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Trump et le sport: une histoire entre business, auto-célébration et échecs

Jamais un président américain n’a autant divisé les États-Unis, en politique comme en sport. Certains athlètes adulent Donald J. Trump (74 ans), beaucoup d’autres le haïssent. À la veille de l’élection présidentielle, focus sur la trajectoire chaotique de Trump en sport.

1. Un (ex) sportif « actif »

« J’aurais pu devenir joueur professionnel de baseball. » C’est ainsi que Donald Trump s’est décrit dans un livre, en 2004, se targuant de ses prestations athlétiques quand il fréquentait la New York Military Academy, de 1959 à 1964. Il prétend s’y être distingué en football américain, mais surtout en baseball. « J’étais le meilleur joueur. J’étais même capitaine de l’équipe de high school. » Ses camarades de classe ont partiellement confirmé ses dires, le dépeignant comme un lanceur « grand, athlétique et intelligent. Pas le meilleur, mais un des meilleurs de l’école. »

Le combat entre Tyson et Spinks a rapporté seize millions de dollars à Trump.

À la Military Academy, on le surnommait DT, Don et… The Ladies Man, à cause de son comportement de coq à l’égard des filles. Il exprimait déjà l’ambition de marcher sur les pas de son père Fred, un magnat de l’immobilier. Succéder à son père constituait son plan A. Le plan B? Passer professionnel aux Philadelphia Phillies, un club de Major League Baseball. Fait étrange, malgré son prétendu talent, jamais Trump n’a joué au baseball dans l’équipe de l’Université de Fordham (New York), où il a étudié deux ans. Selon Don parce qu’il n’y décelait aucun avenir (financier). « Jouer pour le seul plaisir ne m’intéressait pas. »

En 2017, Trump a reçu les New England Patriots, vainqueurs du Super Bowl, à la Maison Blanche. À gauche, le coach Bill Belichick, à droite, le propriétaire Robert Kraft.
En 2017, Trump a reçu les New England Patriots, vainqueurs du Super Bowl, à la Maison Blanche. À gauche, le coach Bill Belichick, à droite, le propriétaire Robert Kraft.© BELGAIMAGE

Trump a choisi deux autres sports: le squash et le tennis, sans grand succès, ni pour lui ni pour l’équipe de son université. Il a abandonné ces disciplines quand il a intégré la Wharton School of Finance de l’Université de Pennsylvanie. Là non plus, il n’a jamais fait partie de l’équipe renommée de base-ball, les Quakers, notamment parce qu’il retournait chaque week-end à New York pour travailler dans la société de son père. Ces années-là, en 1967 et 1968, en pleine guerre du Vietnam, Trump a été appelé sous les drapeaux, mais il a chaque fois été exempté, à cause d’excroissances osseuses au talon. Est-ce pour cela qu’il n’a plus jamais joué au baseball? A-t-il simulé cette blessure? Ou n’était-il pas suffisamment doué pour les Quakers? Trump a toujours refusé de répondre à ces questions.

DT s’est mis au golf à la Penn University. Ce sport convenait bien mieux à son image de fils à papa et il reste son principal hobby à l’heure actuelle. La presse américaine tient même le compte des jours que Trump a passé sur un de ses 19 greens depuis le 20 janvier 2017 et son investiture: 30% de son temps. Donald se moque des critiques et se laisse même photographier avec plaisir quand il joue. Ça assure une publicité supplémentaire à ses resorts, qui génèrent un tiers des revenus de la famille Trump, même si beaucoup sont en fait déficitaires. En 2018, il a tenté de faire pression sur l’ambassadeur américain en Grande-Bretagne pour que le British Open se déroule sur son resort écossais de Turnberry, mais sans succès.

2. (Ex) propriétaire d’un club de football américain

Au début des années 80, Donald Trump a déjà amassé une solide fortune grâce à son père et il achète une équipe de football américain, les New Jersey Generals, une formation de l’US Football League, qui venait d’être mise sur pied. Coût: neuf millions de dollars, cinq d’après Trump.

