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Ryder Cup : l’Europe l’emporte face aux Etats-Unis

L’Europe est parvenue à contenir la furia américaine lors de la dernière journée de la Ryder Cup consacrée aux simples, arrachant la victoire avant même la fin de tous les matches, avec la victoire de Ian Poulter face à Dustin Johson, dimanche près de Paris.

Les Américains, qui n’ont plus gagné sur le sol européen depuis 25 ans, perdent donc le fameux trophée qu’ils avaient remporté il y a deux ans en 2016 à Hazeltine.

La bérézina américaine…

Annoncée comme l’une des équipes américaines les plus fortes de l’histoire de la Ryder Cup, la +Dream team+, avec un Tiger Woods que l’on pensait revenu au sommet, a bien débuté puis a sombré face à l’Europe, encaissant finalement un cinglant 17,5-10,5.

. Jim Furyk, un capitanat en question

Le capitaine américain va devoir rendre des comptes. D’abord parce que son équipe a perdu le trophée acquis à Hazeltine (17-11) il y a deux ans. Mais aussi pour sa gestion lors de cette Ryder Cup.

Son pari d’avoir pris dans l’équipe Phil Mickelson n’a pas fonctionné: l’expérience de « Lefty » en Ryder Cup n’est pas négligeable (12 participations d’affilée), mais depuis des mois « il n’en met pas une », selon Thomas Levet, l’un des trois joueurs français à avoir disputé une Ryder Cup. Apparu vieillissant, Mickelson n’a pas rapporté le moindre point en deux matches (double et simple).

En revanche, personne ne peut reprocher à Furyk d’avoir invité Tiger Woods, Bryson DeChambeau ou encore Tony Finau. Ces trois-là avaient largement mérité leur place.

En revanche certains de ses choix, ce week-end, interrogent. Pourquoi avoir fait jouer 72 trous à un Tiger Woods qu’à peu près tout le monde a vu au bord de la rupture physiquement? Le Tigre a perdu tous ses matches, en doubles et en simple.

Certaines paires ont également semblé construites à l’envers. L’association Woods-Reed, catastrophique le vendredi matin, a été reconduite le vendredi après-midi. Faire jouer Koepka et Johnson en double en foursome (la même balle jouée alternativement), deux joueurs aux jeux et aux profils très proches, n’était pas forcément une bonne idée. Elle n’a pas fonctionné non plus.

Furyk n’est pas non plus apparu très souvent sur le parcours lorsque l’une de ses équipes en avaient besoin. De l’extérieur, le capitaine a semblé ne pas assez communiquer avec ses joueurs, laissant planer l’impression de ne pas avoir d’influence.

. Des stars en retrait, Woods en tête

Là, le capitaine américain n’y est pour rien. D’ailleurs, au golf, bien malin qui peut prévoir le niveau de jeu d’un joueur. Ce sport est très loin d’être une science exacte. Même si plusieurs joueurs US avaient donné des gages de solidité cette saison.

DeChambeau par exemple, impérial sur le circuit américain et dont l’entente avec Tiger Woods semblait annoncer un duo de choc, est passé au travers. Que ce soit avec le Tigre et surtout avec Mickelson, dans un duo au niveau de jeu parfois pathétique vendredi après-midi.

Des joueurs comme Brooks Koepka, vainqueur de deux Majeurs cette année (US Open et USPGA), ou Dustin Johnson, N.1 mondial, n’ont pas non plus crevé l’écran. Bubba Watson, Rickie Fowler et même Jordan Spieth le dernier jour, battu en simple par le rookie Thorbjorn Olesen… Tous ont déçu.

Mais l’énorme désillusion est bien sûr venue de Tiger Woods. Après sa victoire au Tour Championship le week-end précédant la Ryder Cup, ce joueur hors-norme, revenu au plus haut niveau après trois ans de galère, a vécu un cauchemar, battu dans tous ses matches. Espéré, attendu comme un élément porteur, il s’est totalement écroulé.

. Un parcours anti-américain

Les Américains se souviendront longtemps de l’Albatros, le nom du parcours du Golf National de Saint-Quentin-en-Yvelines. Réputé pour être l’un des plus exigeants du circuit européen, il s’est révélé une véritable torture pour les Américains. La raison? des fairways étroits, des roughs ne laissant pas de place à l’erreur, des greens lents..

Un cocktail pas vraiment adapté aux bombardiers qui se régalent sur le circuit américain, aux greens accueillants, aux parcours bien plus larges taillés pour faire atterrir des drives de plus de 300 mètres. Le style de jeu du circuit américain, très stéréotypé, a certainement desservi les hommes de Furyk.

« On n’attaque pas sur l’Albatros, on négocie avec », ont l’habitude de dire les spécialistes. Certains joueurs de l’équipe US ne l’ont pas compris, et ils s’y sont cassé les dents.

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