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Ryder Cup: triomphe implacable de la jeunesse américaine sur l’Europe

La Vieille Europe a été balayée par la jeunesse américaine. Il n’y a jamais eu match.

Les États-Unis, portés par une nouvelle génération aussi talentueuse que décomplexée, se sont adjugés la Ryder Cup pour la 27e fois de leur histoire, ravissant le trophée aux vétérans Européens, dimanche à Whistling Straits dans le Wisconsin.

Menant 11 à 5 après deux premières journées consacrées aux épreuves en duo (foursomes et fourballs), les Américains n’avaient plus que 3,5 points à glaner en douze simples pour être sacrés.

Ils n’ont pas le moins du monde tremblé face à des Européens condamnés à un exploit jamais réalisé dans l’histoire de la compétition et qui attendra pour l’être: combler un retard de six points à l’entame du dernier tour. Ces derniers n’y sont pas parvenus, car, soutenus par quelque 40.000 supporteurs en fusion sur le parcours niché entre falaises et collines le long du lac Michigan, les USA n’ont jamais faibli. Comme un symbole, c’est Collin Morikawa qui a apporté le demi-point décisif faisant 14,5 et permettant de boucler l’affaire. Son birdie sur le N.17, après un exceptionnel drive l’ayant approché à quelques centimètres du trou, a été décisif, pour finir à égalité avec le Norvégien Viktor Hovland.

Le vainqueur du dernier British Open, âgé de 24 ans, est le plus jeune des six rookies convoqués par l’entraîneur Steve Striker, surtout béni de bénéficier de neuf joueurs figurant parmi les 11 meilleurs mondiaux, sur les douze que composent son équipe. L’inexpérience face à l’armada de vétérans européens n’a pas été un frein au succès des USA.

« Nous sommes une équipe assez jeune, mais nous avons beaucoup de gars qui ont de l’expérience sur le circuit, même si évidemment, la Ryder est une tout autre bête à dompter. Nous avons perdu beaucoup en regardant vers le passé. Nous incarnons le présent et espérons-le le futur. Au fur et à mesure que le temps passe, on apprend. On apprend et on s’améliore », a commenté Morikawa, plein de sagesse. Plus tôt, la marche triomphale, entrevue au cours des deux jours précédents, s’était poursuivie avec trois victoires également cruciales, notamment celle d’un autre débutant, Scottie Scheffler (25 ans, 21e mondial) face au N.1 mondial Jon Rahm (4 & 3). L’Espagnol, lauréat du dernier US Open et qui avait été jusque-là un des rares à surnager côté européen, n’a rien pu faire.

Dans la foulée, le rookie Patrick Cantlay a surclassé l’Irlandais Shane Lowry (4 & 2). Avant même que la victoire, certes promise, soit acquise, il assurait: « Une nouvelle ère s’ouvre pour l’équipe américaine en Ryder Cup. Cette nouvelle génération est là pour un bon moment, je voudrais envoyer ce message ».

Ce message s’adresse-t-il à l’Europe ou aux vétérans américains dont font partie entre autres Tiger Woods – toujours convalescent sept mois après son grave accident de voiture qui lui a brisé la jambe droite -, Phil Mickelson ou encore Bubba Watson ? L’Histoire le dira.

En attendant, le succès américain s’est également bâti sur les bombes envoyées par Bryson DeChambeau, très solide pour écarter (3 & 2) Sergio Garcia, l’autre principale menace adverse. L’Espagnol s’arrête donc sur une défaite après avoir porté à 25 le record du nombre de victoires dans l’histoire de la compétition, deux de plus que Nick Faldo.

Maigre consolation, tout comme celle qui a concerné Rory McIlroy, qui n’a pu réprimer quelques larmes après avoir pourtant battu le champion olympique Xander Schauffele (3 & 2), pour maintenir un semblant de suspense. Cette victoire a peiné à faire oublier son calvaire durant cette 43e Ryder Cup, avec trois défaites initiales. « Je n’ai jamais trahi d’émotion ou pleuré pour ce que j’ai fait au niveau individuel. Je m’en fous. Mais là… j’aime tellement faire partie de cette équipe… j’aurais dû faire plus pour elle. Ça a été une semaine difficile », a-t-il dit les yeux rougis.

Une semaine qui aurait dû se conclure de toute façon par un miracle, mais l’Europe partait de trop loin. La voilà bloquée à 14 succès, presque deux fois moins que les Américains, auxquels s’ajoutent deux nuls. La prochaine édition aura lieu en 2023, à Guidonia Montecelio, près de Rome

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