Il a également raconté qu’en 1984, il aurait pu devenir le propriétaire des Cowboys de Dallas, qui se produisaient dans la NFL, nettement plus relevée, pour cinquante millions, mais qu’il avait refusé. « J’ai pitié du pauvre type qui va acheter les Cowboys. S’ils gagnent, so what, ils gagnent chaque année. Mais s’ils perdent, il ne sera qu’un loser. »

Trump trouvait que le rachat des New Jersey Generals était un meilleur investissement. Il l’a lui-même mis en pièces. Moteur de l’USFL, il a déplacé la saison du printemps 1986 à l’automne, en même temps que le championnat NFL. « Si Dieu avait voulu qu’on joue au football au printemps, il n’aurait pas inventé le baseball », a déclaré Trump. En réalité, il espérait que l’USFL et la NFL puissent ainsi fusionner, ce qui lui aurait permis d’être présent en NFL pour une somme mineure. Une erreur capitale: beaucoup de franchises d’USFL ont rejoint des villes de plus petite dimension pour éviter la concurrence de la NFL dans les big markets. Du coup, les chaînes TV ont abandonné ces clubs et en 1986, la saison a été suspendue, avant que la ligue ne disparaisse définitivement.

Donald Trump lors de la présentation du Battle of the Ages, avec George Foreman (à gauche) et Evander Holyfield (à droite).
Donald Trump lors de la présentation du Battle of the Ages, avec George Foreman (à gauche) et Evander Holyfield (à droite).© BELGAIMAGE

Sur ces entrefaites, Trump a déposé plainte contre le monopole de la NFL. L’USFL a obtenu gain de cause, mais au lieu des 567 millions exigés, elle n’a obtenu que la somme symbolique de 3,76 dollars à titre de compensation… Une défaite amère. Son revers s’est avéré encore pire quand les Cowboys de Dallas ont profité du boom de la NFL, durant les trois décennies suivantes, pour devenir le club sportif le plus riche du monde, de 2016 à 2020. Le magazine Forbes estime sa valeur actuelle à 5,5 milliards de dollars…

Il faut replacer la relation amour-haine de Trump avec la NFL dans ce contexte. Le championnat aligne certes 70% de joueurs noirs, mais est étroitement lié à l’armée et son public est majoritairement conservateur, de droite, républicain et blanc, soit des électeurs qui penchent plutôt en faveur de Trump, ouvertement ou non, comme Robert Kraft, membre des New England Patriots, qui ont remporté le Super Bowl à plusieurs reprises et qui ont été reçus à la Maison Blanche en 2017. C’est aussi l’ancienne équipe de la star Tom Brady, un ami de Trump depuis 2002. Les deux hommes s’adonnent souvent au golf ensemble.

Le président a tenu des propos peu flatteurs à l’égard des joueurs noirs qui s’agenouillent pendant l’hymne américain. Colin Kaepernick, le quarterback des San Francisco 49ers, a lancé ce geste au printemps 2016. Trump l’a accusé de manquer de respect envers l’hymne. Kaepernick a été traité en paria et n’a plus obtenu de contrat en NFL, les propriétaires blancs des clubs redoutant la réaction de Trump.

Nike a pris le parti de Kaepernick et a lancé des campagnes publicitaires sensationnelles. Kaepernick est devenu un héros du mouvement Black Lives Matter ces derniers mois. Même Roger Goodell, le patron de la NFL, a déclaré que sa ligue condamnait fermement le racisme et l’oppression des noirs. Il a encouragé les joueurs de NFL à faire entendre leur voix et à protester pacifiquement, reconnaissant que la NFL avait commis une faute en n’écoutant pas les joueurs. Il n’a pas toutefois pas présenté d’excuses à Kaepernick, par crainte d’un procès.

