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Vendée Globe : les derniers dangers sur la route de l’arrivée

Cétacés, arbres, réfrigérateurs: ces objets flottants non identifiés (OFNI) sont les derniers dangers qui se dressent sur le chemin d’Armel Le Cléac’h et de son rival Alex Thomson, en plein duel pour le Vendée Globe et à moins d’une semaine de leur arrivée

« Je n’y pense pas en permanence mais je sais que ça fait partie des choses dont le risque va augmenter parce qu’on va se rapprocher d’un trafic maritime plus dense, a dit jeudi Le Cléac’h. L’Atlantique Nord, les Açores, ce sont des zones où il y a plus de cargos, il peut y avoir un peu plus malheureusement d’OFNI qui traînent dans l’eau ».

Le duo de tête navigue en effet ce week-end près des Açores, terrain miné pour ces passionnés de la mer, entre pêcheurs et baleines.

Personne n’a oublié Roland Jourdain, dit Bilou, qui le 2 février 2009, deuxième de la course, a été contraint à l’abandon après avoir perdu sa quille au 85e jour de course suite à une collision avec un cétacé dans le Golfe de Gascogne. Il n’était qu’à 1.200 milles de l’arrivée.

Le 4 février 2013, le bateau de l’Espagnol Javier Sanso avait chaviré immédiatement après un choc alors qu’il se trouvait à 360 milles au sud de Sao Miguel (Açores).

– ‘Jolis mammifères marins’ –

« Ces jolis mammifères marins n’ont pas le réflexe de fuite, il arrive qu’on tape dedans, ce qui ne nous plaît pas. On n’est pas du tout fier ni de leur faire mal mais on n’a pas toujours les moyens de les voir avant », raconte Michel Desjoyeaux, vainqueur de deux éditions du Vendée Globe (2000/2001 et 2008/2009) et consultant pour RMC/BFMTV.

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Le skipper a lui-même par trois fois affronté des géants des mers.

« Des baleines j’en ai tapé trois et plusieurs fois j’ai failli me faire découper par les baleines. Parfois tu peux éviter et parfois non. Le temps que tu reprennes la barre et que tu libères le pilote automatique, c’est trop tard. Mais ça, c’est quand tu la vois. Parce que quand tu es a l’intérieur sur des bateaux comme ceux du Vendée Globe, tu ne la vois pas ».

Vincent Riou, victorieux en 2005, a mis fin à son aventure 2016-2017 deux semaines après le départ. Dans le groupe de tête dans l’Atlantique sud, il a heurté un mammifère marin.

« Avant, quand on touchait un mammifère à 18 neouds ça ne se passait pas forcément mal. Aujourd’hui j’ai touché à 25 noeuds, et ce n’est plus les mêmes bateaux, ils sont plus légers et donc plus fragiles », souligne le navigateur, qui se souvient être passé quelques jours plus tôt entre une baleine et son baleineau.

– Réfrigérateurs et containers –

Mais il y a aussi dans les mers, des rencontres pour le moins inattendues.

« Je suis entré en collision avec plein de choses en naviguant. Moi j’ai même vu des réfrigérateurs ! En 2002, je naviguais sous Terre Neuve, j’ai vu des taches blanches sur la mer, je me suis approché, c’était des réfrigérateurs qui flottaient à la surface avec des traces d’emballages ».

Les skippers ont aussi à faire à une pléthore de containers, tombés des cargos. Certains coulent rapidement au fond de l’eau et d’autres restent à la surface. Pour un monocoque de 60 m, cela équivaut à taper dans de la pierre.

« Tous les ans il y a plus de containers qui tombent à l’eau que de morts sur les routes de France, dit Desjoyeaux. Il y a à peu près 6000 containers qui tombent tous les mois des cargos ».

Outre cette pollution maritime, les OFNI peuvent prendre la forme d’arbres.

Le champion des champions de la course au large, Desjoyeaux a été marqué par ce qu’il a vu en naviguant au large du Costa Rica, « des arbres entiers avec les racines, le tronc et toutes les branches ».

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