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Tokyo 2021: focus sur les Jeux Paralympiques

À trois mois des Jeux Paralympiques d’été, les athlètes du Team Belgium peaufinent leur préparation. En plus de viser une médaille, ils ont un message à faire passer. Et espèrent bien profiter de cette vitrine médiatique pour le faire.

Pour leur XVIe édition, les Jeux Paralympiques d’été débuteront le 24 août dans le nouveau stade olympique national, avant de s’achever deux semaines plus tard, lors de la cérémonie de clôture célébrée au même endroit. Comme à Rio, des athlètes du monde entier pratiquant 22 sports différents se rendront à Tokyo pour participer à l’évènement qui les fait vibrer tous les quatre ans. Le gratin mondial sera présent.

« Il est important de souligner que pour être sélectionné aux Jeux Paralympiques, il faut être dans les cinq premiers mondiaux de sa catégorie », souligne Anne d’Ieteren, présidente du Belgian Paralympic Committee (BPC) et de la ligue handisport francophone. « C’est donc déjà une brillante réussite en soi d’être qualifié et nos athlètes pourront affronter le plus haut niveau mondial. »

Côté belge, le mouvement paralympique est en constante progression depuis plusieurs années. Avec des athlètes d’exception comme porte-drapeaux, il ne fait aucun doute que les couleurs de la Belgique s’élèveront haut dans le ciel de Tokyo.

Au-delà des médailles

« L’objectif, c’est faire aussi bien qu’à Rio. Je suis persuadée qu’on fera mieux, mais ce serait déjà formidable, dans les conditions actuelles, si on faisait la même chose », confie la présidente. Au Brésil, le bilan belge était de onze médailles (cinq en or, trois en argent et trois en bronze). La progression était déjà évidente depuis Londres où nos compatriotes avaient ramené sept breloques (trois en or et trois en bronze ainsi qu’une en argent).

Portée par des athlètes d’exception, la Belgique peut espérer encore grimper dans le tableau des médailles à Tokyo. Certains médaillés à Rio sont encore présents, bien décidés à ajouter une nouvelle ligne à leur palmarès. Parmi eux, on retrouve le spécialiste du sprint en fauteuil, Peter Genyn, double médaillé d’or à Rio et détenteur de plusieurs records du monde. Au sommet de sa discipline depuis près de six ans, il avait auparavant déjà participé aux Jeux Paralympiques en 2004 et 2012 en rugby en fauteuil roulant. Sportif invétéré, il sera certainement l’une des principales chances de succès au Japon.

À Rio, l’audience était de 4,5 millions de téléspectateurs en Belgique, Flamands et francophones réunis. »

Guillaume Gobert, porte-parole du Belgian Paralympic Committee.

LaurensDevos pourrait bien également rééditer son exploit de Rio. Le jeune athlète de seulement vingt ans souffre d’une hémiplégie du côté droit. Au Brésil, il était le plus jeune joueur de l’histoire à remporter l’or en tennis de table aux Jeux Paralympiques. Toujours bien en forme, il a gagné les championnats du monde en 2018 et ceux d’Europe en 2019, ce qui le place en grand favori à sa propre succession à Tokyo.

De nombreux autres athlètes pourraient tirer leur épingle du jeu. « Je pense notamment aux cyclistes, qui sont nombreux et talentueux, mais il faudra voir quel encadrement nous pourrons envoyer au Mont Fuji, là où la course est délocalisée. Michèle George (en équitation) est aussi toujours très en forme, tout comme Joachim Gérard. En goalball (sport de ballon pratiqué par des sportifs déficients visuels, ndlr), notre équipe nationale est arrivée troisième aux derniers Mondiaux donc tout est possible. Ça fait longtemps qu’on n’a pas eu de médaille dans un sport d’équipe, ce serait chouette. Je suis assez optimiste quant à nos chances de faire d’aussi bons résultats qu’au Brésil », témoigne Anne d’Ieteren.

Tokyo 2021: focus sur les Jeux Paralympiques

Mais les médailles ne sont pas l’unique objectif du Belgian Paralympic Committee. « Le mouvement paralympique porte aussi un message d’intégration, d’égalité, de valeurs différentes et importantes pour la société », confirme la présidente. « Vaincre son handicap et faire des performances dans un autre corps, c’est déjà un message pour la population. Leur message, c’est de ne pas voir leur  »disability », mais plutôt faire attention à leur  »ability ». C’est ce qui est important. Au-delà de la médaille, il y a un certain dépassement de soi qui doit être mis en évidence. »

Ce message, il passe de mieux en mieux. Grâce aux grandes performances de nos sportifs paralympiques, les yeux du public et des médias sont de plus en plus tournés vers ces disciplines. C’est par ce biais que sera entendu le discours de ces athlètes de haut niveau auteurs de nombreux exploits.

En pleine croissance

Cette médiatisation du mouvement paralympique, elle évolue de manière exponentielle depuis les Jeux Paralympiques de Pékin en 2008. À cette occasion, 3,8 milliards de téléspectateurs avaient assisté aux compétitions, deux milliards de plus qu’en 2004. L’évolution a continué à Rio pour atteindre 4,1 milliards, avant une nouvelle augmentation espérée cette année. Au niveau du nombre d’heures diffusées, il y a une croissance de 2.700 heures à Londres vers 5.000 heures à Rio. À Tokyo, tous les sports seront diffusés, ce qui constitue une première historique.

En Belgique, la progression est également flagrante. « Londres a constitué une belle évolution puisque les Anglais ont organisé cela magnifiquement et accueilli un large public. Ça a permis de donner une visibilité au mouvement paralympique dont on profite toujours aujourd’hui. À Rio, l’audience était de 4,5 millions de téléspectateurs en Belgique, Flamands et francophones réunis. Au comité, notre objectif est de faire augmenter ce chiffre de 50%, malgré le fait qu’il y aura un gros décalage horaire. Ça passera par des programmes quotidiens avec des résumés notamment », explique Guillaume Gobert, porte-parole du Belgian Paralympic Committee.

Cette croissance de la médiatisation du mouvement paralympique est primordiale pour les athlètes. « Les progrès qu’on fait avec les médias vont amener de nouveaux partenaires et pousser les familles à mettre leurs enfants atteints d’un handicap au sport. Si on n’en parle pas, pourquoi est-ce qu’ils le feraient? Il faut que les médias soient là pour montrer le bonheur de nos athlètes qui pratiquent leur sport », confirme Anne d’Ieteren. Ce qui est certain, c’est que l’attention du public passera par des résultats probants, ce que nos talentueux sportifs ne manqueront pas de réaliser.

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