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Les Red Lions entament un nouveau cycle après l’or olympique : « Nous voulons être parfaits, c’est notre motivation »

Les Red Lions se préparent pour une nouvelle saison en Amérique du Sud avec pour grand objectif la Coupe du Monde en Inde qui aura lieu en janvier 2023. Sport/Foot Magazine s’est entretenu avec le vétéran John Dohmen (34 ans), le capitaine Felix Denayer (32 ans) et l’entraîneur Michel Van den Heuvel sur la manière dont nos hockeyeurs peuvent continuer à se développer après les succès des dernières années.

Ces dernières années, vous avez tout gagné : championnats d’Europe, championnats du monde et or aux Jeux olympiques de Tokyo. Comment pouvez-vous vous motiver encore plus ?

JOHN-JOHN DOHMEN : « Tout d’abord, il y a ma motivation personnelle à rester à mon niveau et à gagner plus de tournois. Ensuite, il y a les coéquipiers qui me poussent à aller de l’avant. Il y a aussi des jeunes comme William Ghislain (22 ans) et Thibeau Stockbroekx (21 ans) qui sont très affamés et motivés. Ils sont jeunes, mais peuvent déjà jouer à un très haut niveau. »

FELIX DENAYER : « Je pense que nous avons un lien spécial avec ce groupe, quelque chose que nous avons construit pendant 10 ans. Aujourd’hui, nous avons réalisé certains de nos rêves, mais nous aimons ce que nous faisons et nous visons la perfection, ce que nous n’atteindrons jamais. Mais ça reste une motivation pour continuer à progresser. »

MICHEL VAN DEN HEUVEL : « Ce qui est génial avec ce groupe, c’est qu’il a toujours faim. Vous voyez des joueurs qui ont tout gagné, des joueurs qui ont été les meilleurs joueurs du monde et qui veulent toujours rester les meilleurs. C’est une utopie de penser que l’on va tout gagner à nouveau mais nous allons développer un programme pour avoir le plus de chances de succès, car tout succès dépend de détails et aussi d’un peu de réussite, bien sûr. Ce groupe a la volonté d’atteindre ces ambitions ensemble. J’ai parlé avec le nouveau venu William Ghislain aujourd’hui et il m’a dit que c’était un rêve pour lui d’être ici et de jouer avec ses idoles. Je lui ai dit qu’il devait aussi rendre la tâche difficile à ses idoles, qu’il devait oser les défier. Cette concurrence vous fait grandir en tant que groupe car les plus anciens sont mis au défi par les jeunes ».

Quelles sont les différences dans le système de jeu du nouvel entraîneur Michel Van den Heuvel par rapport à celui dans lequel vous avez évolué sous Shane McCleod ?

DOHMEN : « On voit un changement de tactique après les Jeux olympiques de Tokyo (2021). Nous nous sommes beaucoup entraînés sur les tactiques défensives, pour être plus efficaces et essayer de surprendre l’adversaire. Michel joue plus que Shane avec un système d’homme contre homme, de marquage de l’adversaire. L’objectif est maintenant de combiner les deux styles de jeu ».

Michel Van den Heuvel a succédé à Shane McLeod à la tête des Red Lions.
Michel Van den Heuvel a succédé à Shane McLeod à la tête des Red Lions.© iStock

Certains estiment que vous avez eu de la chance lors de la finale contre l’Australie à Tokyo, car vous avez réussi à atteindre la séance des shoot-outs

DENAYER :« Nous aurions aussi pu terminer le match plus tôt, mais l’Australie est également l’un des meilleurs pays du monde et elle nous a rendu la tâche difficile. Heureusement, nous avons un excellent gardien de but et nous avons donc remporté le titre, mais lorsque nous analysons ce match, nous voyons maintenant que nous pouvons encore nous améliorer dans certains domaines. »