3. Promoteur de boxe

À la fin des années 80, Trump a régulièrement organisé de prestigieux combats de boxe au Plaza Hotel & Casino qui porte son nom à Atlantic City (New Jersey), une ville qui vit des paris. Il s’est associé au célèbre et excentrique matchmaker Don King. Officiellement, il n’était que l’hôte des combats, pas leur promoteur, pour éviter tout conflit d’intérêts, puisqu’il était propriétaire de casinos. Trump ne poursuivait qu’un objectif: gagner de l’argent grâce aux paris effectués sur les combats.

Comme en juin 1988, lors du fameux duel pour le titre mondial des poids lourds entre Mike Tyson et Michael Spinks. Un affrontement ultra court. Iron Mike a mis Spinks knock-out en 91 secondes. Tyson a sans doute atteint le sommet de sa carrière ce jour-là, avec 35 victoires et zéro défaite. C’était le dernier combat de Spinks.

Tyson a gagné vingt millions de dollars, Spinks 13,5 millions et Trump seize millions: il a payé onze millions pour le combat, mais a gagné douze millions grâce aux 21.785 tickets vendus (une place près du ring coûtait 1.500 dollars) et quinze millions grâce aux paris effectués dans ses casinos. Autre outil de séduction: les 80 célébrités ( Jack Nicholson, Elizabeth Taylor, Barbra Streisand, Sean Penn, Madonna…) qu’il a convoyées en hélicoptère depuis New York, pour le combat et un cocktail privé, organisé par sa femme de l’époque, Ivana.

Mohamed Ali ne s'entendait pas avec Donald Trump.
Mohamed Ali ne s’entendait pas avec Donald Trump.© BELGAIMAGE

Trump a ensuite profité d’un différend entre Mike Tyson et son manager pour devenir son nouveau conseiller financier. Il a également soutenu Iron Mike quand celui-ci a été condamné pour viol. The Donald a même proposé le report de sa peine de prison pour qu’il puisse combattre Evander Holyfield. En échange, une partie des bénéfices serait revenue aux victimes de viols.

Ce n’étaient là que de vaines tentatives pour sauver ses casinos à Atlantic City (Plaza, Castle, Taj Mahal). En avril 1991, après de violentes disputes financières entre Trump et les promoteurs, on y a encore organisé The Battle of the Ages entre Evander Holyfield et George Foreman. Sans succès: les années suivantes, les casinos de Trump ont fait faillite les uns après les autres.

Trump a organisé un grand dîner en l’honneur de Mohamed Ali au Taj Mahal Casino dans le courant des années 90, mais l’ancien boxeur n’avait pas une haute opinion du milliardaire et en plein dîner, il a dit à son biographe Thomas Hauser : « Trump n’est pas aussi big qu’il ne croit. » Plus tard, il sera décrit comme « un homme narcissique, mentalement instable, avec des idées fascistes. » S’il est resté ami avec Mike Tyson, qui s’est converti à l’islam – tout en soutenant ouvertement la candidature de Trump en 2016 – et qu’il reprend souvent des citations de Mohamed Ali sur Twitter, Trump, durant sa campagne électorale de 2015, s’en est pris au président en exercice, Barack Obama, parce qu’il avait qualifié les musulmans de « héros sportifs ». « De quel sport et de quelles personnes parle Obama, en fait? »

Pendant cett campagne, Trump s’est aussi targué du soutien du boxeur Floyd Mayweather. Celui-ci n’a pas bronché, même quand on a publié le fragment vidéo du fameux  » Grab them (les femmes) by the pussy« . « Des ragots de vestiaire entre hommes, il n’y a rien de mal à ça », a rétorqué le boxeur, qui a été mis en cause à plusieurs reprises pour son comportement agressif envers la gent féminine.

