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NBA All Star Game : éviter une nouvelle parodie

Dimanche aura lieu à Los Angeles le 67e All Star Game de la NBA. Espérons que, cette fois, ce soit un match dans tous les sens du terme.

Il fut un temps, il y a 20 ou 30 ans, où le All Star Game était un vrai match. Les stars de la Western et de l’Eastern Conference mettaient un point d’honneur à ne pas être battus. Du moins, lorsque la fin du match approchait. Ces dix dernières années, et surtout lors des dernières éditions, le All Star Game est devenu une grand-messe où l’on a parfois bu le calice jusqu’à la lie. Quelques dunks spectaculaires et quelques passes aveugles, certes, mais la défense était absente. Les vedettes ne voulaient pas trop se fatiguer, au milieu d’une longue et éprouvante saison de NBA. Avec, pour conséquence, un score monstre de 192-182 en 2017 (victoire pour l’Ouest). A l’époque, déjà, on s’était posé la question : quand franchira-t-on le cap des 200 points?

Une parodie de match de basket, qui a été très critiquée. Par les fans, par les journalistes, mais aussi par Michael Jordan, l’ancienne super-star qui, dans les années 80 et 90, donnait encore tout son sens au All Star Game. Avec Chris Paul, le distributeur des Houston Rockets et président du syndicat des joueurs, il a tiré la sonnette d’alarme auprès des instances de la NBA. Un nouveau concept a donc été développé. A première vue, très intéressant. Désormais, parmi les 24 joueurs sélectionnés – par les fans (50%), les médias et les joueurs (chacun 25%) – les deux All Stars avec le plus de voix peuvent composer leur propre équipe, en choisissant à tour de rôle un équipier, comme les enfants dans une cour d’école. Beaucoup se pourléchaient déjà les babines: qui les deux capitaines – comme prévu, LeBron James et Stephen Curry – choisiraient-ils en premier, et surtout en dernier lieu? Règleraient-ils des comptes lors de leurs choix? Ou oublieraient-ils certains de leurs propres équipiers?

Passionnant, car au départ il était prévu que cette draft serait diffusée en direct, comme la NHL (hockey sur glace) l’a déjà fait trois fois entre 2011 et 2015. Mais la Players Association a opposé son veto, à cause d’un manque de consensus entre les vedettes grassement payées. James et Curry n’étaient pourtant pas opposés à une retransmission télévisée, mais d’autres ne voulaient pas perdre la face. La NBA a choisi d’éviter la controverse. La draft s’est donc tenue à huis clos. Des protestations ont vu le jour. Y compris sur la formule, car on a gardé le principe de 12 All Stars de la Conférence Ouest et 12 de la Conférence Est. Ce ne sont donc pas les 24 joueurs avec le plus de voix qui ont été sélectionnés, et certaines vedettes manquaient à l’appel.

Dimanche, à LA, on jouera cependant pour la première fois avec des équipes mélangées (des joueurs de l’Ouest et de l’Est des deux côtés), mais la question reste de mise: cela donnera-t-il lieu à un vrai match? Et pas à une nouvelle exhibition bon enfant? Pour inciter les joueurs à se défoncer un peu plus, la NBA a fait passer la prime de victoire de 50.000 à 100.000 dollars par joueur, soit 75.000 de plus que les All Stars de l’équipe perdante. Une carotte sous le nez des jeunes vedettes qui n’ont pas encore un salaire mirobolant, mais des cacahuètes pour les vedettes confirmées. LeBron James gagne 205.000 dollars nets par match. Et il y a 82 matches en saison régulière. Le fameux Dunk Contest du samedi sera sans doute l’événement le plus intéressant, avec des joueurs montés sur ressort comme Victor Oladipo, Donovan Mitchell, Larry Nance Jr. et Dennis Smith Jr.

Par Jonas Creteur

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