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Le monde des ados s’est invité aux JO grâce au skateboard

Si le podium avait une moyenne d’âge de 14 ans (la plus jeune de l’histoire des JO), la médaillée d’or n’est que la 2e moins âgée à s’imposer dans une épreuve olympique.

Intégré pour donner un coup de jeune, le skateboard a tenu toutes ses promesses lundi lors de l’épreuve de street féminin des JO-2020 à Tokyo, avec un podium de 14 ans de moyenne d’âge, le plus jeune de l’histoire des JO, et une victoire de la Japonaise Momiji Nishiya, 13 ans seulement.

Nishiya est devenue la première championne olympique de l’histoire du skateboard féminin alors que la pratique, plus culturelle que sportive, fait son entrée comme sport additionnel. Avec la Brésilienne Rayssa Leal (13 ans), deuxième, et la Japonaise Funa Nakayama (16 ans), troisième, ce podium détient le record absolu de jeunesse aux Jeux olympiques (14 ans et 191 jours de moyenne d’âge), selon le Comité international olympique (CIO). « Je suis tellement contente de gagner les Jeux olympiques au Japon. Je veux devenir célèbre, celle que tout le monde connaît. Et je veux aussi gagner à Paris en 2024 », a lancé Nishiya. La jeune fille d’Osaka, qui fêtera ses 14 ans dans un mois (30 août), n’est cependant pas la plus jeune championne de l’histoire des JO d’été. Le record de précocité est détenu depuis 1936 par l’Américaine Marjorie Gestring, sacrée au plongeon à 13 ans et 267 jours.

Le podium de l'épreuve de skateboard est le plus jeune de l'histoire des Jeux (14 ans de moyenne d'âge)
Le podium de l’épreuve de skateboard est le plus jeune de l’histoire des Jeux (14 ans de moyenne d’âge)© iStock

LA PLUS JEUNE MEDAILLEE, MAIS PAS LA PLUS JEUNE CHAMPIONNE OLYMPIQUE

La Brésilienne Rayssa Leal a bien failli faire tomber le record vieux de 85 ans. Mais du haut de ses 13 ans et 203 jours, elle a accroché l’argent, ce qui l’élève tout de même au rang de plus jeune médaillée des JO d’été depuis 1936, d’après le CIO.

Les trois médaillées se sont illustrées en street, l’une des deux disciplines proposées aux JO avec le park (ou bowl). En street, le skater doit enchaîner des tricks (figures) sur des modules rappelant le mobilier urbain comme des rampes.

La veille, le skateboard étrennait ses premiers ‘tricks’ olympiques avec le street masculin, remporté par le Japonais Yuto Horigome – âgé lui de 22 ans – devant le Brésilien Kelvin Hoefler (28 ans) et l’Américain Jagger Eaton (20 ans).

SIX FINALISTES DE MOINS DE 20 ANS CHEZ LES FILLES

Sur les huit finalistes chez les filles, six avaient entre 13 et 20 ans. Seule l’Américaine Alexis Sablone, quatrième, fait office de +mamie+ avec ses 34 ans.

Les filles ont énormément progressé ses dernières années, portées par les garçons, plus expérimentés qu’elles côtoient désormais dans les skateparks, qui poussent partout dans le monde.

Dans l’autre épreuve olympique qu’est le park, cela est encore plus vrai. La Britannique Sky Brown, un phénomène de 13 ans, vient de remporter les prestigieux X Games – la compétition de référence dans les sports urbains et extrêmes – en signant d’incroyables figures aériennes.

Pour la première du skateboard aux JO, les Japonaises auront brillé à domicile avec une médaille d'or et une de bronze.
Pour la première du skateboard aux JO, les Japonaises auront brillé à domicile avec une médaille d’or et une de bronze.© iStock

Elle sera en lice aux Jeux de Tokyo mercredi 4 août, face à plusieurs autres jeunes pousses. En street, Rayssa Leal est une prodige et une star dans son pays, comme l’avait expliqué à l’AFP le président de la Fédération brésilienne de skateboard, Eduardo Musa. « Comment expliquer qu’une enfant de sept, huit ans soit capable de lancer des tricks que même des gars de 28 ou 25 ans ne peuvent pas faire ? C’est un don, elle a quelque chose de différent », dit le président, qui doit composer avec une enfant. « J’ai l’habitude de dire que nous avons deux équipes du Brésil: nous avons l’équipe nationale et nous avons Rayssa. Parce que le problème, c’est son âge. Nous devons prendre cela comme une différence. Sans oublier qu’elle est aussi une compétitrice », a-t-il souligné.

L’équipe a un psychologue, attentif également à la famille, qui vit dans un quartier pauvre d’une ville très peuplée dans le nord est du Brésil (Imperatriz, État du Maranhão). « Chaque jour, on s’assure qu’elle s’amuse. Si cela devient un travail, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Je lui répète: si un jour tout ça est trop lourd pour toi, tu as le droit de dire: bye bye », a assuré Eduardo Musa.

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