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« Nous avons besoin d’une révision totale du système de lutte antidopage »

Attaquée récemment par des hackers mais aussi et surtout par la famille olympique qui appelle à une « réforme profonde » du système de lutte antidopage, l’Agence mondiale antidopage (AMA) est menacée dans sa structure et sa configuration actuelles.

La menace plane depuis le 2 août. « Nous avons besoin d’une révision totale du système de lutte antidopage », asséna Thomas Bach, président du CIO, à la veille de l’ouverture des Jeux de Rio. En ce temps-là, le dossier du dopage d’Etat en Russie, mis en lumière mi-juillet par le rapport McLaren pour le compte de l’AMA et conduisant à l’exclusion des JO de nombreux sportifs russes, parasitait la préparation des Jeux.

Confronté à certaines évidences mais pressé par l’approche des JO, M. Bach appela de ses voeux « un système antidopage plus robuste et plus efficace » nécessitant « des responsabilités clairement établies, plus de transparence, plus d’indépendance et une meilleur harmonisation au niveau mondial ».

Le président du CIO a enfoncé le clou le 16 septembre, dans une lettre de six pages adressée aux membres de son instance.

« Le rapport McLaren et d’autres incidents liés à la lutte antidopage font apparaître clairement la nécessité d’une révision totale du système de lutte antidopage de l’AMA », a-t-il écrit.

Retard sur le dopage en Russie

Entre-temps, l’AMA, créée en 1999 au lendemain de l’affaire Festina, à l’initiative du Comité international olympique afin de « promouvoir, coordonner et superviser la lutte contre le dopage dans le sport », a été victime de deux piratages de sa base de données.

Le compte de la Russe Yuliya Stepanova, à l’origine des révélations sur le dopage dans l’athlétisme russe, a d’abord été attaqué pendant les JO. Puis des hackers russes du groupe Fancy Bears ont réussi à s’introduire dans le système ADAMS renfermant toutes les données sur les athlètes, pour publier les autorisations d’usage à des fins thérapeutiques (AUT) accordées à de nombreux sportifs, parmi lesquels les soeurs Williams, la gymnaste multi-médaillée Simone Biles ou au cycliste britannique Chris Froome.

Ces derniers incidents font mauvais effet alors qu’approche un « sommet olympique » sur la lutte antidopage, convoqué le 8 octobre à Lausanne, pour lequel Thomas Bach a sollicité des « idées et des propositions », de la part des membres du CIO comme des différentes fédérations internationales.

L’Argentin Gerardo Werthein, membre du CIO, a sauté sur l’occasion mardi: « Je soutiens une restructuration en profondeur de l’AMA avec le développement d’un organe chargé de la lutte antidopage et dirigé par des professionnels réellement indépendants ».

Il stigmatise notamment le retard de l’AMA à enquêter sur le dopage en Russie, malgré les preuves mais aussi son mode de gouvernance et appelle à « relocaliser » l’agence basée à Montréal afin de lui permettre de travailler « en coopération plus étroite avec le mouvement sportif ».

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