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Les JO de Tokyo sont-ils en danger avec le coronavirus?

L’épidémie de coronavirus provoque de plus en plus d’annulations dans le monde du sport. La question est maintenant de savoir si les Jeux Olympiques de Tokyo de cet été (24 juillet-9 août) sont en danger se pose de plus en plus. Dans une interview accordée à The Associated Press, le Canadien Dick Pound, l’homme qui siège depuis le plus longtemps au sein du Comité International Olympique (CIO), déclare qu’il reste encore trois mois avant qu’un éventuel report ne soit décidé.

« Vous pouvez attendre jusqu’à deux mois s’il le faut », explique Pound, qui a fixé la date limite de la décision à la fin du mois de mai. Les Jeux s’ouvrent le 24 juillet. « C’est une très, très, très grande décision que vous ne pouvez pas prendre avant d’avoir des faits fiables. On ne reporte pas simplement quelque chose de la taille et de l’ampleur des Jeux. Il y a tant de choses à prendre en compte, tant de pays impliqués. Vous ne pouvez pas vous contenter de dire : nous le ferons en octobre. Les chaînes de télévision nord-américaines n’en seraient pas ravies. Leur emploi du temps est déjà rempli de football américain, de football universitaire, de football européen, de basket-ball, de baseball et de hockey sur glace à l’automne. Et, bien sûr, les chaînes de télévision du reste du monde ont aussi des horaires chargés ».

Pound, qui est au CIO depuis 1978, soit treize ans de plus que l’actuel président Thomas Bach, n’est pas favorable au déplacement des Jeux dans une autre ville. « C’est difficile car il n’y a que quelques villes dans le monde qui peuvent mettre en place une telle organisation en si peu de temps », a déclaré le Canadien de 77 ans. Le candidat maire de Londres, Shaun Biley, a déjà fait remarquer que Londres peut servir d’alternative.

11.000 athlètes

En attendant, l’ancien patron de l’Agence mondiale antidopage (AMA) encourage les athlètes à poursuivre leur entraînement. Ils seront environ 11 000 aux Jeux olympiques. « Pour autant que nous le sachions pour l’instant, vous allez à Tokyo. Pour l’instant, tout indique que les choses vont continuer comme si de rien n’était. Restez donc concentré sur votre sport et soyez assurés que le CIO ne vous enverra pas tout droit vers une pandémie ».

Depuis leur première édition en 1896, les Jeux Olympiques d’été modernes n’ont été annulés qu’en temps de guerre (en 1916 à Berlin, en 1940 à Tokyo puis Helsinki et en 1944 à Londres). Prévus en 1940 à Tokyo, le Japon, qui était en guerre avec la Chine, avait renoncé à les accueillir en 1938. Le CIO avait alors choisi Helsinki pour remplacer la capitale nippone mais le début de la Seconde guerre mondiale le 1er septembre 1939 en Europe avait fait annuler définitivement ces Jeux. Ils n’ont repris qu’en 1948 à Londres qui aurait dû accueillir l’édition 1944, elle aussi annulée en raison du conflit mondial.

Outre les JO d’hiver de 1940 (prévus à Sapporo puis à Garmisch) et 1944 (Cortina) annulés par la guerre, une autre édition des Jeux hivernaux ne s’est pas déroulée à l’endroit prévu: celle de 1976. Accordée en 1970 à Denver (Etats-Unis), cette 12e édition a finalement eu lieu à Innsbruck, en Autriche, après un vote défavorable de la population du Colorado en novembre 1972 concernant le financement des Jeux Olympiques.

Le ministre de la santé japonais Katsunobu Kato, interrogé par ailleurs lors d’une conférence de presse à Tokyo, a estimé mardi qu’il était encore beaucoup trop tôt pour parler d’une éventuelle annulation des Jeux.

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