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« On gère beaucoup mieux qu’il y a cinq ans », les Red Lions sont en finale et en quête d’or olympique

Le hockey masculin a offert une 4e médaille à la Belgique aux Jeux Olympiques de Tokyo. Les Red Lions ont battu l’Inde 2-5 (repos 2-2) en demi-finale mardi midi. Loick Luypaert (2e), Alexander Hendrickx à trois reprises (19e, 49e et 53e) et John-John Dohmen (60e) ont marqué les buts belges. La nature du métal de leur médaille, en or ou en argent sera connue à l’issue de la finale jeudi soir (19h00 locales, midi en Belgique).

L’obstacle délicat de l’Inde, le 7e sur le chemin de la gloire olympique à Tokyo, en demi-finale du tournoi de hockey masculine a été franchi avec brio mardi par les Red Lions. Après un début de rencontre compliqué, où ils ont vu les Indiens renverser la situation et mener 2-1, les Belges ont émergé 2-5 au terme d’un match d’un très bon niveau malgré des conditions de chaleur et d’humidité redoutables.

A l’issue du match, la joie était évidemment bien présente dans le camp belge, mais on était loin des débordements de la demi-finale gagnée à Rio, quand la Belgique avait été assurée de monter sur le podium, son objectif en se rendant au Brésil. « Nous sommes cinq ans plus forts qu’à la première finale », voilà ce que nous a dit Shane (McLeod, le coach) après le match », confia John-John Dohmen. « On a beaucoup plus de maturité dans le groupe. On est ému, mais on gère beaucoup mieux. On sait qu’il y a encore un match. La fois dernière c’était un rêve, un exploit (victoire 3-1 contre les Pays-Bas). On avait beaucoup plus profité du moment mais cela nous avait coûté aussi (défaite en finale 4-2 devant l’Argentine). Ici on va directement se concentrer pour aller chercher la médaille d’or. » « C’est un peu comme la demi-finale en Coupe du monde », a comparé Thomas Briels préféré à Tom Boon dans l’effectif mardi. « On est content, mais pas encore satisfait. C’est très différent de Rio, où on n’avait pas dormi après la demi-finale. On a un groupe plus mature et meilleur cette fois-ci. »

« ON A LES ATOUTS POUR CONTRER L’ALLEMAGNE OU L’AUSTRALIE »

Quels adversaires les Red Lions préfèreraient-ils rencontrer en finale, l’Australie ou l’Allemagne ? « Peu importe », a déclaré Vincent Vanasch. « C’est eux qui ont peur que nous soyons en finale. Je ne dis qu’on est favori. Mais on a tous les atouts pour contrer les deux équipes, que ce soit l’Allemagne ou l’Australie. » Shane McLeod a lui répondu à la question : « Ce sont deux équipes au style très différent. D’un point de vue égoïste, l’Allemagne serait plus facile pour faire mon travail. On la connaît très bien. Parfois, ‘le diable que l’on connaît est plus facile que celui que l’on ne connaît pas’. Cela fait très longtemps que l’on n’a plus joué contre l’Australie. Mais ce sera un match très physique contre elle. On va regarder attentivement la demi-finale entre elles ce soir. »

LES MEN IN BLUE VIRENT EN TÊTE AU PREMIER QUART

Les Belges seront opposés au vainqueur de la seconde demi-finale : Australie-Allemagne qui se joue mardi soir (19h00 locales, 12h00 belges). Les Red Lions avaient perdu la finale des JO de Rio en 2016, 4-2 face à l’Argentine.

Tout avait très bien débuté puisque sur la première attaque le centre de Denayer détourné par Dockier offrait un premier pc. Hendrickx n’étant pas sur le terrain, c’est Loick Luypaert qui se chargeait du sleep et ouvrait la marque. On jouait depuis 1:10 (0-1).

Ce but eut pour effet de pousser les « Hommes en Bleu » (‘Men in blue’, le surnom de l’équipe d’Inde) à l’attaque. Un premier pc était détourné par Vanasch. Le second consécutif fut en revanche converti, entre les jambes de Van Aubel, par Harmanpreet Singh (1-1, 7e). Pire, les Indiens insistaient et prenaient une minute et vingt secondes plus tard l’avance d’un tir tendu en pivot de Mandeep Singh (2-1, 8e). Il fallut encore une parade de Vanasch pour repousser le 3e pc indien (11e).