DOHMEN : » Quand vous avez la possession du ballon pendant tout un match, vous avez plus de confiance dans votre technique lorsque vous arrivez à la séance de shoot-outs, c’est moins le cas quand vous ne faites que défendre. Si nous étions allés aux shoot-outs à Rio en 2016, nous aurions aussi gagné ce match. Et nous avons également le meilleur gardien de but (Vincent Vanasch). Ce n’est donc pas une surprise que nous ayons gagné à Tokyo. Nous nous sommes entraînés dur pour cela. Notre système est la possession de la balle…. Nous n’allons pas changer cela et nous voulons imposer notre jeu aux autres équipes. Habituellement, cette recette fonctionne, sauf à Rio. Mais après ça peut toujours arriver. »

John-John Dohmen ici contre les Pays-Bas en Pro League.
John-John Dohmen ici contre les Pays-Bas en Pro League.© belga

Vous étiez présents lors de la finale perdue de justesse contre l’Argentine lors des Jeux de 2016. Vous avez retrouvé cet adversaire ce week-end. Avec un sentiment de revanche ?

DOHMEN : « Nous n’avons pas un sentiment de revanche envers l’Argentine mais plutôt envers nous-mêmes, car nous savons que nous devions gagner ce match et nous avons raté beaucoup trop d’occasions et ils ont bien joué leurs contres. Mais nous avons su oublier cet épisode et maintenant nous voulons continuer à montrer que nous sommes le numéro 1 absolu. Nous aimons faire le jeu et ce ne sera pas différent maintenant, nous allons faire le jeu et ils vont défendre. »

DENAYER :« Nous avons pas mal de liens avec l’Argentine. Lors de la finale de 2016, ils ont quasiment joué à domicile. Ils avaient plus d’expérience et on dit qu’il faut perdre une finale pour en pouvoir gagner une. Nous avons beaucoup appris de ce match. Belgique-Argentine, c’est un peu devenu un derby maintenant, parce que plusieurs Argentins jouent en Belgique. Je connais bien, Nico de la Torre et Lucas Martinez qui jouent avec moi aux Dragons. C’est chouette de les affronter, techniquement ils sont très bons. Maintenant, nous sommes adversaires, mais à côté du terrain, nous buvons ensemble du ‘yerba mate’ (boisson à base de plantes italo-argentine dans une calebasse, ndlr.). »

VAN DEN HEUVEL : « La finale de 2016 était étrange et ils ont beaucoup de réussite . Nous avons bien réagi à Tokyo et maintenant ça reste une belle affiche car la passion d’un Sud-Américain pour ce sport est très forte et l’envie de gagner est grande. Ce sont des duels difficiles et d’autant plus quand vous les affrontez sur leur continent. Il y a deux ans, nous avons joué à Cordoue devant un public hostile. C’est un bon test pour nous afin d’être capable de faire face à ce genre de situations. »

Felix Denayer:
Felix Denayer: « Belgique – Argentine, c’est un peu un derby »© iStock

Comment vont se dérouler les prochains mois ? On sait que le prochain objectif des Red Lions est la Coupe du monde qui arrive dans moins d’un an en janvier 2023.

VAN DEN HEUVEL : « Notre stage d’entraînement au Chili a été fantastique. Au début de l’année, lorsqu’une Coupe du monde se profile, il est important de pouvoir faire un stage ensemble. Les conditions étaient parfaites au Chili avec un très bel environnement, une température idéale avec toujours 28 degrés. Nous avons pu faire des activités de groupe comme le rafting. Après les Jeux, on avait un peu débranché, mais maintenant nous avons eu neuf jours d’entraînement intensif et nous avons pu discuter. Un stage comme celui-là est super important. »

DENAYER :« Ce stage au Chili et les deux matches contre l’Argentine sont idéaux pour entamer un nouveau cycle. Nous avons surfé sur l’effet positif de la médaille d’or pendant un certain temps, mais la nouvelle année a commencé avec de nouveaux défis. À court terme, ce sont les matchs de ProLeague (contre les meilleures équipes du monde), puis en janvier 2023, la Coupe du monde en Inde arrivera. »

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