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Le médicament pour le coeur de dedushka: l’explication alambiquée de la défense de Valieva pour justifier son contrôle positif

Cet élément de défense a été dévoilé par un membre du CIO. La jeune patineuse russe aurait bu dans le verre de son grand-père qui prend un produit pour le coeur contenant de la trimétazidine.

Un membre du CIO, le Comité International olympique, a dévoilé l’un des éléments de la défense de la Russe Kamila Valieva lors de l’audience de la jeune championne d’Europe de patinage artistique, 15 ans, devant le TAS, le tribunal arbitral du sport dimanche.

Denis Oswald, membre permanent de la Commission de discipline du CIO, a rapporté mardi que les avocats de la jeune Russe ont avancé que le contrôle positif de leur cliente à la trimétazidine aurait pu être causé par la prise accidentelle d’un médicament pour le coeur de son grand-père, rapporte l’agence Reuters. « Je n’ai pas assisté aux auditions (du Tribunal arbitral du sport), mais l’argumentation (de sa défense) était la contamination avec un produit que son grand-père prenait », a indiqué Denis Oswald, en marge du point-presse quotidien du CIO à Pékin. La trimétazidine est une molécule utilisée pour soigner les angines de poitrine et placée depuis 2014 sur la liste des interdictions de l’Agence mondiale antidopage, car elle favoriserait la circulation sanguine.

L’argument du « produit contaminé », c’est-à-dire de l’ingestion accidentelle d’une substance dopante sans faute de l’athlète, est doublement important: il peut permettre d’obtenir une levée de la suspension provisoire, mais également de ramener la sanction à une simple « réprimande sans suspension » lorsque le dossier sera tranché sur le fond. Le CIO a aussi précisé que l’échantillon B de Valieva n’avait pas encore été analysé pour confirmer ou non le test positif de la Russe lors des championnats de Russie le 25 décembre.

Un résultat qui n’a été révélé le 8 février alors que Kamila Valieva avait déjà disputé le concours par équipes en patinage artistique aux Jeux Olympiques d’hiver de Pékin. Kamila Valieva est autorisée par le TAS à disputer l’épreuve olympique avec le programme court mardi avec aussi Loena Hendrikx. L’instance de Lausanne a considéré que la levée, en appel, de sa suspension provisoire pour dopage par l’agence antidopage russe (RUSADA) était bien réglementaire. Le Comité international olympique a pris note de la décision, mais a pris les devants annonçant qu’elle ne procéderait pas à la cérémonie de remise des médailles, si Valieva était sur le podium, tant que l’affaire ne serait pas jugée sur le fond. Le CIO va jusqu’à prévoir 25 finalistes pour le programme libre jeudi, au lieu de 24, si jamais Kamila Valieva venait à se qualifier et être déclarée après coup inéligible. La thèse de la contamination a déjà été reconnue par les instances sportives lors de contrôles positifs à la trimétazidine. La Russe Nadezhda Sergeeva, qui participait à l’épreuve de bobsleigh à deux des JO en 2018, a ainsi été contrôlée positive durant les Jeux, mais en octobre suivant, le TAS avait annulé sa suspension, car son contrôle positif résultait d’un « produit contaminé ».

En septembre 2018, la nageuse américaine Madisyn Cox a obtenu une réduction de sa suspension de deux ans à six mois après avoir prouvé la contamination accidentelle à la même molécule, via un complément alimentaire. Si aucune publication scientifique n’a jamais établi les effets dopants de la trimétazidine, une étude polonaise de 2014 attestait de sa très bonne détectabilité, même sur d’infimes traces.

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