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NBA: Michael Jordan, ex-raciste

Suite au scandale suscité par les propos racistes de Donald Sterling, le propriétaire des LA Clippers, et sa suspension à vie, Michael Jordan se retrouve également dans l’oeil du cyclone.

Dans MJ : The Life, la nouvelle biographie du sextuple champion NBA, l’auteur, Roland Lazenby, reprend un passage d’une interview accordée en 1992 par l’ancien joueur des Chicago Bulls à Playboy. Il explique que dans sa jeunesse, il était raciste. Dans le courant des années 70, une jeune fille blanche l’avait traité de nègre. Jordan lui avait expédié sa limonade au visage et avait été suspendu par son école. « J’étais un vrai rebelle. J’étais contre tous les Blancs. »

Lazenby précise dans sa biographie le contexte de cette haine. Celle-ci a été renforcée quand Jordan a appris que les Blancs avaient maltraité son grand-père et qu’il a découvert la souffrance passée des Afro-Américains dans la mini-série The Roots. Il a grandi en Caroline du Nord, un Etat où la voix du Ku Klux Klan a toujours été importante. À la high school, ils n’étaient que deux Noirs dans l’équipe de base-ball et il était souvent la cible de remarques racistes. Finalement, c’est sa mère qui lui a fait comprendre qu’il ne pouvait permettre au racisme de dominer sa vie.

Dans cette fascinante biographie, Roland Lazenby explique que le racisme est quand même resté une source de motivation pour le joueur, pendant les années suivantes. Durant toute sa carrière, les expériences négatives et l’animosité ont constitué son carburant. Il se souvient toujours des gens qui n’ont pas cru en lui, de chaque article négatif écrit sur lui. On sait aussi que Jordan, avant chaque match, imaginait son adversaire l’insulter, pour se recharger.

Lazenby, qui a déjà publié un livre sur Phil Jackson, l’ancien coach des Bulls, décrit l’homme fier et solitaire qui se dissimule sous la star du basket mondial, sur base de dizaines d’interviews menées auprès des membres de sa famille, de ses anciens entraîneurs et coéquipiers et de ses amis. Jordan est un champion avec un côté sombre, sans pitié, égoïste. Il s’est toutefois défait de toute forme de racisme. « Ces idées me donnent la nausée », a-t-il déclaré après les déclarations de Donald Sterling.

PAR JONAS CRÉTEUR

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