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Les Red Lions entamèrent le 2e quart comme le premier en forçant rapidement un premier pc, puis un 2e et enfin un 3e consécutif, le tir de Luypaert sur le dernier surmontant la cage indienne (17e). Les Belges conservaient l’initiative et s’exposaient aux contres des Bleus techniquement très doués (18e). Sur le 4e pc belge de la période (le 6e au total), Hendrickx (qui n’était pas présent sur les trois précédents) inscrivait son 12e but de la compétition et surtout égalisait (2-2, 19e).

L’Inde prit alors le contrôle du jeu, profitant du besoin de souffler des Red Lions dans la canicule de cette fin de matinée dans la capitale japonaise. Le jeu restait tourné à l’offensive et la partie plaisante. Deux nouveaux pc belges ne donnaient rien (27e), pas plus que celui des Indiens peu avant la pause (29e).

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HENDRICKX, TOUJOURS AUSSI DECISIF

Les deux équipes éprouvèrent les premiers effets de la fatigue et le troisième quart n’offrit plus beaucoup d’occasions. Antoine Kina manqua le cadre (32e) et la défense belge se montra intraitable sur un pc indien (38e).

Au fil des minutes, la tactique et la condition physique belges commencèrent à faire pencher les échanges en faveurs des Red Lions, poussant les Men in Blue à la faute. La première carte verte indienne était immédiatement mise à profit par Denayer et ses équipiers qui forçaient un nouveau pc et l’intraitable Hendrickx replaçait la Belgique aux commandes (2-3, 49e).

Loin de se reposer sur cet avantage, les Red Lions continuèrent à presser. Il restait à résister un peu plus de sept minutes aux assauts indiens. Les Red Lions tenaient leur deuxième finale olympique consécutive et le but de John-John Dohmen dans les ultimes secondes ne fut plus qu’anecdotique.

« Nous sommes restés calmes, on savait qu’on allait émerger en fin de match »

VANASCH, TOUJOURS AUSSI IMPORTANT DERRIERE

Sans un arrêt en fin de 2e période du gardien Vincent Vanasch le score aurait pu prendre des proportions plus dramatiques. « Je suis là pour ça », justifia modestement le dernier rempart belge. « Ce n’est pas facile d’être gardien des Red Lions parce qu’on ne doit réaliser que deux ou trois interventions dans un match et si on en loupe une, on a raté son match. » Ce ne fut pas le cas mardi.

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Ensuite, Alexander Hendrickx a mis à profit l’avalanche de penalty corners obtenus par les attaquants belges.

Le défenseur s’est régalé et a rentré trois nouveaux buts (19e pc, 49e pc , 53e pc) portant son total dans le tournoi à 14. « Je ne sais pas pourquoi cela marche aussi bien. J’ai commencé jeune. J’ai beaucoup travaillé et j’ai confiance en moi », a expliqué le joueur qui évolue désormais avec un bandeau sur le front pour le protéger après le violent coup de stick reçu contre la Grande-Bretagne.

L’ensemble des Red Lions affichait une satisfaction certaine et avouait ne pas avoir tremblé quand les Indiens ont pris le dessus dans le premier quart. « On sait que l’Inde joue son meilleur hockey dans le premier quart-temps. C’est ce qui s’est passé », a expliqué Arthur Van Doren. « Ils ont rentré leurs petites occasions. Nous, on a essayé de rester calmes et sereins et de reprendre le match en mains d’élever notre niveau de jeu. Défensivement, on n’a plus rien donné et nos attaquants ont affiché leur grande forme. »

Alexander Hendrickx n'en finit plus de marquer les esprits.
Alexander Hendrickx n’en finit plus de marquer les esprits.

Victor Wegnez soulignait que tout n’avait pas été parfait en début de rencontre. « On a un peu moins bien pressé. Ils ont marqué leurs seules occasions. On a un peu tergiversé en première mi-temps. Mais en seconde mi-temps on a notre bijou, notre diamant, Alex (Hendrickx) qui plante des goals et on espère qu’il va encore continuer encore au moins un match. »

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