l’an dernier.

22

C’est le nombre d’années auxquelles il faut ajouter 6 mois et 5 jours qu’avait Remco Evenepoel lorsqu’il a remporté cette Clásica San Sebastian. Après sa première victoire en 2019 et son sacre sur Liège-Bastogne-Liège cette année, il compte déjà trois courses d’un jour sur le WorldTour à son actif. C’est le plus jeune coureur depuis l’introduction du Pro/WorldTour en 2005 à le faire.

Et même le plus jeune coureur à avoir remporté trois courses « classiques » depuis… Eddy Merckx. On précise qu’il s’agit que des courses qui figurent encore aujourd’hui au calendrier WorldTour, car Beppe Saronni a remporté une série plus importante de semi-classiques italiennes avant l’âge de 23 ans.

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