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Quand le coronavirus s’invite au menu des instances sportives

CIO, UEFA, ministère des sports en France: confrontées à l’épidémie de nouveau coronavirus, les autorités du sport s’interrogent sur le maintien des compétitions sportives et sur les mesures de précaution à prendre, mais ne prennent pas de décision hâtive.

Les instances dirigeantes du sport ne peuvent éviter le sujet: l’UEFA, réunie en comité exécutif lundi puis en congrès mardi à Amsterdam, tout comme le Comité international olympique, en commission exécutive pour deux jours à Lausanne mardi et mercredi, l’ont ajouté à leur menu.

Officiellement, l’optimisme règne quand à la tenue des principaux événements sportifs de l’année: le Comité international olympique (CIO) se prépare pour des Jeux olympiques de Tokyo « réussis », selon les termes de Thomas Bach son président, et l’UEFA assure à l’AFP qu’il « n’est pas nécessaire de modifier quoi que ce soit dans le calendrier prévu » pour l’Euro.

Mais la compétition doit débuter le 12 juin en Italie, le pays européen le plus touché par le virus, avec 2.036 cas positifs et 52 décès selon le dernier bilan.

« L’UEFA est en contact avec les autorités internationales et locales compétentes concernant le coronavirus et son développement », précise l’UEFA. Et, de fait, « ne pourra pas passer outre », a reconnu mardi Noël Le Graët, président de la Fédération française de football.

« Ceci dit, annuler les matches, c’est ajouter à la panique je crois », a-t-il ajouté, promettant qu' »on ne dépassera pas les ordres que nous recevrons. »

« On ne sait pas le nombre de soucis qu’on peut avoir en organisant une compétition, il y a des questions de sûreté, des questions politiques. Le virus est une autre préoccupation, nous nous en occupons et nous sommes confiants, nous pensons pouvoir bien gérer le dossier. Essayons de ne pas songer au scénario du pire », a pour sa part demandé le président de l’UEFA, le Slovène Aleksander Ceferin.

« Des JO de Tokyo réussis »

A Lausanne, le CIO évoquera également le sujet… mais ne prendra aucune décision pour le moment, assure l’instance.

Un membre éminent du CIO, le Canadien Dick Pound, a indiqué que celui-ci n’envisagerait pas de reporter ou d’annuler les JO de Tokyo tant que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ne l’aura pas invité à le faire.

Et le président du CIO, l’Allemand Thomas Bach, se veut rassurant: le Comité olympique international se prépare « pour des Jeux olympiques de Tokyo-2020 réussis », a déclaré mardi Thomas Bach à moins de cinq mois de la cérémonie d’ouverture.

Si aucune décision n’est prise concernant les événements prévus dans plusieurs mois, ceux qui ont débuté ou vont commencer sont en revanche touchés.

C’est le cas du Tournoi des six nations, dont la rencontre Irlande-Italie, prévue ce week-end, a été reportée sine die. Toutes les autres rencontres sont « pour l’instant » maintenues, a indiqué lundi à l’AFP un porte-parole du Comité des Six nations en marge d’une réunion des organisateurs de la compétition.

Mais certains pays, à l’image de la France, ont pris des mesures pour éviter la propagation du virus.

Suspension du championnat suisse

La ministre française des Sports, Roxana Maracineanu, a réuni mardi matin les représentants des ligues professionnelles et du mouvement sportif. Pour l’heure, aucune annonce: les décisions doivent se prendre « au cas par cas avant chaque match avec les préfets », a précisé la ministre lors d’un point presse. « Aujourd’hui (les matches de L1 et de Top 14) ne sont pas soumis à des restrictions particulières », a-t-elle ajouté.

Rien de semblable pour le moment, donc, à la décision prise en Suisse de suspendre le championnat de football jusqu’au 23 mars, une première en Europe depuis le début de l’épidémie de Covid-19.

Celle-ci, partie de Chine, a gagné plus de 70 pays et territoires, et se développe aujourd’hui bien plus vite à l’extérieur qu’en Chine. Le nombre de cas dans le monde s’élevait à 90.151, dont 3.083 décès, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles lundi à 17H00 GMT.

A l’heure actuelle, c’est majoritairement l’attente qui prévaut, chez les instances dirigeantes du sport, comme chez les pouvoirs publics.

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