Les aventures de Donald Trump en lutte sont tout aussi épiques. Il a attiré des « combats », parmi lesquels la WrestleMania, le plus grand événement pay-per-view de l’année, à Atlantic City à la fin des années 80. Le président américain est resté un fervent adepte de ces luttes par la suite, avec, en guise de climax, The Battle of the Billionaires, en 2007. Associé à un lutteur professionnel, il a affronté Vince McMahon, le président du World Wrestling Entertainment. Une partie aussi fake que gênante. Gagnée par Trump, qui a ensuite eu le plaisir de raser le crâne de McMahon en direct. Six ans plus tard, le milliardaire a été récompensé pour son « courage » en étant repris au WWE Hall of Fame.

Pour LeBron James, délivrer la Maison Blanche de Trump est aussi important que son récent titre avec les Lakers.

Trump assiste régulièrement aux combats de l’Ultimate Fighting Championship, la principale fédérations d’arts martiaux mixtes. Il est ami avec son président, Dana White.

4. Sponsor en cyclisme

Chaque fois qu’ Eric Vanderaerden voit Donald Trump, il se rappelle le 14 mai 1989 et la dernière étape du… Tour de Trump, une course cycliste portant son nom. Dans la dernière étape, Vanderaerden filait vers la victoire finale quand un motard l’a envoyé dans la mauvaise direction à un rond-point. Le Norvégien Dag Otto Lauritzen, qui utilisait un guidon de triathlon, révolutionnaire, a ainsi remporté le Tour. Vanderaerden est sûr que le motard a agi délibérément, car Lauritzen faisait partie de l’équipe américaine 7Eleven. « Et c’était déjà America First… », précise Vanderaerden.

Après le Battle of the Billionaires, en 2007, le
Après le Battle of the Billionaires, en 2007, le « vainqueur » Donald Trump a rasé le crâne de son adversaire, Vince McMahon.© BELGAIMAGE

Ce tour, censé devenir l’équivalent du Tour de France, était l’idée des journalistes sportifs américains John Tesh et Billy Packer. Quand ils ont proposé à Trump de donner son nom à l’épreuve en échange de ses dollars, le magnat est tombé de sa chaise, selon ses propres dires: « C’est une blague? La presse va me tuer si on utilise mon nom! » Mais il n’a pas fallu une demi-minute au Narcisse pour se reprendre: « Mon nom est le principal atout! Ce sera un succès! Nous nous accommoderons des critiques de la presse. »

C’est ainsi qu’a débuté le premier Tour de Trump début mai 1989. Il s’est déroulé en dix étapes entre New York et, bien sûr, le Trump Plaza Hotel & Casino d’Atlantic City. Avec huit formations professionnelles et onze amateures qui ont touché 250.000 dollars (la prime la plus élevée du moment, après le Tour de France), qui ont dormi dans des hôtels de luxe et ont été convoyées dans des limousines de luxe. L’équipe néerlandaise Sauna Diana, sponsorisée par un bordel, a fait distribuer ses bidons par une femme à moitié dévêtue, un événement dans la puritaine Amérique.

Trump lui-même ne s’est présenté qu’à quelques reprises et n’y connaît rien en cyclisme. Il a comparé les vélos de course à des vaisseaux spatiaux et a froncé les sourcils quand Eric Vanderaerden a dit qu’il avait déjà gagné le Tour des Flandres et Paris-Roubaix. Ça n’a pas empêché Trump de se vanter, sur NBC, du fait que son tour serait aussi grand que le Tour de France endéans les dix ans. Une interview durant laquelle il a aussi abjuré toute carrière politique. « Ça ne m’intéresse pas, car je dis toujours la vérité et un politicien ne peut pas le faire. » Comme quoi tout peut changer…

En vérité, jamais Trump n’a respecté ses engagements financiers (750.000 dollars). Il pensait récupérer sa mise grâce au sponsoring, mais malgré l’intérêt médiatique initial, il a décru, faute de culture cycliste aux USA. En plus, des manifestants se glissaient souvent parmi les rares spectateurs, protestant avec des banderoles style  » Trump = Lord of the Flies » (le surnom du diable),  » Die Yuppie $cum! », ou encore:  » Hungry? Eat the Rich! »

