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Un relais 4X400m chamboulé pour les Belgians Tornados, sans Dylan Borlée

Le relais belge du 4X400m composé dans l’ordre par Jonathan Borlée, Robin Vanderbemden, Kevin Borlée et Antoine Gillet s’est classé 5e de la finale des 15es championnats du monde d’athlétisme, dimanche à Pékin. Ils ont signé le chrono de 3:00.24.

La blessure de Dylan Borlée en toute fin d’échauffement a offert un scénario très particulier pour le relais belge en finale du 4X400m des championnats du monde d’athlétisme dimanche. Forcés de changer leur fusil d’épaule, les Belgian Tornados ont dû se reconcentrer sur une tout autre tactique que celle prévue à la base par Jacques Borlée. Mentalement, ce fut difficile pour les quatre relayeurs belges, finalement 5e en 3:00.24.

Dylan Borlée qui devait à l’origine prendre le départ au couloir 5 a finalement été remplacé par Antoine Gillet. Le coach Jacques Borlée a alors décidé de modifier l’ordre de son équipe: Jonathan a pris le départ avant de céder le témoin en 6e position à Robin Vanderbemden, Kevin Borlée parti lui aussi en 6e position assurait un magnifique 3e relais et lançait Antoine Gillet, qui ne devait en principe pas courir, en 3e position. Il cédait deux rangs mais en finissant 5e obtenait une place identique qu’aux Mondiaux de Moscou en 2013.

Dylan Borlée blessé à l’échauffement

L’objectif était d’aligner, dans cet ordre, Dylan Borlée, Robin Vanderbemden, Jonathan Borlée puis Kevin Borlée. Ce fut en définitive, Jonathan Borlée au départ, puis Robin Vanderbemden, Kevin Borlée puis Antoine Gillet pour finir. La blessure de Dylan Borlé n’a laissé que quelques minutes à peine au patron du relais belge pour communiquer à l’IAAF la modification de la composition de son relais. Dylan Borlée s’est fait mal dans l’un de ses derniers déboulés à l’échauffement sur le stade annexe. Touché aux ischio-jambiers, il a été contraint de déclarer forfait forçant les Belgian Tornados à changer leur dispositif en dernière minute.

Une « douche froide »

« On a pris une douche froide », a expliqué, déçu de ce scénario, Jacques Borlée, le coach du relais 4X400m finalement 5e de la finale en 3:00.24. « Il a fallu réagir très vite, j’ai eu à peine une minute pour communiquer une autre composition. Cela a été plus une décision d’intuition que réfléchie. Il fallait aller très vite. On allait rater l’entrée dans la chambre d’appel. Tout se passait bien à l’échauffement et 5 minutes avant, Dylan se fait mal à l’ischio et ne court pas. D’un coup, il faut tout changer. C’était compliqué. La déception était surtout assez grande pour les athlètes et pour moi. La famille Borlée, je le dis aussi, c’est une force, mais c’est aussi une faiblesse. Quand l’un deux se blesse, les autres sont aussi atteints. Il a eu une longue saison, je lui conseille d’arrêter là. »

« Rien ne s’est passé comme prévu »

« Rien ne s’est passé comme prévu », a expliqué Antoine Gillet qui a terminé le relais alors qu’il n’était pas prévu pour courir. « Je pense que j’ai du être prévenu en même temps que vous. Quelques minutes avant d’entrer dans la chambre d’appel, on me dit que je dois courir. J’avais fait comme d’habitude en m’échauffant avec les autres. Physiquement, j’étais prêt à courir. C’est mentalement que ce ne fut pas facile. Heureusement, on a une petite demi-heure dans la chambre d’appel et j’ai essayé de me recentrer sur moi-même pour bien me concentrer sur ce que j’avais à faire. J’ai donné le maximum. En fin de compte, je fais une bonne course je pense, mais c’était dur. C’est la première fois dans un grand championnat que je cours en 4. »

Antoine Gillet avait reçu le bâton de Kevin Borlée auteur d’un tour de piste exceptionnel une fois encore (chronométré manuellement par Jacques Borlée en 43.37) pour remonter de la 6e place au 2e relais à la 3e. « C’est le sport », regrettait cependant Kevin Borlée. « Il faut rester calme, mais ce n’est pas évident. Toute la journée, on se prépare à un scénario et une tactique. Et au dernier moment, on te dit, « non, on ne fait pas comme cela ». En plus pour Jo et moi c’est d’autant plus difficile que c’est notre petit frère. Mais il était clair qu’il ne fallait pas prendre de risque pour lui. On n’a pas vraiment le temps de penser. On apprend ça juste avant d’entrer dans la chambre d’appel. Ils (les officiels) n’avaient même pas la bonne liste, il a fallu leur expliquer. Puis, on s’est donné à fond, comme d’habitude. »

Kevin Borlée a lui pris le relais de Robin Vanderbemden, qui subissait un fameux baptême de feu aux Mondiaux. « C’était impressionnant », a avoué le Sérésien. « C’était dur au niveau de la course. J’ai essayé de partir très vite, mais j’ai été un peu bloqué par le Français, il a fallu relancer. A la sortie du virage, j’ai dû relancé une deuxième fois. Cela reste une belle expérience que je dois prendre avec moi pour la suite. J’ai beaucoup appris. Dans ma tête, j’étais prêt, dans l’optique d’avoir tout à gagner. La pression, c’était surtout celle de décevoir les autres. Mais j’ai donné le maximum. Tout le monde a donné le maximum. »

Jonathan Borlée, contre toute attente, y compris la sienne, avait pris le départ de ce 400m. « Ce n’était pas évident. On ne souhaite pas ça à un coéquipier, alors quand c’est votre petit frère (sur la blessure de Dylan). On a manqué un peu de chance dans ses Mondiaux, mais cela reste positif sur l’ensemble quand on voit les chronos. Il a manqué cette petite dose de chance pour pouvoir aller chercher une médaille. Je devais être 3e relayeur au départ. Partir premier, cela change beaucoup. Je n’étais pas préparé du tout mentalement à assumer ce rôle et je n’ai pas couru à mon niveau. Maintenant, c’est une 5e place mondiale, avec, je crois, le 4e chrono belge de l’histoire. »

Les Belgians Tornados avaient établi la veille en séries un nouveau record de Belgique par Dylan Borlée, Jonathan Borlée, Antoine Gillet et Kevin Borlée en 2:59.28. La victoire en finale est revenue aux Etats-Unis (David Verburg, Tony McQuay, Bryshon Nellum et LaShawn Merritt) en 2:57.82 (MPM) devant Trinité et Tobago (Renny Quow, Lalonde Gordon, Deon Lendore et Machel Cedenio), 2e en 2:58.20, et la Grande-Bretagne (Rabah Yousif, Delanno Williams, Jarryd Dunn et Martyn Rooney) 3e pour quelques millièmes de seconde devant la Jamaïque dans le temps identique de 2:58.51.

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