Donald Trump, en tant que sponsor de son tour cycliste éponyme, avec de gauche à droite: Davis Phinney, Eric Vanderaerden, Dag-Otto Lauritzen et Henk Lubberding.
Donald Trump, en tant que sponsor de son tour cycliste éponyme, avec de gauche à droite: Davis Phinney, Eric Vanderaerden, Dag-Otto Lauritzen et Henk Lubberding.© PRIVÉARCHIEF HENK LUBBERDING

Accaparé par ses propres problèmes financiers, Trump a abandonné l’épreuve à l’issue de sa seconde édition en 1990. Les organisateurs ont toutefois trouvé un autre sponsor, l’entreprise chimique DuPont, et le Tour s’est encore déroulé pendant cinq ans. À son palmarès, on retrouve Greg LeMond et Lance Armstrong.

5. Le père fouettard de la NBA

En 1992, Donald Trump a fomenté un nouveau coup d’éclat avec l’agent Leonard Armato: un duel homme contre homme entre deux anciennes icônes de NBA, Julius Erving (alors âgé de 41 ans) et Kareem Abdul-Jabbar (44 ans), dans son Taj Mahal Casino. Le nom: Clash of the Legends. Sauf qu’on était loin du clash: le duel n’a été qu’un piètre spectacle entre deux ex-joueurs qui étaient déjà très loin de leur niveau d’antan.

Un duel analogue devait fournir plus de spectacle en 1995: le War on the Floor, toujours au Taj Mahal Casino. Les acteurs principaux: les vedettes toujours actives Hakeem Olajuwon et Shaquille O’Neal, qui s’étaient déjà affrontés en finale de NBA. Ils ont reçu chacun un million, sponsorisé par Taco Bell. Selon Trump, ça devait être « l’événement le plus fabuleux jamais vu à Atlantic City », mais tout est tombé à l’eau, Olajuwon ayant déclaré forfait la veille à cause d’une blessure au dos. Trump, furieux, a insinué que c’était une manoeuvre de la NBA.

Lui et la NBA ne se sont jamais réconciliés. D’abord parce que la NBA a adopté une politique plus progressiste durant la dernière décennie. 81% des joueurs sont noirs et font entendre leur voix dans le débat antiraciste, à commencer par les superstars LeBron James et Stephen Curry, soutenus par des coaches aussi influents que Steve Kerr et Gregg Popovich. En 2016, James a déjà soutenu officiellement Hillary Clinton durant la campagne présidentielle et après le titre obtenu avec Cleveland en 2016, il a refusé de se rendre à la Maison Blanche. Il a été imité par Curry, qui a conquis deux tires consécutifs avec les Golden State Warriors. Trump affirme avoir retiré lui-même les invitations, mais James a rétorqué d’un tweet entré dans la légende: « Aller à la Maison Blanche était un grand honneur jusqu’à ce que vous y soyez!

LeBron James a soutenu Hillary Clinton en 2016 et veut désormais débarrasser la Maison Blanche de Donald Trump.
LeBron James a soutenu Hillary Clinton en 2016 et veut désormais débarrasser la Maison Blanche de Donald Trump.© BELGAIMAGE

Les tensions se sont aggravées ces derniers mois, dans la foulée des protestations du Black Lives Matter avant et pendant la reprise de la saison à Orlando. LeBron James a même fondé un mouvement More Than A Vote pour convaincre les Afro-Américains que leur suffrage n’avait jamais été aussi crucial. En fait, pour The King, délivrer la Maison Blanche de Trump est aussi important que son récent titre NBA avec les Lakers. Mercredi prochain, nous saurons si James a mené sa mission à bien.

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